Zapping cinéma et série TV, épisode 20

Posted on 19 juin 2015
J’ai des tickets de cinéma à consommer avant leur péremption, donc j’ai vu quelques films récents, avec du bon et du moins bon…

 

Ex Machina - afficheEx-machina, de Alex Garland

En voilà une belle surprise !  Un vrai bon huis-clos de SF sur l’intelligence artificielle, qui pose de bonnes questions que n’auraient pas reniées un Philip K. Dick ou un Greg Egan. Sans faire dans le spectaculaire, le film installe une ambiance, un brin dérangeante, un brin oppressante, avec ce jeune programmeur invité par son patron à venir « tester » un prototype d’intelligence artificielle implantée dans un corps cybernétique.

Jouant avec le spectateur, entre fausses pistes et faux-semblants, avec un casting réduit au minimum (quatre acteurs seulement), « Ex-machina » peut se targuer d’être bien plus malin que la grande majorité des films de genre de ces dernière années. Difficile d’en dire plus sans déflorer quoi que ce soit. Tout ce que je peux ajouter, c’est que l’actrice jouant la fameuse intelligence artificielle, Alicia Vikander, est confondante de réalisme légèrement décalé, idéale pour ce rôle. Dommage tout de même que le film, en pointant ouvertement Google du doigt, n’évite pas le sempiternel cliché du chercheur millionnaire reclus, faisant avancer la science tout seul dans son coin. On sait bien aujourd’hui que la recherche ne fonctionne pas comme ça. Certes, c’est pour mieux convenir à l’ambiance et au discours du film, mais tout de même.

« Ex-machina » aurait sans doute pu aller plus loin dans son propos, le fan de SF ne pouvant que regretter de voir la singularité abordée sans être explicitement citée, pour autant je ne peux manquer de mettre l’accent sur ce film à petit budget (15 millions de dollars), rappelant le très bon « Eva » par certains côtés, et qui réussit son pari de faire réfléchir tout en passant un bon moment de cinéma.

 

A la poursuite de demain - afficheA la poursuite de demain, de Brad Bird

C’est un peu le grand huit avec ce film, qui souffle le chaud et le froid. Le chaud avec cette SF rétro-futuriste, directement issue de l’âge d’or des années 50, avec grande ville étincelante, véhicules volants, et optimisme et joie de vivre à tous les étages. La science comme un bienfait, c’est un discours devenu discret dans le domaine. Ajoutez-y un soupçon de steampunk, un rythme assez élevé, quelques références bien amusantes (le magasin de gadgets, un vrai bonheur de geek, avec un vendeur qui s’appelle Hugo Gernsback), et vous avez là un joli cocktail.

Mais il y a aussi du froid. Le rythme dont je parle au-dessus, il est aussi en dent de scie, avec de terribles longueurs, tandis que le film se languit dans une naïveté confondante, virant parfois au ridicule avec le personnage de Casey Newton, celle qui est censée bouleverser le monde, totalement surjoué par l’actrice Brittany Robertson, à tel point qu’elle m’est carrément devenue antipathique. Ça crie, ça gesticule, etc… J’ai fini par comprendre que ce film s’adresse finalement avant tout aux enfants et adolescents, Disney oblige, mais c’est vraiment fatigant.

C’est bien dommage parce que les bonnes idées se retrouvent éclipsées par ces mauvais côtés, tel le discours du personnage David Nix, joué par Hugh Laurie, tout à fait intéressant et riche en réflexions sur le pessimisme ambiant et sur le fait que l’humanité s’y complaît sans rien faire. Mais qu’est ce que c’est long par moment… On a connu le réalisateur, Brad Bird, bien meilleur lorsqu’il s’occupait de longs métrages d’animation (« Les indestructibles », « Ratatouille »)…

 

San Andreas - afficheSan Andreas, de Brad Peyton

Ce film-catastrophe est une usine à clichés. Un couple en instance de divorce, qui a perdu une de leurs filles dans un tragique accident quelques années auparavant. Au début du film, la deuxième fille du couple, jeune débrouillarde, va rencontrer par hasard un jeune homme timide et maladroit mais courageux. Le nouvel homme de la future-ex femme du héros est un millionnaire lâche, etc, etc… Je ne vais pas vous la faire, avec ces éléments vous avez déjà compris l’histoire. Avant d’entrer dans la salle, je me suis dit que, film-catastrophe oblige, on allait avoir droit à un plan final avec un coucher de soleil. Bingo ! On a droit au drapeau américain sur fond de coucher de soleil (double combo !^^) ! Bref, rien que du vu et du revu mille fois.

Donc comme je suis quelqu’un de généreux, je vous donne le mode d’emploi de ce film : vous débranchez votre cerveau, vous le laissez à l’entrée de la salle, vous entrez, vous en prenez plein les yeux pendant deux heures (et sur ce point, ce 11 septembre tectonique à la puissance 1000 réussit son coup), vous fermez les yeux sur les incohérences (mais comme vous n’avez plus de cerveau, vous ne devriez pas les voir. Si c’est le cas, ressortez et débranchez ce qui vous reste de cervelle), puis une fois le film terminé, vous ressortez de là où vous êtes venu pour récupérer votre fidèle encéphale. Si besoin, imprimez ceci car l’absence de cerveau peut vous conduire à des réactions délicates. Voilà, vous êtes parés, bon film ! 😉

 

  
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