Les gardiens d’Aleph-deux, de Colin Marchika

Posted on 7 avril 2014

Envie de space-opera. Voilà ce qui m’a poussé vers ce roman. Mais pour conquérir les galaxies, il faut bien commencer quelque part, et surtout il faut trouver un moyen de franchir des distances titanesques en un temps humainement compatible. C’est ce que ce roman de Colin Marchika va nous conter, sorte de chroniques de la conquête spatiale, sur une base mathématique. Non, ne partez pas, ça vaut vraiment le détour…

 

Quatrième de couverture :

A côté de l’espace normal, le mathématicien Hendricks a découvert un espace parallèle, l’Aleph-un. S’y aventurer permet enfin aux hommes de naviguer entre les étoiles sans plus tenir compte de la barrière imposée par la vitesse de la lumière.

Mais le passage dans l’Aleph-un est dangereux. Des vaisseaux y disparaissent. Certains pilotes en reviennent fous.

Et voilà qu’Howard, après une disparition de quatorze ans dans l’Aleph-un, réapparaît avec son vaisseau sur l’orbite de Mars.

Il a fait mieux que revenir. Il a atteint l’Aleph-deux.

Et il n’est plus tout à fait humain.

 

Il était une fois l’espace

Les gardiens d'Aleph-deux - MarchikaC’est donc ma période space-opera, vous l’aurez compris. C’était donc le moment idéal pour lire ce roman de Colin Marchika. Sauf que ce n’est pas à proprement parler un space-opera. Oh certes, on y parle de colonisation de l’espace par l’humanité, des vaisseaux spatiaux, etc… Mais là où le lecteur peut être surpris, c’est que le récit ne quitte tout simplement jamais ou presque le plancher des vaches.

Et ce n’est peut-être pas plus mal, car au lieu de tomber dans quelque chose de mille fois vu, l’auteur préfère s’embarquer dans ce qui pourrait presque passer pour un docu-fiction (je vous rassure, on est bien bien dans un vrai roman, hein !^^) sur l’histoire de la conquête spatiale. Et là où il fait très fort, c’est que c’est passionnant ! En se basant sur la découverte d’un mathématicien de génie, Colin Marchika permet aux hommes de se déplacer dans l’espace selon leur bon vouloir, en utilisant l’Aleph-un, puis l’Aleph-deux, des espaces parallèles. Sur ce point précis, il sera demandé au lecteur de bien vouloir suspendre son incrédulité, car à aucun moment cette fameuse équation mathématique, sans laquelle le roman ne peut exister, ne sera explicitée. « Les gardiens d’Aleph-deux » n’est pas un roman de hard-science, même s’il y a certaines références qui réjouiront les plus scientifiques des lecteurs (telle les Aleph bien sûr, mais aussi la poussière de Cantor).

Et pour chroniquer cette histoire de la conquête spatiale, l’auteur va s’intéresser à ces gens qui l’ont rendue possible, depuis la Terre. L’essentiel se passe depuis l’académie Tsiolkovsky, seul institut autorisé à utiliser les espaces Aleph, et également lieu de formation des pilotes et de recherche fondamentale. On verra donc dans ce roman des luttes d’influence, des conflits larvés, des machinations, des crises, des révoltes, mais aussi des questions éthiques, notamment en lien avec les évolutions technologiques. Car se déroulant sur plusieurs années, le roman amène de belle manière nombre de grands « passages obligés » du genre mais toujours traités avec finesse : cyborgs, intelligences artificielles…

Finalement, on n’est pas loin d’un fix-up de nouvelles se succédant avec plusieurs années d’écart. Certains personnages réapparaissent ainsi d’une nouvelle à l’autre, avant de passer la main. Avec un peu de recul, on s’aperçoit que Colin Marchika n’invente rien, mais reprend à son compte bon nombre de concepts, le tout réécrit avec beaucoup d’intelligence. Utilisant de manière parcimonieuse mais toujours bien placée quelques références (comme le personnage d’Akira, qui porte plutôt bien son nom), l’auteur n’est pas loin du sans faute. Une vraie belle découverte, alors que je ne m’attendais pas du tout à un récit de ce type. Chaudement recommandé !

 

Lire aussi les avis de Fantastinet, le Dino bleu, Yanmag, Bleurg, Culture-SFJean-Jacques Régnier.

 

  
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