La guerre des mondes, de Herbert George Wells

Posted on 17 mai 2013

Une lecture d’un classique, et même un récit fondateur de la littérature de science-fiction, au même titre que « La machine à explorer le temps », du même auteur, il était temps, plus de 115 ans après son écriture ! Et là encore, comme pour le roman pré-cité, c’était dans l’objectif de lire un roman de Christopher Priest (« La machine à explorer l’espace »), qui fait abondamment référence aux deux romans cultes de H.G. Wells

 

Quatrième de couverture :

« La guerre des mondes » s’est hissé depuis longtemps au rang de ces œuvres exceptionnellement rares, écrites par des hommes dont on n’a même plus besoin de rappeler le nom – « L’Iliade », « L’Odyssée », les Évangiles -, qui ont transcendé leur origine littéraire pour devenir des mythes fondateurs, des histoires archétypales de notre inconscient collectif, tout aussi publiques que n’importe quel fait historique, et légitimement adaptées dans d’innombrables versions au gré des peurs et de l’esprit du temps.

Norman Spinrad

La guerre totale

La Guerre des mondes - Wells

« La guerre des mondes » est sans doute un des romans les plus célèbres de la science-fiction. C’est l’un des récits fondateurs de la SF moderne, écrit par un auteur contemporain de Jules Verne, et qui aura donné au genre ses premières lettres de noblesse. Je ne vous ferai donc pas l’affront de vous faire un résumé…

Ce qui frappe immédiatement à la lecture de ce célèbre roman, c’est le ton très réaliste adopté par l’auteur. En effet, tout le récit se passe à travers les yeux d’un témoin direct de cette fameuse « guerre des mondes », et la narration fait ainsi fortement penser à un reportage de guerre. C’est très factuel, très descriptif, et c’est de ce côté-là particulièrement réussi : l’impression que l’humanité est dépassée et qu’elle ne peut rien faire pour endiguer le flot de destruction des Martiens est très bien rendue, certaines scènes s’avérant vraiment marquantes tant la panique du peuple est bien retranscrite (la scène de la rivière notamment). Wells s’autorise également quelques moments très noirs, ce qui peut surprendre dans un roman de cette époque (le passage dans la cave). C’est aussi un peu cet aspect ultra descriptif qui peut gêner : les références géographiques pour situer l’action sont très nombreuses et très précises, et à moins de connaître parfaitement la campagne anglaise autour de Londres, il est bien difficile de situer l’action du récit avec précision.

Mais ce roman ne s’arrête pas à sa description d’une invasion martienne. Tout d’abord, Wells s’est appuyé sur une base scientifique tout à fait crédible : références à Darwin, prise en compte d’événements qui se sont réellement déroulés à cette époque (flashs de lumière sur Mars par exemple), travaux scientifiques (les fameux canaux de Mars), ou bien phénomènes physiques (la gravité martienne étant plus faible sur Mars, les Martiens ont beaucoup de mal à se déplacer par eux-mêmes, d’où la construction des redoutables tripodes), etc…

De même, l’aspect social n’est pas en reste. Derrière cette invasion martienne, c’est tout le colonialisme anglais de l’époque en Afrique qui est dénoncé par Wells. Et bien sûr, sans vouloir spoiler, la fin est aussi une terrible illustration des ravages du colonialisme sur les autochtones…

Roman important, sans aucun doute ! Je n’ai aucune difficulté à comprendre l’impact qu’il a pu avoir à l’époque de sa sortie, et son importance dans l’histoire de la littérature de SF. Il se lit d’ailleurs toujours très bien aujourd’hui, même si l’écriture reste forcément un peu datée… En tout cas, je suis content d’avoir lu ce roman culte, et je vais pouvoir m’attaquer aux récits s’appuyant sur les deux plus fameux chefs d’oeuvre de H.G. Wells.

Chronique écrite dans le cadre du challenge « Les chefs d’oeuvre de la SFFF » de Snow.

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