L’origine des Victoires, de Ugo Bellagamba

Posted on 22 octobre 2013

A la faveur d’un des  nombreux concours organisés par Lune, je me suis retrouvé en possession de ce roman qui m’intéressait, notamment grâce au fait que j’avais bien apprécié un autre roman de l’auteur Ugo Bellagamba, « Tancrède ».

 

Quatrième de couverture :

Elles s’appellent Nadia, Euphoria, Gloria, Patrizia… Depuis plus de 20.000 ans, elles veillent sur nous, luttant contre une puissance d’outre-Terre qui moissonne l’humanité en provoquant partout crises, famines et guerres. Les anciens Romains avaient fait d’elles des allégories, mais aujourd’hui plus personne ne connaît leur secret. Femmes mûres, mères protectrices, dirigeantes ou jeunes filles exaltées, elles sont nos vigies. Au fil des âges, de l’abbaye du Thoronet jusqu’à l’observatoire de Nice, des Calanques jusqu’au port antique de Forum Julii, elles ont été de tous les rendez-vous de l’Histoire et elles protègent notre futur. Ce sont les Victoires.

 

Une lutte secrète

Origine des Victoires - BellagambaLa construction de ce roman est singulière. On est en effet en présence d’une somme de nouvelles indépendantes, situées à des époques différentes (d’un lointain passé jusqu’à un lointain futur), dans des lieux différents (mais toujours dans la région niçoise, chère à l’auteur, comme l’observatoire de Nice, le Fréjus de l’époque romaine, ou bien encore l’abbaye du Thoronet), mais finalement liées les unes aux autres par un fil rouge : la lutte des Victoires, société secrète de femmes, contre l’Orvet, entité extraterrestre qui se repaît du malheur, de la douleur et des catastrophes qui tombent sur l’espèce humaine. L’Orvet a également la faculté de prendre possession de ses victimes, ce qui lui permet d’orienter l’évolution de l’humanité à sa guise, c’est à dire tournée vers les conflits et la violence.

Pourtant, cette lutte à l’échelle planétaire, qui semble bien inégale, nous est contée sur un plan presque intime en s’intéressant à certaines de ces Victoires, toujours prêtes à se sacrifier tout en ayant pleinement conscience que ce sacrifice restera inconnu. Car les Victoires ne luttent pas les armes à la main. Ou disons plutôt que leurs armes ne sont pas faites de poudre et de métal, mais plutôt basées sur l’influence, l’amour, la séduction, la justice. Ainsi, Ugo Bellagamba nous décrit la passation de pouvoir entre une mère et sa fille pour qu’elle continue la lutte, ou bien le sacrifice d’une femme qui a su voir l’impact positif qu’un homme aurait sur l’humanité, ou bien encore la lutte d’influence qui s’annonce entre l’Orvet et une Victoire pour que les actes d’un futur empereur romain fassent pencher la balance…

L’auteur, un peu comme il l’avait fait dans « Tancrède », se réapproprie certaines figures historiques pour y fondre l’influence de l’Orvet et expliquer certains événements. Ainsi, on retrouve au sein de ce roman Gustave Eiffel, l’empereur Octavien, ou bien Saint Thomas d’Aquin (qui en surprendra plus d’un !). L’écriture est belle, précieuse même, mais sans doute un peu trop sage. Le roman entier est d’ailleurs à cette image : il est intéressant, une telle ode à la femme, emplie d’érudition (l’historien Bellagamba est captivant !), n’est pas si courante, mais il m’a manqué ce petit quelque chose en plus qui le fasse réellement décollé. Il n’en reste pas moins qu’Ugo Bellagamba nous offre là un roman fin et subtil, très bien écrit, et qui se lit très rapidement. Une petite friandise pas si anodine qu’il n’y parait, à plusieurs niveaux de lecture, du Bellagamba pur jus finalement !

 

Lire aussi l’avis de Gromovar.

 

Chronique écrite dans le cadre du challenge « JLNN » de Lune.

  

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