Star Ouest, anthologie 2015 du festival ImaJn’ère

Posted on 16 juillet 2015
« Star Ouest » EST l’anthologie officielle du festival ImaJn’ère d’Angers, un festival basé sur la SF et le policier mais qui n’hésite pas à mélanger les genres. L’anthologie reprend dont le thème du festival, cette année ayant placé le western à l’honneur. le western dans tous ses états, comme on va le voir.

 

Quatrième de couverture :

Les cowboys, les Indiens, les shérifs, les hors-la-loi, les saloons, les colts, les duels, les fils qui chantent et le cheval de fer, le désert et la poussière, les villes fantômes, la ruée vers l’or, vers l’Ouest, les règlements de compte dans un coral ou dans un autre, les chevaux qui galopent, la cavalerie qui arrive au dernier moment, les cactus… Pas de doute nous sommes dans un western.
Pourtant, en ouvrant ces pages, il vous faudra abandonner vos idées préconçues sur ce folklore. S’il est bien présent dans cet ouvrage, ses auteurs ont pris plaisir à la détourner pour nous offrir des textes originaux se rattachant au polar, à la science-fiction ou au fantastique, et quelques inclassables qui raviront les amateurs de littérature populaire.
Bienvenue dans le monde de Star Ouest.

 

Tu vois, le monde se divise en deux catégories…

Star Ouest - anthologieJe le dis d’emblée, je ne suis pas un féru de western. Non que le genre ne m’intéresse pas, c’est surtout que je ne m’y suis jamais vraiment mis, et que donc je le connais assez mal. Alors certes, cowboys, indiens, colts et saloons, ça me parle, mais je ne maîtrise pas le genre suffisamment pour pouvoir pleinement profiter des variations offertes dans ce recueil de 19 nouvelles. D’autant que j’ai eu un problème : dans mon esprit, le western et l’image qu’il véhicule dépendent directement de l’époque où ils se situent, époque marquée par une géopolitique bien particulière, de même pour la géographie des lieux et la technologie disponible. Du coup, voir le western mélangé à la SF m’a dérangé. Imaginer un monde futur et/ou extraterrestre et y retrouver saloons, duels au pistolet et chapeaux de cowboys (j’exagère un peu, les récits de SF présentés ici ne tombent pas tous dans ces clichés) m’a quelque peu décontenancé car je n’y croyais pas, je n’arrivais pas à me projeter dans l’histoire qu’on me proposait.

Mais ce recueil ne fait pas que mélanger western et SF, puisqu’il propose également du western pur et dur (et là en revanche, ma méconnaissance du sujet a joué en ma faveur puisque j’ai bien apprécié des récits somme toute assez classiques tels « Juarez 1911 » de Marc Villard, « Le shérif de Slone Street City » de Francis Carpentier, ou bien l’excellent et plus profond « Cahen Crépuscule » de Yaël-July Nahon).

Mais ce recueil fait surtout la part belle aux mélanges de toutes sortes. Western fantastique avec « Mosquito toast » de Jeanne-A Debats et sa variation sur Gilles de Rais transformé ici en vampire (mais ce n’est pas la première fois qu’on lui fait le coup), « San city » de Sylvie Jeanne Bretaud, ou bien l’étonnant « Chasseur de légende » de Pierre-Marie Soncarrieu qui joue allègrement sur magie noire et quasi-mythologie.

On a également du western steampunk (aaaaah, les diligences à vapeur de « Pique-nique chez les indiens » de Brice Tarvel), du western breton (« La dernière cible » de Claude Jégo, « Duel à Kéralam » de Jérôme Nédélec), du western SF qui pour l’essentiel ne m’a pas vraiment convaincu, et divers récits brouillant un peu les pistes entre les genres.

Comme dans tout recueil, il y a du bon et du moins bon, et sur la quantité de textes, il y a inévitablement du déchet. Mais ce « Star ouest » se permet d’avoir une ligne de conduite (le western, ça ne vous aura pas échappé), et sait s’y tenir remarquablement, tout en offrant une belle variété de lectures. Il serait bien étonnant que le lecteur n’y trouve pas son compte d’une manière ou d’une autre, avec des textes comme « Cahen Crépuscule » cité plus haut, ou bien le récit de vengeance de « Les marionnettes de la mort » de Irène Maubreuil et Robert Darvel par exemple. Avec en sus de sympathiques illustrations (dommage que la couverture, de Gilles Francescano pourtant, ne soit pas à la hauteur, ressemblant plus à un « work in progress » qu’à un vrai travail définitif) ponctuant chaque récit (Caza tout de même, entre autres !), « Star Ouest », sans être exceptionnel, offre son lot de bons moments.

 

Lire aussi l’avis de Blackwolf, L’ours inculte.

Critique rédigée dans le cadre des challenges « Summer Star Wars, épisode III » de Lhisbei et « CRAAA » de Cornwall.

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