Zapping cinéma et séries TV, épisode 28

Posted on 7 avril 2016
Cinéma, VOD et série TV, la sainte trinité. De quoi voir ce qui a valu l’Oscar tant convoité (et mérité) à Leonardo DiCaprio, mais aussi une nouvelle adaptation shakespearienne et la saison 10 de « X-Files », à la fois attendue et crainte.

 

Macbeth - afficheMacbeth, de Justin Kurzel

Nouvelle adaptation de la célèbre pièce de Shakespeare, ce « Macbeth » de Justin Kurzel se veut le plus fidèle possible au texte de l’auteur anglais. C’est sans doute ce qui cloche. Les longs monologues intérieurs, ça passe sans problème au théâtre, beaucoup moins bien au cinéma. C’est dommage d’avoir tant voulu coller au matériau d’origine, malgré toute la noblesse de l’idée, car la film ne parvient à prendre vie par lui-même et reste engoncé dans des techniques théâtrales qui ne fonctionnent pas au cinéma. C’est d’autant plus dommage car sur le reste, c’est un quasi sans faute : les acteurs sont bons (Michael Fassbender est absolument remarquable avec ce Macbeth ambitieux qui sombre sous l’influence de sa femme, incarnée par une juste Marion Cotillard, et qui devient paranoïaque à l’extrême, jusqu’à l’impardonnable), l’esthétique du film est à tomber (cette dernière scène entre Macbeth et Macduff, je ne m’en remets pas !), la musique est très réussie (signée Jed Kurzel, le frère du réalisateur).

Une déception donc pour ce film qui avait tout pour réussir, malheureusement plombé par une noble idée de départ mais qui l’alourdit inutilement, et en partie sauvé par une perfection formelle remarquable. Reste une histoire qui se suffit à elle-même, une tragédie intemporelle d’une rare puissance. Parce que quel que soit le support, Shakespeare, c’est quand même quelque chose !

 

The revenant - afficheThe revenant, de Alejandro González Iñárritu

Enfin l’Oscar pour Leo ! Est-ce mérité ? Oui, absolument oui, depuis le temps qu’il nous sert des prestations renversantes (« Aviator », « Les noces rebelles », « Le loup de Wall Street »…). Mais ce n’est pas pur ce film-ci que je lui aurais décerné la récompense suprême, tant son rôle relève presque plus de la prouesse athlétique que le réelle performance d’acteur. Ce qui ne doit minimiser en rien l’implication de l’acteur dans la peau de Hugh Glass, célèbre trappeur américain. On tremble avec lui, on a mal pour lui, on a froid en même temps que lui. Limite on gémirait à l’unisson avec lui ! Oui, Hugh Glass, dans sa quête de vengeance envers l’homme qui l’a laissé pour mort et tué son fils (saluons ici également la performance de Tom Hardy qui incarne le personnage honni de John Fitzgerald), passe par toutes les douleurs du monde ou presque.

Et la caméra d’Iñárritu le suit au plus près, fréquemment en très gros plan. La mise en scène du réalisateur (qui a obtenu l’Oscar du meilleur réalisateur pour la deuxième année consécutive) est un nouveau modèle du genre (après la claque qu’il avait mise avec « Birdman »), alternant plans contemplatifs et caméra virevoltante (la scène d’ouverture avec l’attaque des Indiens est à tomber : je n’avais jamais vu une bataille filmée de la sorte et avec un tel impact depuis « Il faut sauver le soldat Ryan » !).

Certes un peu long (2h36 au compteur), « The revenant » reste tout de même une belle réussite, marquante sur de nombreux points. Une quête, une odyssée nordique, qui ne montre pas la meilleure facette de l’homme (colons américains ou français, les Indiens ne sont pas non plus glorifiés) là où entre en jeu l’instinct de survie…

 

X-files saison 10 - afficheX-Files, saison 10, de Chris Carter

Fallait-il ressusciter « X-files » ou bien laisser la série au tréfonds de nos mémoires, là ou elle apparaissait comme une excellente série, parmi celles qui inauguraient l’ère « moderne » des séries américaines ? On peut se poser la question tant cette mini-saison de six épisodes apparaît poussive sur bien des plans. Peut-être la magie n’opère-t-elle plus, mais force est de constater que revoir cette fameuse « mythologie » de la série avec extraterrestres, conspirations gouvernementales, etc… ne m’a fait ni chaud ni froid. Et la voir repartir sur de nouvelles bases en jetant pas mal de ce qui avait été édifié durant les neuf saisons précédentes (avec plus ou moins de bonheur il faut le dire) aux orties sous prétexte de vouloir réinsérer tout cela dans une mouvance plus moderne à base de surveillance et de contrôle généralisés n’a pas non plus soulevé l’enthousiasme (tout au plus peut-on mettre au crédit de la série un réel avancement scénaristique avec cette fameuse conspiration qui n’est plus seulement une menace diffuse mais quelque chose de bien réel remettant en cause la survie même de l’humanité, un grand pas en avant dans l’intrigue !)

Les acteurs restent bons même si l’alchimie a du mal à opérer au début, ils ont certes pris un petit coup de vieux (sauf Mitch Pileggi en Skinner qui semble être le même qu’il y a 15 ans !) mais David Duchovny a sans doute gagné quelque chose avec l’expérience « Californication », ce qu’il met en avant dans le délicieux et totalement décalé troisième épisode « Rencontre d’un drôle de type ». Quant à Gillian Anderson, elle est comme toujours très juste.

Mais le tout reste globalement assez bof. Je pense même que s’il ne s’était agi de « X-files », j’aurais sans doute arrêté de regarder. Alors une saison 11 ? Certes, il n’y pas de fin à cette saison 10, mais quand même, est-ce vraiment nécessaire (et pourtant, si elle existe, je suis sûr que je la regarderai…) ?

 

  
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