La Terre mourante, intégrale 1, de Jack Vance

Posted on 3 juillet 2013

Le célèbre Jack Vance vient de nous quitter… Cette lecture commune du mois de mai sur le Cercle d’Atuan (oui, je suis sérieusement en retard…) vire donc à la lecture hommage… Place donc à l’une de ses séries phares, « La Terre mourante« , saga de fantasy célèbre notamment pour les rocambolesques aventures de son héros Cugel.

 

Quatrième de couverture :

Le soleil se meure. Point d’explosion spectaculaire, non, juste une lumière déclinante, rougeoyante, qui semble doucement s’éteindre. Heureusement, ce n’est pas pour demain ; des éons et des éons nous séparent encore de l’inéluctable. Des civilisations entières ont le temps de prospérer et de mourir. Comme, par exemple, celle qui a vu naître Cugel, l’astucieux voleur qui nargue les plus puissants sorciers. Mais la fois où il s’introduit chez Iucounu le Magicien Rieur pour lui dérober un puissant artefact est peut-être celle de trop : le voilà projeté à l’autre bout du monde, sans autre moyen de transport que ses pieds…

 

Cugel avant tout !

La-Terre-mourante-1-VanceComposée de deux « romans » (je mets le mot entre parenthèse car ils sont plutôt la résultante d’une somme de nouvelles offrant pour le premier un panorama de cette Terre mourante dans « Un monde magique », et pour le deuxième un récit constitué de différentes aventures formant un tout dans « Cugel l’astucieux »), il faut bien avouer que cette première intégrale vaut surtout pour la présence de Cugel.

La première partie de cette intégrale, « Un monde magique », ne démérite pourtant pas, et permet de brosser le portrait d’une Terre à l’agonie, baignée par la lumière rougeoyante d’un soleil mourant. Ambiance de fin du monde, qui tranche avec les aventures parfois empreintes d’une certaine légèreté. Les différentes nouvelles constituant ce récit se croisent et se répondent avec certains personnages qui traversent plusieurs récits. Ceci dit, malgré ses qualités, le manque de liant de ce « Monde magique » se fait parfois sentir… Le simple panorama de ce monde en fin de vie, magique et mélancolique, n’a pas suffi à pleinement éveiller mon intérêt, car même si certaines nouvelles sont sympathiques (notamment les dernières, « Ulan Dhor » et « Guyal de Sfere », les plus longues, et également une mention spéciale à « Liane le voyageur » et sa fin cruelle pour le héros), le tout se révèle finalement assez peu marquant. Agréable mais sans plus, donc.

En revanche, avec « Cugel l’astucieux », on change de niveau. Sans doute Jack Vance a-t’il quelque peu travaillé sa recette, car ce roman, écrit 16 ans après « Un monde magique » (1950 pour ce dernier, contre 1966 pour Cugel) lui est supérieur en tout. On y perd certes son bel aspect mélancolique, mais on y gagne largement en dynamisme, en gouaille, en intérêt tout simplement. Le récit doit beaucoup à son héros, le fameux Cugel, personnage mémorable de filou prêt à tout pour arriver à ses fins, sans scrupules, qui réussit bien souvent à retomber sur ses pieds mais non sans y laisser quelques plumes au passage. On rit beaucoup, parfois ouvertement à la lecture d’une situation amusante, ou bien parfois devant les actes odieux de Cugel. Amateurs d’humour noir, vous serez servi ! On suit donc avec grand plaisir le héros, qui à la suite d’une mésaventure, se retrouve obligé de ramener un objet de grande valeur à Iucounu le Magicien Rieur, qui l’a pour cela envoyé à l’autre bout du monde. Entre coups fourrés, mésententes, course-poursuites, discours de beau parleur, on ne s’ennuie pas une seconde ! Cugel, qui à plusieurs reprises justifiera bien son surnom, reste incontestablement un personnage marquant de la littérature de fantasy ! Et la conclusion du roman est à la hauteur du personnage : d’une délicieuse ironie !

Gloire à Cugel donc, qui avec ses aventures picaresques vaut à lui seul l’achat de cette intégrale, d’autant plus que l’un des chapitres de ses péripéties (le deuxième, intitulé « Cil ») n’est disponible que dans cette édition. Pour les amateurs de fantasy drôle et parfois grinçante, c’est du bonheur assuré !

 

Lire aussi les avis de Vert, Euphemia, Jae_Lou, Nébal, Marc, Limaginaria.

Chronique écrite dans le cadre du challenge « JLNN » de Lune et du « Défi Jack Vance » de Cornwall.

  Défi Jack Vance

  
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