Légende, de David Gemmell

Posted on 3 février 2012

Aaaaah, David Gemmell !… Adulé par certains, fuis comme la peste par d’autres (les premiers étant d’ailleurs souvent la risée des seconds…), on peut dire qu’il ne laisse pas indifférent. Et moi dans tout ça ? Réponse avec cette courte autopsie de son premier et plus célèbre roman, « Légende ».

 

Quatrième de couverture :

Druss est une légende. Ses exploits sont connus de tous. Mais au lieu de la richesse et de la célébrité, il a choisi de vivre retiré loin des hommes, au sommet d’une montagne, avec pour seuls compagnons quelques léopards des neiges. Là, le vieux guerrier attend son ennemi de toujours, la mort. Dros Delnoch est une forteresse. C’est le seul endroit par lequel une armée peut traverser les montagnes. Protégée par six remparts, elle était la place forte de l’Empire drenaï. C’est maintenant leur dernier bastion, car tous les autres sont tombés devant l’envahisseur nadir. Son seul espoir : le vieux guerrier

 

BEEEUUUUUUAAAAARRRRHHHH !!

On a à peu près tout lu sur ce titre : simpliste, intrigue maigrichonne, personnages rigides et peu profonds, etc… Et ma foi… C’est vrai ! Mais ce qui est encore plus vrai, c’est que le charme opère ! Alors certes, il ne faut pas s’attendre à une quelconque fable philosophique sur la nature humaine, ce n’était pas du tout l’intention de l’auteur. Il voulait juste écrire un récit de fantasy épique, direct, sans fioritures, allant droit au but. Et de ce point de vue, c’est réussi. Car David Gemmell est (était, RIP…) un conteur hors pair, capable de faire naître des images dans l’esprit du lecteur en quelques phrases grâce à ses courtes descriptions efficaces, les combats sont clairs nets et précis. Il pouvait vous installer une ambiance en quelques mots, et ça marchait.

« Légende » est simple à résumer : il s’agit de l’histoire d’un siège. D’une forteresse, Dros Delnoch, réputée imprenable, mais assiégée par un ennemi très largement supérieure en nombre. Leur victoire ne fait aucun doute. A moins que… cette vieille légende qu’est Druss n’arrive et fasse naître un fol espoir chez les défenseurs ! Donc oui, clairement on aura vu plus original, même récemment « 300 » est passé par là. Sauf que n’oublions pas tout de même de replacer ce livre dans son contexte : il a été écrit en 1984. Ça recadre un peu les choses.

Pour le reste, difficile de ne pas plonger dans cette ambiance désespérée où d’anciens héros vont ressurgir, et où de nouveaux vont apparaître à la face du monde. Tout est fait pour tenir le lecteur en haleine : pas de temps morts (malgré un début qui prend son temps, car le siège en lui même n’occupe que la seconde moitié du roman, le reste est essentiellement basé sur les préparatifs, les personnages qui arrivent à Dros Delnoch pour différentes raisons, etc…), un scénario efficace, un style fluide et haletant, peu d’intrigues secondaires pour ne pas dévier du fil directeur. C’est plein de testostérone (le public féminin n’est pas vraiment la cible de ce roman…), c’est bas du front, mais c’est frénétique, ça fuse à deux cents à l’heure, et en fait : c’est bon ! Même les réfractaires à ce type de roman y trouvent leur compte… Je reste toujours étonné de voir qu’Hollywood n’en a toujours pas fait une adaptation cinéma tellement ce roman semble fait pour ça. Seul bémol : un fin totalement ratée. Mais quand je dis totalement, c’est totalement. Dégoulinante de guimauve à en vomir, totalement hors du ton du reste du roman, bref, un beau loupé consensuel, garantissant peut être à l’auteur de ne pas froisser ses lecteurs d’alors. Mais cela n’obscurcit que peu ce qui a précédé.

On est donc ici en plein dans la littérature populaire à grand spectacle, non pas faite pour réfléchir, mais pour donner du plaisir à son cerveau reptilien. Les neurones sont au repos, on ressort du bouquin avec un sourire bête, mais bon sang, ça fait du bien !

  
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