Eschatôn, de Alex Nikolavitch

Posted on 10 avril 2017
La critique de Xapur m’avait mis l’eau à la bouche : des soldats en armure renforcée un brin fanatisés qui luttent contre des Puissances semblant venir d’une autre dimension. Voilà qui fait furieusement penser à l’univers de Warhammer 40000. En tant qu’amateur de ce genre d’univers, hop, je me lance !

 

Quatrième de couverture :

La grande armée de Foi avait déployé deux légions de diacres pour en finir avec un monde maudit, siège d’une très ancienne et très abominable Puissance qu’il était grand temps de faire périr par le feu, comme l’ordonnait le Saint Catéchisme.

Quand Wangen se réveille de sa transe de combat, de la boue jusqu’à la taille, il découvre avec horreur que ses pouvoirs guerriers l’ont abandonné. Lui et ses quelques camarades survivants doivent échapper à la jungle et à l’ennemi qui y rôde. Mais un autre ennemi se profile alors, infiniment plus redoutable et retors. Une science que l’on croyait oubliée depuis des générations sans nombre. Celle-là même qui une fois déjà avait condamné tout un univers…

Scénariste de BD et traducteur de comics, auteur de quelques essais, Alex Nikolavitch nous livre son premier roman, au confluent du space opera et de la dark fantasy. « Eschatôn » brouille les frontières entre fantastique et science-fiction, entre futur lointain et passé plus lointain encore, entre foi et raison, entre ami et ennemi.

La fibre métaphysique du meilleur space opera se livre ici intimement mêlée à l’horreur lovecraftienne, pour un roman d’une force remarquable, d’un souffle puissant.

 

Warhammer 40000 n’est pas bien loin…

Eschatôn - Nikolavitch - couvertureLe début du roman a été un peu compliqué pour moi. Non pas que le background ne soit pas intéressant, bien au contraire. Entre cette humanité ultra-religieuse guidée par la Foi (cette dernière permettant d’ailleurs aux religieux de faire voler les vaisseaux spatiaux, mais pas de haute technologie ici : les vaisseaux ne sont que des nefs en pierre !), ces guerriers suréquipés qui entrent dans en transe religieuse avant le combat, ces hérétiques à la recherche de secrets perdus depuis des lustres (la science, horreur absolue dans cette théocratie…), et ces Puissances « lovecraftiennes » venues d’une autre dimension, il y a de quoi apprécier si on est amateur de Warhammer 40000 (et pas seulement d’ailleurs). C’est peut-être un peu le problème d’ailleurs : j’y ai vu du Warhammer 4000 un peu partout… Avec en plus des descriptions qui ne m’ont pas vraiment parlé, j’ai eu du mal à entrer dans le roman.

Et puis, et puis… La magie a fini par opérer. Avec ces personnages intéressants et fouillés, du soldat fidèle à la Foi jusqu’au bout (Wangen) à la guerrière qui doute et qui se sent basculer (Alania), en passant par un religieux hérétique en fuite (Girthee), un homme sauvé des griffes des Puissances et qui tente de se reconstruire (Maurc) ou bien encore un ecclésiaste jugé coupable d’avoir perdu deux légions de soldats et qui va donc devoir s’absoudre de ses péchés en portant une robe du déshonneur, robe qui lui donne tout de même un certain pouvoir pour mener son enquête (sur ce point, ça ressemble assez à l’Arbiter de la saga vidéoludique « Halo »…), il y a suffisamment de points d’accroche pour faire un peu plus qu’éveiller l’intérêt. Certes les références restent assez évidentes, sans doute un peu trop transparentes même, mais le tout fonctionne plutôt bien. On pourra tout de même regretter que la seule référence clairement énoncée en quatrième de couverture (Lovecraft) passe finalement au second plan tant les Puissances semblent plus jouer un rôle de spectateur qu’autre chose (mais l’intrigue explique aussi ce point d’une certaine manière).

Au final, on a donc un roman qui démarre doucement pour finir par captiver son lecteur. Certes il ne réinvente pas la roue (l’affrontement religion/science a été traité de multiples fois), mais ce qu’il fait il le fait de manière efficace. Un bon moment, à défaut d’un moment mémorable.

 

Lire aussi les avis de Lhisbei, Xapur, Anudar, Blackwolf, Dionysos, Vil Faquin, Zoskia, Lutin82.

 

  
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