Épées et mort, tome 2 du cycles de épées, de Fritz Leiber

Deuxième volume de ce cycle emblématique de la fantasy, « Épées et mort », sur le même principe que le premier volume, est un agglomérat de nouvelles écrites par Fritz Leiber au cours de sa vie d’écrivain. Les dix nouvelles ici présentes, replacées dans l’ordre chronologique su récit, s’étirent donc de 1939 à 1970.

 

Quatrième de couverture :

Les deux guerriers semblaient dangereux et résolus. Pourtant ils allaient à bride abattue, fuyant Lankhmar dans la tempête. Ils y avaient perdu leurs bien-aimées, châtié les bourreaux des deux belles et compris que la vengeance ne donne pas le repos.

La baroque splendeur de bien des citadelles ne les délivra pas de leurs vieilles hantises. Au Désert Froid, le clan de Fafhrd avait été exterminé ; la ville des mendiants, où le Souricier Gris était peut-être né, ne leur livra pas ses secrets. Toujours mélancoliques, ils se donnaient le change : chacun des deux croyait l’autre insouciant et gai. Au bout du monde, ils n’avaient pas trouvé l’oubli. Restait Lankhmar, qu’ils avaient fait le voeu de ne jamais revoir. Mais les sept lueurs vertes leur apparurent et dirent que pour exorciser un spectre, il faut aller là où il a trouvé la mort. Ils rentrèrent donc et affrontèrent les puissances des ténèbres. Ensemble.

 

De l’heroic-fantasy pur jus !

Epées et mort - LeiberOui, « Le Cycle des Épées » est un monument de la littérature fantasy. Oui la littérature fantasy a beaucoup évoluée depuis, et écrire de tels récits de nos jours pourrait paraître très ringard. Mais il ne faut pas bouder son plaisir, et il faut bien dire que la plume et la verve de Fritz Leiber fonctionnent toujours.

Composé de dix nouvelles, ce recueil parvient, malgré des récits écrits à des époques différentes puis remis dans un ordre chronologique, à garder une certaine structure temporelle. Ce n’était pas forcément une mince affaire, mais c’est plutôt réussi, certaines nouvelles se faisant très explicitement référence (comme « Sept prêtres noirs » qui fait immédiatement suite au « Pays qui coule »), même si on sent aussi parfois que certaines histoires n’existent que pour faire un lien (comme la première nouvelle du recueil, « La boucle est bouclée » qui fait le lien avec le tome précédent, mais n’oublie tout de même pas d’apporter sa petite pierre à l’édifice des deux héros, en expliquant pourquoi ils finissent par revenir à Lankhmar après les événements de « Mauvaise rencontre à Lankhmar » dans le tome précédent).

Forcément, avec dix nouvelles, toutes ne sont pas à tomber par terre, et on trouve même parfois un peu de redondance dans leur déroulement, mais le duo farfelu constitué du grand nordique Fafhrd et du petit Souricier Gris reste toujours aussi sympathique. On trouve ainsi des récits d’heroic-fantasy la plus classique, parfois un brin ennuyeuse (« Des bijoux dans la forêt »), parfois nettement plus enthousiasmante (« La maison des voleurs »), des références très marquées à Lovecraft (« Le rivage isolé », « Le pays qui coule »), ou mélangeant un peu les deux, nous donnant ainsi des récits à mi-chemin entre Lovecraft et Howard (le sens de l’humour en plus…^^) (« Sept prêtres noirs », « Des serres dans la nuit »). Les rôlistes y retrouveront certainement des similitudes avec certaines de leurs parties… De l’heroic-fantasy pur jus dans laquelle les deux compères se lancent à la recherche de bijoux fabuleux, se retrouvent aux prises avec des dieux maléfiques ou des sorciers mal intentionnés. Et rentrent bien souvent bredouilles…

Et puis le recueil se termine sur deux nouvelles qui voient nos héros se mettre au service, un peu contraints et forcés, de deux sorciers qui deviendront leurs employeurs réguliers. L’avant-dernière nouvelle, « Le prix de l’oubli », renoue avec la noirceur de celle clôturant le premier tome, et permet à Fafhrd et au Souricier Gris d’exorciser les démons du passé. Quant à la dernière, mémorable, mettant en scène des capitalistes venus d’une autre dimension (!!), elle conclut le recueil sur un excellent récit mêlant adroitement humour, action, et un brin de réflexion sur notre société mercantile. Une belle conclusion pour cet ouvrage qui ne contient pas que des merveilles mais se lit malgré tout extrêmement bien.

 

Lire aussi l’avis de Guillaume.

 

Chronique écrite dans le cadre du challenge « JLNN » de Lune.

  

FacebooktwitterpinterestmailFacebooktwitterpinterestmail