Le Hobbit, de J.R.R. Tolkien

Posted on 2 mars 2017
Relire « Le Hobbit » de J.R.R. Tolkien était un objectif que je m’étais fixé au moment de la sortie de la nouvelle traduction de Daniel Lauzon, il y a de cela déjà presque cinq ans. C’est désormais chose faite ! Histoire d’un retour en Terre du Milieu.

 

Quatrième de couverture :

Le Hobbit Bilbo Bessac mène une vie tranquille, sans grande ambition, s’aventurant rarement au-delà de son logis, à Cul-de-Sac. Son existence se trouve soudainement perturbée par l’arrivée du magicien Gandalf qui, accompagné de treize nains, l’entraîne dans un long et improbable périple en direction de la Montagne Solitaire. Ils ont en effet pour dessein d’aller dérober le trésor de Smaug le Puissant, un énorme et très dangereux dragon…

 

Toujours aussi bon

Le hobbit - Tolkien - couvertureRelire « Le Hobbit » et revenir en Terre du Milieu, un univers que j’ai connu adolescent et qui ne m’a depuis plus jamais vraiment quitté, c’est un peu comme chausser des charentaises : c’est agréable, on s’y sent bien, et c’est un peu comme revenir à la maison. Je ne vais pas faire ici une critique en bonne et due forme d’un roman que tout le monde connaît (n’est-ce pas ? N’est-ce pas ????) et sur le quel tout le monde aura déjà son propre avis. Je préfère insister sur mon ressenti à la relecture, face à cette nouvelle traduction de Daniel Lauzon longuement attendue et qui a aussi fait débat (mais pouvait-il en être autrement ?).

Je précise tout de suite que je n’ai pas fait de lecture comparée entre l’ancienne traduction (celle de Francis Ledoux) et la nouvelle, cela aurait trop haché ma lecture. J’ai préféré me laisser porter par le texte traduit par Daniel Lauzon. Le style est remarquablement fluide, la traduction est incontestablement très travaillée sans que le texte en devienne lourd. Les chansons notamment semblent retrouver une deuxième jeunesse, avec un rythme étudié qui ne fait ni l’impasse sur les rimes ni sur les longueurs des vers. Du beau travail sur ce point.

Bien entendu, il faut se faire à certains noms, quand bien même ils respectent plus qu’avant les recommandation de Tolkien. Ainsi Bessac, qui garde l’allitération en « b » et l’allusion au sac comme dans Baggins (mais pas Sacquet donc), a du mal à passer au début et puis finalement on s’y fait. De même pour la forêt de Grand’Peur qui a engendré de houleux débats au sein de la communauté des fans. Personnellement, ce nom me convient bien mieux que l’allusion à la forêt allemande de notre monde (ou pire, au gâteau…). Bref, des débats qui s’apaiseront sans doute avec le temps (beaucoup de temps pour certains tant la traduction de Ledoux reste ancrée dans la mémoire de tout un chacun).

Quant au récit en lui-même, sa relecture fut là aussi un grand plaisir. J’avais oublié à quel point l’humour est présent au début (lors de l’arrivée des 13 nains chez Bilbo), avant que le récit ne devienne plus sérieux à mesure que le danger augmente. Le trésor des nains met en exergue la cupidité et l’arrogance de Thorin, alors que les elfes n’ont pas vraiment le beau rôle qu’ils auront dans « Le seigneur des anneaux » (on peut d’ailleurs s’étonner de voir l’un d’entre eux s’assoupir pour avoir trop abusé d’alcool…). Les hommes ne sont pas en reste : le bourgmestre de Bourg-du-Lac pense avant tout au pouvoir et à l’argent et ses citoyens semblent être facilement influençables (ils accueillent les nains en héros avant de se retourner contre eux en écoutant le discours du bourgmestre après la destruction semée par Smaug).

Avec de telles personnalités, la bataille était inévitable. Elle est décrite en… trois pages, à mettre en parallèle avec le long troisième film de la deuxième trilogie de Peter Jackson… Chacun jugera… La trilogie cinématographiques aura quand même eu le mérite de boucher quelques « trous » du récit, notamment sur ce qu’a fait Gandalf au moment où il laisse la compagnie se débrouiller à l’orée de la forêt de Grand’Peur (même si je n’aime pas la manière dont le film montre ce qu’il s’est passé) et en développant (un peu…) les différents nains (Bifur, Bofur, Oin, Gloin, Dori, Ori, Nori sont pour ainsi dire totalement transparents).

Je ne vais pas revenir sur tous les détails du récit, chaque chapitre ou presque (les trolls, les gobelins, le duel d’énigmes avec Gollum, le dialogue avec Smaug…) étant une épreuve de plus vers la transformation de Bilbo, faisant du roman un véritable roman d’apprentissage. Cette relecture fut en tout cas un véritable plaisir, ce retour en Terre du Milieu une vraie cure de jouvence, un retour en enfance (mais pas tant que ça en fait, ça se lit très bien pour un adulte) bienvenu.

Un mot sur l’objet-livre. J’ai en ma possession la version reliée et illustrée par Alan Lee, superbe édition avec un papier quasi glacé de grande qualité. Un vrai bel objet dont je prends le plus grand soin (j’ai la même pour « Le Silmarillion », illustré par Ted Nasmith, que je rachèterai si une nouvelle traduction voit le jour et j’attends l’édition intégrale du même genre pour la nouvelle traduction du « Seigneur des anneaux » pour plonger à nouveau en Terre du Milieu).

 

Lire aussi les avis de Vert, Tigger Lilly, Simon Courtois.
 

  
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