L’instinct de l’équarrisseur, de Thomas Day

Posted on 7 novembre 2012

Le jeu vidéo « Dishonored » m’a donné envie de me pencher sur la littérature sous influence steampunk. J’avais ce livre dans ma PAL, auquel il est souvent fait référence quand on parle de steampunk. Et comme en plus l’auteur se nomme Thomas Day, bien connu pour son écriture directe et décomplexée, ce roman ne pouvait que m’intéresser.

 

Quatrième de couverture :

Sherlock Holmes existe bel et bien ! Simplement il se trouve avec le professeur Watson sur une Terre parallèle ayant jadis reçu la visite des Worsh, des extraterrestres désormais parfaitement intégrés à la communauté humaine, qui bénéficie de leur technologie avancée ; et notre Conan Doyle, capable de se rendre sur cette autre Terre grâce à une invention de Watson, se contente dans notre monde de raconter les vraies aventures du célèbre détective – très édulcorées, cela va sans dire. Car Holmes, l’«Assassin de la Reine», n’a pas grand-chose à envier aux monstres qu’il pourchasse…

Le fabuleux trio, au fil de ses aventures, va devoir affronter pas moins de deux Jack l’Éventreur, et combattre l’infâme professeur Moriarty, ennemi juré de Sherlock Holmes, qui va tout faire pour découvrir la clé de l’immortalité – un secret qui se dissimulerait dans un bien mystérieux Instinct de l’équarrisseur

 

Sherlock steampunk

Que les fans intégristes de Sherlock Holmes ne lisent pas ce roman,  ils risquent bien de ne pas reconnaître leur héros favori ! Thomas Day en a fait un personnage au sens moral disons… assez peu développé ! Accompagné du professeur Watson, un génial inventeur qui a mis au point un « ondovibrateur » lui permettant de passer dans un monde parallèle (le notre en l’occurrence, dans lequel ils ont fait la connaissance d’Arthur Conan Doyle), il pourchasse les malfaiteurs, usant de tous les moyens à sa disposition pour arriver à ses fins.

Le roman, composé de trois parties, nous emmène donc aussi bien dans le monde de Sherlock Holmes et du professeur Watson (plus avancé technologiquement que le nôtre) accompagnés de leur ami Conan Doyle, que dans notre monde à nous, sur les traces de Jack l’Eventreur, le célèbre meurtrier, qui sera bien différent d’un monde à l’autre…

C’est un vrai roman d’aventures qu’a signé là Thomas Day. Composé de chapitres courts renforçant sa dynamique, il laisse bien peu de possibilités au lecteur de souffler. Entre aventures abracadabrantesques, répliques cinglantes ou drolatiques, scènes truculentes (le passage dans le dirigeable est à ce titre vraiment mémorable), mêlant de nombreux personnages célèbres, réels ou imaginaires (citons, sans être exhaustif loin de là, en plus des trois sus-cités, le professeur Moriarty, Jack London, H.G. Wells, Bram Stoker, Thomas Edison, Marie Curie, Butch Cassidy, Sigmund Freud, Arthur Rimbaud, Oscar Wilde, etc…) dans des apparitions parfois très courtes mais toujours extrêmement plaisantes donnant ainsi un récit très référencé (je suis sans doute passé à côté d’un certain nombre d’entre elles), le tout dans une ambiance résolument steampunk, on en sort franchement ébouriffé !

Certes, il n’est pas sans défaut, les ruptures dans le récit rompent sa fluidité (notamment entre la première et la deuxième partie), ou bien l’intrigue en elle-même qui ne m’a pas paru des plus passionnantes. Ce sont plutôt les différentes situations dans lesquelles l’auteur a placé ses personnages qui a guidé ma lecture, qu’elles soient drôles (le dirigeable encore un fois, le restaurant de San Francisco) ou non. Ceci dit, on ne peut pas nier que ce roman est habité d’un sacré souffle, ne prend pas le lecteur pour un idiot, et, un peu comme dans un vieil Indiana Jones, on n’en ressort pas forcément plus intelligent (quoique, les nombreuses références incitent vraiment à se documenter), mais bon sang, on a pris son pied !

Lire aussi chez Nébal, Frédéric Grolleau, Lord Orkan Von Deck, Vert, Karine, Cécile Duquenne, Cachou.

  
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