Star Trek Discovery, Short Treks, partie 1

J’avais personnellement beaucoup aimé la première saison de « Star Trek Discovery », qui relançait efficacement la saga sur le petit écran même si elle ne parvenait pas toujours à éviter quelques petits accrocs ici ou là ou bien n’hésitait pas à tordre un peu le coup à la continuité de l’univers (jusqu’à preuve du contraire en tout cas…). C’est donc avec une impatience non dissimulée que j’attends la saison 2. Et pour patienter, CBS a eu la bonne idée de nous sortir quelques « webisodes », quatre pour être précis (un par mois en octobre-novembre-décembre-janvier), avant le lancement effectif de la deuxième saison mi-janvier.

Alors soyons clairs, les webisodes c’est sympa, ça dure quelques minutes (ici on est sur un format d’une quinzaine de minutes) mais en général il ne faut pas en attendre monts et merveilles. On est plutôt dans le domaine de la friandise, du pop-corn avant que les lumières de la salle s’éteignent et que le film se lance quoi (oui car on ne mange pas le pop-corn pendant le film, n’est-ce pas ? 😉 ). Et ici, concernant Star Trek, ça donne quoi ? Premier bilan avec les deux premiers « Short Treks ».

 

  • Runaway

Ce premier épisode nous montre ce qu’il faut attendre de ces « Short Treks » : quelque chose d’assez light, avec un casting restreint, centré principalement sur un seul personnage (ce qui au fond est plutôt intéressant, certains d’entre eux n’ayant pas eu assez de temps pour prendre de l’épaisseur du fait d’une saison 1 qui avait beaucoup de choses à dire). Ici c’est l’enseigne Tilly qui est au centre de l’épisode. Elle va faire la rencontre d’une extraterrestre arrivée incognito sur le Discovery. A elle de parvenir à communiquer et à comprendre ce qu’elle est venue faire sur ce vaisseau. Leur rencontre s’avérera cruciale pour toutes les deux et renforcera leur détermination quant à leur destin/objectif.

C’est assez classique dans le fond, parfois drôle sur la forme, Tilly oblige (j’aime assez son humour gaffeur), c’est uniquement fait pour « renforcer » le personnage (l’épisode est fait pour ça et il s’y tient), mais on ne peut pas dire que ça laissera des souvenirs indélébiles. Sympa donc, mais c’est tout.

 

  • Calypso

Alors là, on monte d’un cran. Un gros cran. Le cadre reste le même : basiquement l’épisode est là pour nous montrer la relation entre deux personnes. Mais là où « Runaway » pouvait faire penser à un morceau du script d’un épisode jamais utilisé (et pas forcément passionnant), « Calypso » est d’une autre trempe puisqu’il parvient durant son quart d’heure à être captivant et à justifier son existence par lui-même. « Runaway » est une scène coupée, « Calypso » est un mini-épisode à part entière. Pour comparer avec la littérature, là où un épisode est un roman, « Calypso » est une nouvelle, tenant debout sur la simple efficacité de l’idée qu’elle développe sans s’appesantir sur le contexte, et donc sans répondre aux questions (et elles sont nombreuses !) qu’elle amène. Bref, c’est du bon, c’est du lourd.

Côté intrigue, on trouve le personnage de Craft dans une capsule de sauvetage qui va être remorquée sur le Discovery de manière automatique puisque ce dernier est totalement vidé de ses occupants. On apprend rapidement que l’action se passe 1000 ans après « Star Trek Discovery », que Craft fuie les « V’draysh » (tiens phonétiquement ça ressemble bigrement à « Fédération » ça, non ? 😉 ) et durant tout ce temps l’IA du vaisseau s’est, disons développée, au point de sembler « consciente » d’elle-même (elle s’est elle-même nommée Zora) et de connaître des sentiments. La thématique est classique (éveil à la conscience d’une IA, une machine peut-elle être vivante, peut-elle montrer des sentiments, etc…), elle a d’ailleurs déjà été explorée à plusieurs reprises dans la saga « Star Trek », mais l’efficacité du script et le jeu des acteurs (notamment la « simple » voix de Annabelle Wallis qui incarne à merveille une Zora qui peut enfin interagir avec quelqu’un) font que la magie opère pleinement, et que cet épisode finalement assez détaché de l’univers « Star Trek » peut (et devrait !) être vu par n’importe quel amateur de SF (et même au-delà).

Et c’est après tout ce laïus que je donne l’argument massue : cet épisode a été écrit par Michael Chabon. Bam ! L’auteur qui a fait le triplé Hugo-Nebula-Locus avec « Le club des policiers yiddish » en 2007-2008, l’auteur qui a remporté le Prix Pulitzer en 2001. Oui rien que ça. Et qui a donc rejoint le « writing staff » de la saga, notamment pour ce qui concerne la future série dédiée à Jean-Luc Picard. Si l’écriture garde ce niveau, ça augure du très très bon.

 

En résumé, ça débute doucement avant que la qualité monte en flèche. Reste à confirmer sur les deux « Short Treks » suivants, avant que le grand feu d’artifice ne débarque à nouveau avec la saison 2 de « Star Trek Discovery ».

 

  
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