Fahrenheit 451, de Ray Bradbury

Posted on 4 avril 2012

Après une lecture du fameux « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, je me suis lancé dans la lecture d’un autre grand classique de la dystopie, j’ai nommé « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury. Il ne me manque plus que « 1984 » de George Orwell et la boucle sera bouclée.

 

Quatrième de couverture :

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.

Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

 

Classique dystopique, épisode 2

Le roman prend place dans un futur plus ou moins proche. La date réelle importe peu, de toutes façons le cadre du roman ne peut plus vraiment être pleinement réaliste du fait de sa date d’écriture. Paru initialement en 1953, il accuse en effet parfois le poids de son âge. Un brin désuet, il reste tout à fait agréable grâce à son sujet, toujours riche de thèmes de réflexion, et à l’écriture de Ray Bradbury, très soignée, métaphorique et extrêmement plaisante à lire (et signalons que la traduction de Henri Robillot, légèrement révisée par Jacques Chambon, reste tout à fait agréable).

Nous suivons donc Montag, pompier de son état. Mais un pompier d’un nouveau genre. Il est en effet chargé des bruler tout livre qu’il peut trouver. Les livres ont en effet été décrétés comme étant malsains pour la société. Ainsi, nous découvrons des citoyens « abrutis » par la propagande de l’état, contrôlés par la désinformation et la publicité, aux cerveaux « nettoyés » par l'(in)culture du divertissement depuis que les livres, symboles de culture, d’enrichissement intellectuel et d’information d’après Bradbury n’existent plus. Mais quelques rencontres imprévues vont semer le doute dans l’esprit de Montag.

Tout le sujet du livre est ici : sous une histoire de révolte, l’idée est que les livres amènent le libre-arbitre, la réflexion, et la force de s’opposer aux excès, qu’ils soient moraux, sociaux, politiques, etc… Et le roman, malgré certains côtés « vieillots » reste toujours d’actualité. Certes, on ne brûle plus de livres aujourd’hui, mais la censure peut toujours s’effectuer par d’autres moyens, sur d’autres supports. La prise de conscience de Montag se fera dans la douleur. Et malgré un final très sombre (une des grandes réussites du roman), il reste toujours l’espoir que sous les cendres renaisse la lumière…

Encore une réussite pour Ray Bradbury avec ce roman qui transcende les genres, et parvient à devenir indispensable à la lecture, aussi bien par le fond que par la forme. En outre, le roman peut se targuer de développer quelques concepts marquants, notamment les hommes-livres, symboles d’un possible renouveau. J’ai malgré tout une préférence pour les « Chroniques martiennes » du même auteur, plus poétiques, plus oniriques, mais tout aussi riches de réflexions, plutôt que sur ce « Fahrenheit 451 » qui lui est plus engagé. Indispensable quoi qu’il en soit.

 

D’autres chroniques sur Les Murmures de A.C. de Haenne, Des cailloux plein le ventre, La cave aux livres, le blog de Blackwolf.

Chronique réalisée dans le cadre du challenge « Les chefs d’œuvre de la SFFF » de Snow.

  
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