Quelques nouvelles… (7)

Posted on 11 octobre 2018
Attention, voici un article « full audio » ! En effet, après l’essai plutôt convaincant d’une « lecture audio » avec « hoorn » de Estelle Faye, j’ai poursuivi avec d’autres récits tous issus de l’excellent site Coliopod. J’ai toujours autant de mal à me concentrer pour ne pas manquer d’éléments importants des récits (et donc je réécoute parfois certains passages…) mais ces quelques textes « audiolus » me permettent de rester dans le domaine de l’imaginaire même pendant quelques longs trajets en voiture…

 

« Les anges tièdes », de Estelle Faye

Nouvel essai avec Estelle Faye et nouvelle réussite ! Premier constat : l’autrice sait donner de la vie à son texte. C’est bien lu, les intonations sont justes, et cela rend le texte vivant ce qui, en audiolecture, me semble primordial (et ce ne sera pas le cas à chaque fois, on le verra plus bas…). Quant au contenu, c’est là encore tout à fait satisfaisant. Les éléments du récit se dévoilent petit à petit mais Estelle Faye, à travers cette héroïne à qui le monde parfait dans lequel elle vit ne convient plus, nous offre quelques beaux moments d’émotion avant que l’on comprenne le fin mot de l’histoire. De beaux moments d’émotion mais aussi quelques « belles » images que l’on croirait tout droit sorties d’un post-apo, sauf que non, l’apocalypse n’a pas eu lieu. Du moins pas vraiment, question de point de vue…

** Attention, ici je spoile fort !!…**

Il est amusant de constater que la volonté du personnage principal de rajouter du jeu, du moins de revenir au jeu de départ dans une simulation numérique trop sage car pétrifiée par la peur d’une nouvelle guerre d’où une volonté totale et globale d’éviter le conflit à tout prix, reflète finalement sa propre vie qui est une sorte de « die&retry » (ou plutôt « fail&retry ») typique d’un jeu vidéo. La vie, qu’elle soit réelle ou numérique, n’est-elle finalement qu’un jeu ?

** Fin du spoil !!…**

Deux textes d’Estelle Faye, deux très belles découvertes, il va donc être plus que temps de me mettre à lire « Les seigneurs de Bohen », une fois la folie de cette rentrée littéraire un peu apaisée… « Les anges tièdes » s’écoute ICI.

 

« Le gardien », de Yoss

Récit de fantasy, « Le gardien » illustre, un peu à la manière de Theodore Sturgeon avec « M. Costello, héros », l’adage bien connu « L’enfer est pavé de bonnes intentions », ou bien encore « Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ». Dans ce texte, un village constamment persécuté par des brigands, finit par faire appel à un magicien qui vit à proximité (dans une tour, comme il se doit pour un magicien) pour trouver une solution. Une solution qui, de prime abord, semble fonctionner. De prime abord seulement…

C’est efficace, peut-être un peu téléphoné mais ça fonctionne bien. Sans grande surprise donc, mais ça reste tout à fait plaisant. Quand on aime la fantasy, ce genre de texte c’est un peu comme chausser des pantoufles : on sait dans quoi on met les pieds, c’est agréable, ça tient chaud. « Le gardien » s’écoute ICI.

 

« Le fil rouge », de Sofia Samatar

Situé dans un monde post-apocalyptique dont on saura finalement relativement peu de choses, « Le fil rouge » (traduction exclusive à Coliopod !), dans un style épistolaire plein de sensibilité, nous parle de d’écologie, de nouvelle façon de vivre, mais aussi d’intégration et de mémoire. De nombreux thèmes abordés en douceur et parfois avec un peu de flou volontaire en suivant les pas d’une mère accompagnée de sa fille. Cet effet de flou accentue quelque peu l’éloignement, une sensation de mystère qui ne conviendra peut-être pas à tous ceux qui veulent des récits explicites où tout est expliqué.

En l’état « Le fil rouge » nous offre un petit concentré d’humanité, de sentiments et aussi d’un peu de positivisme dans un monde qui en a bien besoin (que ce soit le nôtre ou celui du récit), qui plus est lu de fort belle façon par une comédienne suisse, Rita Gay. « Le fil rouge » s’écoute ICI.

 

« Tancho », de Julien Chatillon-Fauchez

Je suis moins enthousiaste sur ce texte. D’abord, un son de moins bonne qualité. Ça arrive, mais ça passe tout de suite moins bien à l’oreille… Ensuite, l’auteur qui est aussi ici lecteur, a une intonation un peu trop « scolaire ». Il prend bien soin d’articuler le mieux possible, avec un rythme assez lent, un peu comme s’il lisait une dictée à ses élèves. On est bien loin du dynamisme d’Estelle Faye… Certes, cela n’a rien à voir avec le contenu du récit mais puisque la rencontre avec un texte « audiolu » se fait avant tout par le canal auditif, on peut dire que dès le départ ça partait mal… Surtout qu’on a aussi droit à quelques erreurs de liaisons qui m’ont fait saigner les oreilles à plusieurs reprises…

Allez, on va se refaire une santé avec le texte en lui-même ? Et bien pas vraiment… Oui on a droit à un peu de poésie, un peu d’humour aussi, mais tout est finalement très convenu et mille fois vu. Et la fin se sent venir à des kilomètres. C’est bien dommage parce qu’il y a un style, quelques belles évocations. Et une petite leçon, certes un peu convenue, sur la conscience écologique plus forte que les considérations financières (encore que cela doive passer par le culte du secret), mais elle a le mérite d’être présente. Petite fausse note donc, après trois autres textes de plus haute tenue. « Tancho » se lit ICI.

 

Après ces quatre textes, me voilà donc converti à l’audiolecture ? Toujours pas non, j’ai quand même du mal à m’y faire, ce n’est pas « naturel » chez moi. Il n’empêche, lors de quelques moments de désoeuvrement, ça permet de passer le temps de bien agréable manière (et de faire de jolies découvertes !).

 

  
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