Ianos, singularité nue, de Olivier Bérenval

Posted on 26 octobre 2015
L’envie d’un roman de space-opéra jouant avec la physique se faisant sentir, je me suis tourné vers ce roman, « Ianos, singularité nue » de Olivier Bérenval, attiré par une alléchante quatrième de couverture. Un trou noir dans le système solaire, une humanité au bord du gouffre qui envoie un vaisseau pour y regarder de plus près, forcément ça me tente ! Sauf que la quatrième de couverture est un peu trompeuse. Mais comme le dit le proverbe « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ! Certes, mais suis-je sorti en état d’ébriété de ma lecture ?

 

Quatrième de couverture :

UN VOYAGE CAPTIVANT AUX CONFINS DE L ’UNIVERS DONT DÉPENDRA L’AVENIR DE L’HUMANITÉ

Que se passerait-il si, dans un futur proche, un phénomène cosmique – une singularité – apparaissait au coeur de notre système solaire ? Que ferait l’humanité face à ce danger apocalyptique ?

Autour de ce mystérieux objet stellaire vont se nouer les destins de Sanjay, un astronaute qui n’arrive pas à retrouver sa place sur Terre, de Thomas, un journaliste new-yorkais tenace, de Joshua, le leader charismatique d’un mouvement spirituel mondial et de Nathalie, une scientifique intrépide de la base lunaire Aleph.

Alors que les crises internationales se succèdent et que les tensions atteignent leur paroxysme, l’humanité joue sa dernière carte en envoyant un vol habité vers la Singularité. La navette Orphée file à travers les vents interstellaires alors que sur Terre, chacun retient son souffle…

 

Métaphysique du trou noir

Ianos - Bérenval - couvertureQuand on parle de « sense of wonder », on pense souvent à certaines notions physiques vertigineuses qui nous mettent face à des phénomènes incroyables dépassant notre imagination. Et ce roman signé par Olivier Bérenval a tout pour le faire vivre au lecteur. Pensez donc : une expérience qui tourne mal au CERN provoquant « l’Oblitération », l’apparition d’une singularité (au sens physique du terme) au sein de notre système solaire, l’envoi d’une mission spatiale pour en savoir plus et déterminer si elle fait courir un danger à notre bonne vieille Terre. Ça n’émoustille pas votre sense-of-wonder-O-mètre ? Moi si.

Sauf que ce roman est long. Trop long. Partagé en deux intrigues distinctes, l’une s’intéressant à cette fameuse singularité (ce pour quoi j’ai lu le roman), l’autre mettant en scène un mouvement néo-religieux (semblant plutôt relever de la secte et dont la philosophie reste bien obscure tout au long du roman), l’équilibre est plutôt bien trouvé mais la partie sur ce mouvement, le Kaïros, n’a pas réussi à vraiment m’intéresser. Pas d’ennui non, mais une lecture « neutre », sans impact émotionnel. Plus problématique, cette partie n’a que peu d’impact direct avec l’intrigue principale alors qu’elle occupe la moitié du roman. Et la construction a beau être élaborée (les lignes d’intrigue sont mélangées temporellement), l’intérêt porté à cette partie n’arrive pas à remonter au niveau de l’autre.

Car oui, l’histoire concernant la singularité est d’une autre trempe. Il y a du Arthur C. Clarke dans cette trame narrative, du « Interstellar » sans doute également. Mais il y a là aussi un problème : le sense of wonder est aux abonnés absents. C’est bien dommage, alors que l’auteur joue avec des notions physiques étranges en les exposant d’ailleurs plutôt bien. Ceci dit, je me désavoue moi-même : le sense of wonder arrive bel et bien… à la toute dernière page ! Le vertige qu’il implique permet certes de réfléchir à tout ce qu’on vient de lire, mais le roman est terminé, c’est un peu tard pour s’émerveiller !

Ceci dit, soyons honnête. Le roman est long certes, mais sa lecture n’a jamais été ennuyeuse. Il possède même ses moments vraiment accrocheurs, mais sans pouvoir maintenir le niveau. Un bon moment de lecture en somme, mais qui n’arrive pas vraiment à décoller et à être à la hauteur de ce que j’attendais. Dommage, mais « Ianos, singularité nue » n’étant que son premier roman, je repartirais bien pour un deuxième essai d’Olivier Bérenval que j’espère plus abouti.

 

Lire aussi les avis de Jupsychokiller, Le chat du Cheshire, Merry, Yogo.

 

Critique écrite dans le cadre du challenge « Francofou 3 » de Doris.

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