Dernière querelle, de Joe Abercrombie

Chapitre final de la trilogie de « La Première Loi » qui a soufflé le chaud comme le froid, « Dernière querelle » se doit d’être à la hauteur et d’offrir une conclusion marquante. Joe Abercrombie n’est-il pas cité régulièrement parmi les grands auteurs de la nouvelle vague de la fantasy ? Alors, pari tenu ?

 

Quatrième de couverture :

Logen Neuf-Doigts n’a plus qu’une seule bataille à livrer : celle qui l’opposera à Bethod, le roi du Nord. Vaincre son pire ennemi lui apportera-t-il enfin la paix à laquelle il aspire ? Après avoir fait l’amère expérience de la guerre, Jezal dan Luthar a tourné le dos à la vie militaire pour couler des jours heureux avec sa promise. Cependant, le prestige et les honneurs ont la vilaine habitude de se rappeler au bon souvenir d’un homme au moment où il s’y attend le moins… Et tandis que le roi de l’Union n’en finit plus d’agoniser, les paysans se révoltent et les nobles complotent. Bayaz a un plan pour sauver le monde, comme toujours, mais il comporte des risques. Le premier des Mages est-il prêt à briser la Première Loi ?

 

Noir c’est noir

Dernière querelle - AbercrombieAvant d’aller plus loin, revenons un instant sur la traduction du titre de ce troisième et dernier volume de la trilogie de « La première loi ». Titre VO : « The last argument of kings ». Le dernier argument des rois. Un titre qui a une réelle signification. Une maxime que Louis XIV fit graver sur ses canons. Et un titre qui convient d’ailleurs fort bien à ce volume, puisque cette fois, la guerre totale est déclarée. Pour autant, « Dernière querelle » n’est pas non plus un mauvais titre. Car lui aussi s’applique bien à ce roman, notamment lorsqu’on en arrive à la conclusion…

Pour le reste, que dire qui n’ait pas déjà été dit dans les articles portant sur les deux volumes précédents ? On reste dans la droite lignée de ceux-ci, Abercrombie maniant toujours ce cynisme qui le caractérise (merci à Glotka, incontestablement LE personnage de cette trilogie), à travers ses personnages à la destinée somme toute extraordinaire, mais pas de la façon dont on l’entend trop souvent.

Car arrivé au terme du roman, après quelques périodes un peu plates, notamment au début (un défaut récurrent semble-t-il chez Abercrombie), difficile de ne pas sourire en pensant au plaisir qu’a dû éprouver l’auteur à tordre le cou à tout un tas de clichés mille fois éculés. Certes la conclusion (un peu longuette mais sans doute nécessaire pour bien comprendre les agissements et les potentiels devenir de chacun, et offrant un dernier face à face entre plusieurs personnages. Trop démonstrative sans doute, mais aussi quelque peu jouissive) détonne et remet en perspective nombre d’agissements divers et variés de différents personnages mais sent surtout le retour à la case départ sur de nombreuses situations. Cela peut étonner, voire désarçonner, j’avoue avoir trouvé cela particulièrement culotté de la part du romancier. A ce titre, la pirouette finale semble bien être le summum de la roublardise de l’écrivain qui est vraiment allé au bout de son idée ! Une conclusion qui fait tout le sel de cette trilogie, ou personne n’est bon, personne n’est mauvais, le cynisme est à son paroxysme, chacun pour soi, et monde de m…. ! Moi j’adore !^^

Oui, une trilogie, c’est sans doute trop long pour en arriver là, en coupant ici ou là, deux tomes auraient sans doute suffit. Oui « La première loi » ne peut sans doute pas prétendre au titre de chef d’oeuvre du genre. Mais pourtant j’ai pris un grand plaisir à suivre les aventures de Bayaz, Logen, Jezal, Glotka, West, Ferro, sur un ton qui m’a particulièrement convenu. Reste à voir si Abercrombie saura renouveler sa recette. Bonne nouvelle, les romans suivants dans cet univers sont des one-shots, et ça, ça fait bien plaisir !

 

Lire aussi les avis de BlackwolfBruno19, Nanet, Codotusylv.

 

  
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