Zapping VOD, épisode 37

Posted on 28 avril 2017
Il n’y a pas eu de d’article « zapping » depuis le mois de décembre ! Et encore, ce dernier a été possible grâce à un court arrêt maladie. Oui, je dois me faire une raison : je ne vais plus au cinéma. Ceci dit, pourquoi ne pas profiter de mes congés pour quelques rattrapages ? C’est parti !

 

Ghost in the shell - afficheGhost in the shell, de Mamoru Oshii

Tous ceux qui s’intéressent à la SF ont noté la sortie de du film « live action » « Ghost in the shell » avec Scarlett Johansson (et la polémique sur le white-washing hollywoodien sur laquelle je ne reviendrai pas ici). L’occasion était trop belle pour ne pas se replonger dans le film d’animation d’origine, sorti en 1995 (tout ce temps, déjà !…), réalisé par Mamoru Oshii et basé sur le manga de Masamune Shirow. Un film que j’avais déjà vu lors de sa sortie, un film qui m’avait plus qu’impressionné mais duquel je gardais, du haut de mes 16 ans à l’époque, peu de souvenirs (hormis une musique fascinante), et l’impression d’une intrigue compliquée.

Et ce revisionnage montre donc que parfois il ne faut pas hésiter. Car j’ai changé, j’ai muri, et même si en 1995 je reconnaissais déjà les grandes qualités de ce film que je n’ai jamais oublié, je pense à nouveau avoir pris une belle baffe aujourd’hui. L’intrigue, compliquée ? Pas vraiment, et disons surtout qu’elle n’est qu’un prétexte pour insister sur le fond. Car ce fond, ce message… est d’une limpidité exemplaire et, allant droit au but, sans fioritures, est encore aujourd’hui sacrément marquant. Bien sûr, 22 ans après, de l’eau a coulé sous les ponts, ces réflexions sur les intelligences artificielles, la vie, ce qui définit le vivant (la mémoire ? La reproduction ? La mort ?), les réseaux, l’émergence d’une entité autonome, etc… ont été reprises de multiples fois (avant comme après le film d’ailleurs) en littérature comme au cinéma. Il n’empêche, c’est fluide, c’est limpide, c’est efficace.

Et sans céder à la facilité d’en faire un film d’action, Mamoru Oshii a su prendre son temps. 1h20 seulement pourtant, mais le film sait s’accorder des pauses, des moments de calme, de silence. Cinématographiquement parlant, le film donne aujourd’hui encore une bonne leçon à un paquets d’oeuvres plus modernes. Et cette musique !… Aaaaah, cette musique… Kenji Kawai a fait un travail absolument exceptionnel, qui va bien au-delà des chants que personne parmi ceux qui ont vu le film n’ont oubliés, ces chants hypnotiques qui magnifient la scène d’introduction, la balade dans la ville et le générique de fin.

Bref, ce film reste aujourd’hui encore extrêmement marquant, influençant de nombreux longs métrages après lui (comment ne pas penser à « Matrix » par exemple ?). Culte.

 

Ghost in the shell 2 - afficheGhost in the shell 2 : Innocence, de Mamoru Oshii

Suite du premier « Ghost in the shell »,  « Innocence » se devait de faire plus fort, plus intelligent, plus beau. Pari pas vraiment tenu. Pour ce qui est de faire plus beau, à l’époque de sa sortie c’était peut-être réussi, mais curieusement c’est moins le cas maintenant, la faute à un recours trop récurrent à l’animation 3D qui, 13 ans après (le film est sorti en 2004), a mal vieilli. Hé oui, la technologie évolue vite, et ça se voit. Alors que côté animation « traditionnelle », là oui, on sent une montée en qualité, les décors sont superbes, l’animation est nickel. Sur le plan cinématographique, rien à redire bien sûr, Oshii n’a rien perdu de son immense talent.

Plus intelligent ? Oui et non. Mamoru Oshii a dû se sentir obligé, après le coup de maître du premier film, d’aller plus loin. Sauf qu’à trop vouloir en faire, il s’est un peu perdu en chemin, entre dialogues pas toujours limpides, philosophie un peu pesante et références qui pleuvent (il suffit de consulter la page Wikipedia)… Si on y ajoute quelques transitions un peu rapides, on obtient un résultat un peu bancal, qui a vite fait de perdre le spectateur (dans la deuxième partie du film). Pourtant, cette réelle volonté d’approfondir son discours amène une nouvelle fois de nombreux sujets de réflexion : dérive technologique, puissance des multinationales, horreurs de la nature humaine, statuts des robots humanisés (la réflexion finale de Batou est d’ailleurs particulièrement éloquente sur ce point alors que le spectateur, « naturellement », pense avant tout aux être humains, un joli contrepoint très frappant), même si d’autres oeuvres se sont entre temps emparées de ces sujets, le film n’étant donc plus totalement à l’avant-garde. Dommage également (mais c’est logique scénaristiquement) que le Major Kusanagi, charismatique au possible dans le premier film, ne soit plus de la partie même si j’aime beaucoup Batou également. Enfin, ne soyons pas trop négatif, le dernier quart du film, certes assez orienté sur l’action (ce qui n’est pourtant pas « l’essence » du film), est extrêmement efficace et tendu.

Esthétiquement remarquable, techniquement parfois perfectible, narrativement un peu brouillon même si toujours thématiquement brillant, « Ghost in the shell 2 » ne parvient donc pas à atteindre la pureté filmique de son illustre aîné, mais il reste tout de même une oeuvre remarquable, à même de figurer parmi les grands films cyberpunks.

 

 

La grande aventure Lego - afficheLa grande aventure Lego, de Phil Lord et Chris Miller

Alors là, changement de ton total avec ce grand nawak, un « what the fuck » assumé, délirant, drôlissime, et plaisant autant pour les parents que pour les enfants. Je ne l’ai regardé que d’un oeil, m’occupant de ma fille en même temps (j’ai dû louper quelques blagues et références parce que ça fuse à 100 à l’heure !), mais ce fut malgré tout un vrai petit plaisir.

Il y a du second degré un peu partout, l’humour fonctionne vraiment bien (si on est dans le trip évidemment), l’animation est un joli tour de force, et l’hommage (gentillet tout de même) au pouvoir de la créativité est évidemment tout à fait dans le ton de l’univers Lego.

Pas grand chose de plus à en dire, on ne regarde pas ce film pour son fond philosophique mais plutôt pour passer un bon moment, entre rire et clins d’oeil assumés. Super-héros (Batman est absolument hilarant !), western, licorne, Star Wars, tout l’univers pop-culture/geek des 25-45 ans est là, on s’amuse (l’équipe créative du film aussi et ça se sent), mission accomplie haut la main !

 

  
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