Zapping cinéma, épisode 3

Posted on 29 août 2013

Je regarde pas mal de films en ce moment, voici donc un nouvel épisode de mon zapping cinéma, peu de temps après l’épisode 2.

 

Take shelterTake Shelter, de Jeff Nichols

Très bon film que cette plongée dans la vie de Curtis, un homme qui semble perdre pied. Cauchemars et hallucinations (il voit des tempêtes dévastatrices et ses proches devenir violents) semblent devenir son quotidien, et mettent en péril son couple et les projets qu’il avait mis sur pied avec sa femme lorsqu’il décide d’agrandir l’abri anti-tornade de leur maison. Un film qui prend son temps (peut-être un peu trop, c’est fou de voir à quel point les blockbusters nous ont habitués aux films qui vont à 100 à l’heure, ce qui nous déstabilise dès qu’arrive un film au rythme plus posé…), qui interroge le spectateur sur la folie de cet homme, et qui parvient à mettre en place de superbes scènes. La scène dans l’abri bien sûr, et sa musique qui monte crescendo, jusqu’à cette fin superbe sur le fond comme sur la forme. Une fin ouverte, laissant toute latitude au spectateur pour choisir son camp (chose qui pourra gêner, car aucun indice ne permet de savoir quelle est la bonne interprétation). Porté par deux acteurs qui font un magnifique travail (Jessica Chastain, actrice que j’apprécie beaucoup, déjà vue dans « Zero Dark Thirty » et « Des hommes sans loi » entre autres, et surtout un splendide Michael Shannon, le méchant de « Man of Steel »), un film à conseiller.

 

Donnie DarkoDonnie Darko, de Richard Kelly

Je crois que Richard Kelly et moi, on n’est pas vraiment fait pour s’entendre… Ça n’avait déjà pas marché avec « The Box », tirant trop sur un trip mystico-religieux plutôt obscur, ça n’a guère mieux fonctionné avec ce « Donnie Darko », son premier film. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, la mention de la religion m’a encore une fois énervé, et je suis resté dubitatif devant l’aspect SF qui n’a aucune explication. C’est pourtant le cas dans d’autres films, et ça fonctionne tout de même, mais là non. Je crois que je n’aime pas la façon qu’a le réalisateur de raconter ses histoires. De la SF « simple » (mais qui se cache, qui se défend d’en être ?) noyée sous une tonne de plans abscons pour noyer le poisson et/ou égarer le spectateur, ça ne sert pas à grand chose, très peu pour moi. Pour un trip un peu bizarre mais ô combien plus émouvant, allez voir le film juste au-dessus.

 

Lone rangerLone Ranger, de Gore Verbinski

Réalisateur : Gore Verbinski. Producteur : Jerry Bruckheimer. Acteur principal : Johnny Depp. La fine équipe de « Pirates des Caraïbes » est de retour, et malgré une bande-annonce sympathique, j’étais tout de même dubitatif après un quatrième épisode de la série des « Pirates » d’un ennui total. Résultat : le changement d’univers leur a fait semble-t-il le plus grand bien ! Oh bien sûr, on sent bien le lien de parentés entre les films, Johnny Depp cabotine toujours autant (son personnage ressemble fort à un Jack Sparrow transposé dans un monde western, il va falloir qu’il varie un peu son jeu un jour quand même, alors qu’il a vraiment le talent pour), il y a quelques longueurs (le film dure 2h30) et l’humour est parfois un peu crétin, mais on se prend au jeu et le film va un peu au-delà de son simple statut de divertissement en montrant à quel prix s’est effectué le progrès et la construction des lignes de chemins de fer (massacre des Amérindiens, esclavagisme des Asiatiques, etc…). Les scènes d’action sont très spectaculaires, notamment la grande scène finale superbement portée par « l’extended version » signée Hans Zimmer de la partie finale de la superbe et célèbrissime « Ouverture » de l’opéra « Guillaume Tell » composée par Gioachino Rossini (clin d’oeil à la série US radio puis TV des années 30 de « Lone Ranger » qui utilisait aussi cette musique). Le couple images+musique fonctionne à merveille sur cette scène et la rend des plus épiques ! Bref, le dosage action et humour est plutôt efficace, on sourit, on en prend plein les yeux (les paysages somptueux de Monument Valley…) sans chercher la petite bête (soyez prévenus : certaines cascades sont absolument irréalistes !), mission accomplie !

 

Effets secondairesEffets secondaires, de Steven Soderbergh

Un film qui me tentait au moment de sa sortie et qui, comme beaucoup d’autres, a fini par passer à la trappe. La séance de rattrapage s’est avérée plutôt réussie dans le genre thriller qui ne cède pas au spectaculaire. Steven Soderbergh prouve une nouvelle fois qu’il est à l’aise dans à peu près tous les registres. La grande sobriété du film fait du bien, mais c’est aussi ce qui le dessert : je n’ai pas été complètement immergé. Ceci dit, son intrigue reste efficace et réserve son lot de surprise. Mais alors que je m’attendais à quelque chose de plus virulent sur le lobby des laboratoires pharmaceutiques, le film en est finalement resté à l’état de thriller entre psychiatres plus ou moins véreux et patients plus ou moins victimes. Un petit manque d’ampleur dans le propos d’où une petite déception, mais le film reste plutôt efficace dans son genre.

 

 

  
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