Comics express, épisode 4

Deuxième session de rattrapage pour revenir au niveau des dernières parutions de la collection Hachette-Marvel. Au menu du jour : un Captain America qui a étonnamment bien coïncidé avec la sortie du dernier film au cinéma, un nouveau X-Men et un arc de Daredevil que j’attendais avec impatience tant j’en avais entendu du bien.

 

Comics Hachette 10 - Captain America, Le Soldat de l'HiverCaptain America : Le Soldat de l’Hiver, de Ed Brubaker et Steve Epting

Le point sur la situation, qui ouvre ce volume, est assez dense, il semble y avoir pas mal de choses à connaître avant d’entamer cet arc scénaristique. Il faut dire que ce recueil reprend les épisodes 8, 9 et 11 à 14 de la cinquième série « Captain America ». Donc on  se situe ici au beau milieu d’une histoire plus longue, d’où ces renseignements conséquents.

Pour autant, ce volume s’avère tout à fait lisible, et porte un éclairage intéressant sur certains faits liés à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et à la Guerre Froide qui s’ensuivit. L’accent n’est pas mis sur l’action mais plutôt sur les interrogations de Captain America/Steve Rogers alors que tout semble indiquer que son ancien partenaire, supposé mort depuis 1945, est impliqué dans des actes terroristes.

Le dessin de Steve Epting est tout à fait réussi, moderne et détaillé, pour cette série parue il y a moins d’une dizaine d’années. Rien à dire de ce côté-là.

Le seul petit bémol que j’apporterais à ce volume rejoint ce que je disais au début : on est au milieu du run de Brubaker et donc au milieu d’une histoire plus complexe, plus longue, et on sent bien que cette histoire du soldat de l’hiver a beau se conclure (quoique…), il reste encore beaucoup de choses à dire, la dernière page le prouve. Si on reste concentré sur la seule partie du soldat de l’hiver, ce volume reste donc tout à fait intéressant et permet de découvrir une facette intéressante de Captain America, qui peut donc être quelque chose de plus profond qu’un simple « fanatique » de la bannière étoilée.

Citons pour conclure que ce recueil contient les traditionnels bonus sur les auteurs et les origines du personnage de James Buchanan « Bucky » Barnes, et me voilà donc prêt pour regarder le film !

 

Comics Hachette 11 - Astonishing X-Men, SurdouésAstonishing X-Men : Surdoués, de Joss Whedon et John Cassaday

Un sérum pouvant « guérir » les mutants vient d’être mis au point. C’est un total bouleversement qui pourrait bien faire voler en éclat l’unité des X-Men.

C’est sur ce point de départ que s’appuie Joss Whedon (réalisateur du film « Avengers ») pour lancer cette nouvelle série des X-Men (les volumes 1 à 6 de « Astonishing X-Men » , datant de 2004, composent ce recueil). Un volume qui alterne action et réflexion, sur un rythme très maîtrisé. Les personnages sont bien gérés, aucun ne cannibalise l’intrigue. La problématique du sérum est intéressante, et touchera certains X-Men plus que d’autres. Le Fauve notamment, n’est pas insensible au fait de redevenir « normal »…

Pas mal d’humour également au programme, notamment à travers les rivalités Cyclope/Wolverine et Emma Frost/Kitty Pryde, véritablement inscrites dans l’ADN de ces personnages.

Les dessins sont très réussis, à la fois détaillés sur les personnages et dépouillés sur les arrière-plans, mettant donc vraiment l’accent sur les protagonistes, qui sont de toutes façons clairement au cœur de la problématique de cet album (et en plus, les héros retrouvent leurs costumes « à l’ancienne », Wolverine retrouve donc son costume jaune, ce qui entre lui et le Fauve, ne manquera pas d’amener quelques piques bien senties).

Avec en bonus des couvertures alternatives, un focus sur l’école des mutants et sur le scénariste Joss Whedon, on peut dire qu’à l’instar du volume ci-dessus, nous ne sommes pas ici en présence d’un chef d’oeuvre, mais ce « Astonishing X-Men : Surdoués » reste un divertissement fort sympathique (avec une dernière page qui donne envie de lire la suite, qui est prévue au programme mais bien plus tard), et c’est bien ce qu’on en attendait.

 

Comics Hachette 12 - Daredevil, RenaissanceDaredevil : Renaissance, de Frank Miller et David Mazzucchelli

Récit mythique dans le monde des comics, j’en avais entendu tellement de bien que j’appréhendais un peu ma découverte. Soyons clair : il est à la hauteur de sa réputation ! La première moitié du recueil fait froid dans la dos : Frank Miller, par le biais du méchant de l’histoire, Wilson Fisk alias le Caïd, détruit peu à peu tout ce qui faisait Matt Murdock/Daredevil. Son job, sa réputation, sa santé mentale, ses amis, sa maison… Tout part à vau-l’eau, Murdock est au bord du gouffre, et l’ambiance qui se dégage de cette première partie est terriblement noire. La déchéance du héros aveugle prend vraiment aux tripes, et elle est narrée magistralement par Frank Miller. Le ton est très littéraire, il y a beaucoup de lecture, multipliant les punchlines, beaucoup d’introspection, et la mise en page est un autre atout utilisé avec brio par les créateurs Miller et Mazzucchelli (déjà responsables de l’excellent « Batman Year One ») : découpage des cases utilisé à bon escient, différents points de vue narratifs, etc… Excellent !

Bourré de références, notamment religieuses, c’est sans doute une lecture qui peut se bonifier avec le temps, du genre de celle qui peut encore dévoiler des choses que l’on n’avait pas vu les fois précédentes.

Le dessin est d’époque (1986), couleurs flashy à la clé, mais ils sont plutôt bons si l’aspect « old school » ne rebute pas, avec notamment les illustrations pleine page qui ouvrent les différents chapitres pleines de sens (celle du quatrième est particulièrement frappante).

Le seul défaut de ce récit reste ses deux derniers chapitres, dans lesquels l’action prend plus d’ampleur, délaissant un peu l’aspect « film noir », et qui voit l’apparition un brin forcée des Avengers. Je n’ai pas trouvé ça très utile au récit, surtout que la fin est vite expédiée.

Mais je fais la fine bouche alors que les deux tiers du récit frisent la perfection. Chef d’oeuvre du genre ? C’est bien possible. Un de plus pour Frank Miller…

 

 

Toujours pas de fausse note dans cette collection qui cumule les histoires intéressantes. Un regret (mais il vient de moi) : le fait que je ne sois pas un fin connaisseur de l’univers des comics, car j’aimerais vraiment avoir la chance d’être surpris par les choix faits par les scénaristes. Certes, la partie éditoriale de ces volumes nous indique bien quels sont les points qui ont surpris les lecteurs lors de la parution originale, mais on a beau me dire que la réapparition de Bucky Barnes est un choc dans le monde de Captain America ou que revoir Karen Page est une surprise pour les lecteurs de Daredevil, je n’ai pas la possibilité de ressentir ces « chocs scénaristiques », et c’est bien dommage…

 

  
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