Comics Star Wars, épisode 1

Que l’on soit d’accord ou pas, le fait est que Disney, suite au rachat de Lucasfilm, a décidé de faire table rase du vaste univers étendu qui a vu la parution d’un énorme paquet de romans, comics et autres récits plus ou moins annexes à l’univers inventé par George Lucas. Un univers si vaste qu’il en devenait effrayant. Un peu à la manière des comics de super-héros, un débutant avait bien du mal à savoir par quel bout le prendre. J’en faisais partie.

Du coup, l’annonce du nouvel « univers officiel » repartant de zéro (n’en font partie que les sept films et les deux dernières séries d’animation en date) est l’occasion rêvée (en tout cas pour moi) de se plonger dans cette nouvelle Histoire faisant partie du canon Starwarsien. Et bien évidemment qui dit nouvel univers officiel dit nouvelles parutions. Dorénavant publiés par Panini, les comics Star Wars n’ont pas fini d’envahir les étals. Petite revue d’effectif des premiers arrivés.

 

Star Wars Les ruines de l'Empire Panini - couvertureLes ruines de l’Empire, de Greg Rucka et Marco Chechetto

Le début de ce mini-cycle (4 numéros aux US) se situe durant la bataille d’Endor (dans l’Episode VI donc). On suit une pilote de l’Alliance Rebelle qui prend part aux combats, puis durant diverses autres missions ultérieures, alors que l’Empire (malgré la mort de l’Empereur) reste une force encore très dangereuse. En effet, rien ne s’est brusquement terminé au moment de la destruction de l’Etoile de la Mort. La chute de l’Empire ne peut être qu’une entreprise de longue haleine.

C’est ce que nous démontre ce comics avec son héroïne Shara Bey, en couple avec un certain Kes Dameron, pilote lui aussi. Le couple a en effet bien du mal a mener une vie de famille et voir leur fils Poe (référence à l’Episode VII bien sûr). Le propos est intéressant, mais la relative brièveté de ce volume fait qu’il est un peu difficile de pleinement s’attacher aux personnages. Toutefois, l’usure de la guerre et son impact sur le moral et la psychologie des soldats est assez bien traité, je ne m’attendais pas à trouver cela ici.

Et puis sûr, il faut bien en mettre plein les yeux des fans, alors on ressort de nombreuses références (Naboo notamment et sa reine aux multiples talents) ou autres personnages emblématiques de la saga (Luke Skywalker, incontournable, et cette mission qui introduit un élément qui pourrait, qui sait, être utilisé dans les prochaines épisodes cinématographiques, ou bien les autres incontournables eux aussi : Leïa, Han Solo, Chewbacca, Lando, etc… Côté fan service, on est servi !).

Ce volume reste court, et ne fait pas à lui tout seul le lien avec l’Episode VII (c’était pourtant ce que j’attendais de ce recueil, mais c’est décevant de ce côté-là…), il faudra sans doute pour cela lire d’autres oeuvres estampillées « Voyage vers Star Wars : Le Réveil de la Force ». Etonnant non ? Cela dit, sans être indispensable, on a là un volume plutôt sympathique, d’autant que les dessins sont remarquables, dans des tons plutôt froids.

 

Star Wars Panini - couvertureStar Wars, tome 1, de Jason Aaron et John Cassaday

L’Etoile Noire vient d’être détruite (fin de l’épisode IV). Mais que s’est-il passé jusqu’au début de l’Episode V ? C’est ce trou scénaristique que cette série vient combler. Et il faut bien avouer qu’elle le fait plutôt bien. On est dans du Star Wars à 100% ! Luke tente de comprendre la Force et se pose des questions sur lui-même et l’héritage de Obi-Wan Kenobi, Han Solo manie l’ironie avec mordant et le jeu du « je t’aime – moi non plus » avec la Princesse Leïa est totalement dans le ton des films et des personnages. Bref, sur ce plan, ce volume est une vraie réussite qui se lit avec bonheur.

Mon regret concerne les enjeux de cette série. Puisque située entre les épisode IV et V, il est bien difficile de jouer sur le suspense alors que l’on connait le devenir des personnages. Mais qu’importe l’issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru ? Et ici le chemin parcouru est parsemé de vrais moments de plaisir (avec en plus en guise de conclusion, un petit bouleversement concernant le personnage de Han Solo). Action, aventures, un vrai petit bonheur totalement Starwarsien !

 

Star Wars Dark Vador Panini - couvertureDark Vador, tome 1, de Kieron Gillen et Salvador Larroca

Situé dans la même période que le volume ci-dessus, cette série s’intéresse cette fois au côté obscur et plus particulièrement à Dark Vador, lui qui n’est plus vraiment en odeur de sainteté auprès de l’Empereur suite à la destruction de l’Etoile Noire. Mais Vador n’a pas l’intention de se laisser faire et va tout tenter pour reprendre sa position au sein de l’Empire.

Dark Vador, personnage charismatique s’il en est. A un point qu’il peut être difficile de sortir de cet archétype pour offrir quelque chose de réellement novateur. C’est pourtant ce qu’a tenté le scénariste Kieron Gillen, avec plus ou moins de succès. Le début est très réussi et voir Vador tomber de son piédestal et être presque renié par l’Empereur nous fait voir le personnage différemment. En revanche, la suite se gâte un peu avec la constitution d’une équipe « de l’ombre » censé aider Vador à retrouver son dû. L’archéologue Aphra est certes un personnage intéressant (et qui tranche d’ailleurs avec le monolithisme de Vador) mais je n’arrive pas à accrocher à cette équipe qui pour moi, au moins dans l’esprit, ne fonctionne pas tout à fait.

Et ce ne sont pas les seules idées qui ne fonctionnent pas vraiment, car l’Empereur joue aussi sa carte de son côté, mais d’une manière qui, à mon goût, n’est pas vraiment cohérent avec l’univers Star Wars.

Un volume en demi-teinte donc, pétri de bonnes intentions (renouveler le point de vue sur Vador n’est pas une mince affaire), mais qui tombent parfois un peu à côté de la plaque. Heureusement que certains moments sont plus réussis, et ce volume se doit d’ailleurs d’être lu en parallèle avec le volume au-dessus car les liens qui les unissent sont importants.

 

Une chose est donc sûre à l’issue de la lecture de ces comics : il va falloir en acheter beaucoup avant d’avoir de vraies révélations consistantes sur le gap entre les épisode VI et VII. De même, les trous laissés vacants entre les autres films sont autant d’interstices dans lesquels les scénaristes ne manqueront pas de se jeter pour nous proposer tout un tas d’aventures. Tout cela vaut-il le coup ? Pour l’instant oui, même s’il n’y a pas de révélations fracassantes. Mais tant que le plaisir reste présent, ça me va.

  

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