Les enfants d’Icare, de Arthur C. Clarke

Posted on 22 mai 2014
Déjà plus qu’impressionné par « Rendez-vous avec Rama » (un grand coup de coeur), il était temps de m’intéresser de nouveau à un des grands papes de la SF, j’ai nommé Arthur C. Clarke. Et au détour d’un salon du livre dans un petit village près de chez moi (vous vous souvenez ?), me voici devant le roman « Les enfants d’Icare ». Ni une ni deux, je l’achète (moitié prix !) (et avec un tas d’autres vieux bouquins) (tiens je me mets à faire plein de parenthèses comme Cachou !^^), et je le dévore dans la foulée.

 

Quatrième de couverture :

Ils sont apparus sans crier gare, leurs immenses vaisseaux flottant au-dessus des plus grandes capitales mondiales. Les Suzerains, des extraterrestres infiniment plus avancés, et qui affirment être là pour le bien de l’humanité. Et effectivement, même s’ils refusent pour le moment de se montrer, tout ce qu’ils font pour la Terre s’avère bénéfique : désarmement général, éradication des maladies, de la faim et de la misère. Pourtant ne faudrait-il pas se méfier de ces mystérieux bienfaiteurs ? Et se demander quelles sont leurs véritables intentions quant à l’avenir de l’espèce humaine ?

 

Qui sont-ils ? Que veulent-ils ?

Les enfants d'Icare - ClarkeCe sont en effet les questions que l’on se pose immanquablement au fil de la lecture de ce roman. Et un peu à la manière de « Rama », Clarke se garde bien de déflorer son sujet trop tôt. Découpé en trois parties bien distinctes, le récit s’intéresse tout d’abord à ce qui se passe immédiatement après l’arrivée des « Suzerains », comme les humains les appellent, en s’intéressant notamment au point de vue de Rikki Stormgren, le secrétaire des Nations Unies, seul homme chargé de négocier avec Karellen, l’émissaire des Suzerains.

Puis le roman prend une autre dimension en faisant un petit bon dans le temps, ce qui permet à Clarke de deviser sur ce qu’il advient de l’humanité. Car en effet, suite à l’arrivée inopinée des ces êtres inconnus (et qui ne veulent pas se montrer physiquement), les hommes changent. La course aux armes nucléaires s’est arrêtée. À quoi bon en effet, lorsqu’on a au dessus de la tête des vaisseaux et des êtres visiblement largement plus puissants qu’eux ? De même l’avancée de la science et de la technologie semble faire une pause, pour les mêmes raisons. Et il faut bien dire qu’un instaurant une paix mondiale et en permettant à l’humanité entière de vivre décemment, avec suffisamment de temps libre et sans problèmes financiers pour pouvoir s’adonner à leurs hobbies, les Suzerains semblent n’avoir apporté que des bonnes choses.

Mais que veulent-ils vraiment ? Sont-ils si bénéfiques que ça ? L’humanité n’y a-t-elle pas perdu au change ? Qu’est devenue son indépendance de décision ? Sa soif de conquête ? N’est-elle pas devenue l’animal de compagnie d’une race surpuissante ? Les questionnements sont nombreux, et, ce à quoi je ne m’attendais pas vraiment, l’écriture de Clarke sait se faire fine, et même parfois poétique, pour aborder ce qui sont ni plus ni moins que des sujets de société. Alors certes, le roman peut sembler daté par certains aspects (on y parle rivalité américano-russe au début, et certaines réflexions risquent bien de faire bondir les féministes), héritage de son âge vénérable (le roman a plus de 60 ans !). Mais rien n’est parvenu à me faire décrocher, même pas le fait qu’il n’y a pas vraiment de personnage principal, du fait de la façon qu’a Clarke d’aborder les choses, sur une longue période de temps.

Et puis vient la troisième partie. Et les explications avec. Qui changent radicalement la façon de voir les choses. Et Arthur C. Clarke de sublimer réellement son écriture en offrant des moments d’une intense et fulgurante inspiration poétique. L’auteur est allé au bout de son idée, et la fin du roman est absolument superbe d’intensité, de mélancolie, et tristesse et d’espoir. Une vraie réussite, qui sublime en quelque sorte tout ce qui a été écrit avant.

Deux romans, deux coups de coeur, Arthur C. Clarke et moi, une histoire d’amour ? Je ne vais peut-être pas laissé traîner « Odyssées », l’intégrale de ses nouvelles, très longtemps…

 

Lire aussi les avis de Geekette, Cherry livres, Eklektik, Lyhane Hastur, Sibylline, Empire SF.

 

Chronique écrite dans le cadre du challenge ”Les chefs d’oeuvre de la SFFF” de Snow, et comptant a posteriori pour le challenge « Morwenna’s list » de Cornwall.

logochalengesfff21  Morwenna Jo Walton challenge

 

  
FacebooktwitterpinterestmailFacebooktwitterpinterestmail