Zapping VOD, épisode 41

Posted on 27 mars 2018
Qui dit vacances dit zapping. Cela risque de devenir une petite rengaine qui se vérifiera régulièrement ! Place donc à un quarante et unième numéro, consacré à du rattrapage de films manqués au cinéma mais aussi à une grosse sortie… directe en VOD !

 

Les Gardiens de la galaxie 2, de James Gunn

Qu’il avait été enthousiasmant de découvrir le premier volet des aventures de ces justiciers de l’espace ! Humour, excellente BO, des personnages funs et charismatiques, de l’action, pas trop de sérieux, de la grande aventure spatiale qui vous met la banane ! Alors forcément, je ne pouvais pas passer à côté d’un deuxième épisode qui reprend grosso-modo les mêmes ingrédients. L’effet de surprise n’est bien sûr plus présent, et il faut donc agrémenter un peu la recette pour ne pas se retrouver devant un simple clone qui tourne un peu à vide. Et c’est un peu le problème de ce deuxième volume.

Tout ce qu’on connaissait dans le premier épisode revient ici : de l’humour (qui fonctionne un peu moins bien que dans le premier je trouve), des engueulades, de l’action (beaucoup ! Beaucoup beaucoup !!), des endroits insolites, etc… Tout est là donc, mais en un petit peu moins bien, la faute à un scénario indigent qui ne parvient guère à donner du souffle à une aventure quand même bien plan-plan (le temps passé à ne rien faire sur la planète Ego est bien trop long…). Les relations entre les personnages évoluent peu (hormis peut-être GamoraStarlord mais dans une direction qui n’a rien d’une surprise), certains personnages secondaires n’ont pas grand chose à dire, sauf à sauver la vie d’un personnage important à un moment clé (Nebula…), bref tout ça n’a rien de très surprenant.

Reste un film qui sait d’où il vient, qui assume totalement son origine comics avec tout ce que cela entraîne (exagération totale, action démesurée sans aucun souci de réalisme, etc… À ce titre, la scène d’introduction est un modèle du genre !) et permet de passer deux heures de détente de la plus belle des façons : le sourire aux lèvres, et c’est déjà pas mal.

 

La planète des singes : suprématie, de Matt Reeves

Fin de la trilogie du reboot de « La planète des singes », une trilogie que je n’attendais pas d’aussi bonne facture. Après un très bon premier épisode suivi d’un deuxième certes un ton en-dessous mais tout de même largement regardable, la conclusion arrive enfin. Et là encore, le réalisateur Matt Reeves surprend son monde : au lieu de nous narrer un conflit majeur, une guerre totale entre hommes et singes, il préfère resserrer son intrigue autour du désir de vengeance de César, ce même désir qu’il reprochait à son ennemi Koba dans le deuxième film. César va-t-il céder à ses plus bas instincts ? Deviendra-t-il pire que des hommes ? Et qui est ce colonel, cruel militaire qui regroupe ses hommes dans le nord en réduisant au passage les singes en esclavage ? Autant de questions qui trouveront une réponse dans ce long film de 2h20. Trop long sans doute, tant la narration aurait méritée d’être dynamisée quelque peu. Qu’importe, cela donne à Matt Reeves l’opportunité d’installer quelques purs moments d’émotion ici ou là : la petite fille qui donne la fleur à Luca, cette même petite fille qui vient donner à manger et à boire à César. Une petite fille qui montre la voie à suivre, pour une bonne entente entre hommes et singes.

Mais cela passe par de nombreuses blessures et douleurs, tant la guerre semble étendre son ombre sur la relation hommes-singes, sous l’égide d’un colonel (son grade n’a rien d’un hasard bien sûr) reclus au plus profond de la nature, en attendant son heure… ou son destin ! Woody Harrelson joue ici une sorte de colonel Kurtz moderne, reclus dans la neige plutôt que dans la jungle, prêt à tout pour sauver l’humanité, où plutôt ce qu’il considère comme l’humanité, en devenant au passage inhumain…

L’histoire est belle donc (on peut y voir de multiples thématiques traitées plutôt finement), les acteurs sont au niveau, de même que les effets spéciaux (charismatique et magnétique César !), mais la longueur du film lui joue tout de même un vilain tour. Mais prenant le contrepied du blockbuster classique, ce troisième film achève de placer la trilogie parmi les très belles surprises de ces dernières années. Comme quoi, Hollywood est encore capable de produire des blockbusters de qualité.

 

Annihilation, de Alex Garland

Basé sur le roman du même nom de Jeff VanderMeer, « Annihilation » était très attendu par la communauté des fans de SF, d’autant plus qu’on retrouvait aux manettes Alex Garland, talentueux réalisateur de la belle surprise « Ex machina ». Et c’est peu dire que l’annonce des producteurs de le sortir non pas en salle mais directement sur Netflix car jugé « pas assez grand public » en a surpris plus d’un ! Ah, ce satané Hollywood qui n’ose plus prendre de risques, paralysé par des enjeux financiers qui gangrène sa créativité…

C’est bien dommage car en l’état, sans être un chef d’oeuvre, « Annihilation » reste déjà nettement supérieur à la majorité de ce que sort au cinéma dans le domaine de la science-fiction. S’appuyant sur le roman de VanderMeer pour mieux s’en émanciper, le film d’Alex Garland parvient à installer un étrange sentiment de malaise dans la tête du spectateur, un malaise provoqué par un environnement en mutation et qui semble reprendre ses droits (une étrangeté qu’on retrouve sur de très nombreux plans du film avec ces miroitements permanents), et par le fait que le spectateur se trouve, à travers les protagonistes dans un endroit qu’il ne maîtrise plus, dont il ne comprend plus les règles.

Avec une belle ambition visuelle (même si certains effets spéciaux ne sont pas à la hauteur), le film parvient à poser des questions intéressantes (mutation, évolution, autodestruction, etc…), en laissant à la fois le spectateur se faire une idée de ce qu’il a vu tout en lui donnant suffisamment de clés pour orienter sa compréhension. C’est plutôt finement vu, même si l’étrangeté constante du roman y perd un peu au passage.

Mais ne boudons pas notre plaisir, « Annihilation » est une belle réussite, une de plus au compteur d’Alex Garland, qui confirme ici qu’il est un réalisateur à suivre de très près.

 

  
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