Star Trek Discovery, Short Treks, partie 2

Posted on 7 janvier 2019

Retour sur les deux derniers « Short Treks » après un petit focus sur les deux premiers. Quatre épisodes au total, censés combler l’attente de l’arrivée de la saison 2 de « Star Trek Discovery » (prévue pour le 18 janvier). Le premier épisode était sympathique mais tout à fait oubliable, le deuxième nettement plus marquant. Qu’en sera-t-il pour ceux-ci ?

 

  • The Brightest Star

À l’image du premier Short Trek « Runaway », l’épisode « The Brightest Star » est là pour apporter un peu de substance supplémentaire à un des personnages les plus intéressants de la première saison de « Star Trek Discovery », à savoir le Kelpien Saru. Mais non content de lui donner une petite histoire annexe, « The Brightest Star » fait carrément office d’origin-story.

On y voit en effet la société kelpienne, dans un état de soumission sous l’égide d’une caste de prêtres (dont fait partie le père de Saru) qui fait passer les récoltes de Ba’uls (des extraterrestres qui semblent se servir des Kelpiens comme d’une nourriture ou d’une source d’énergie) comme la normalité voire même un honneur. Un statu quo entre prédateurs et proies comme garantie d’une paix, somme toute relative quand on est dans le camp des proies… C’est dans ce contexte (qui fait diablement penser à « La machine à explorer le temps » de H.G. Wells) que Saru, plus curieux que ses congénères, tentera de profiter de la découverte d’un artefact extraterrestre pour savoir ce qui se cache dans les étoiles…

On est donc dans un récit somme toute classique du « rebelle » qui ne se contente pas des explications toutes faites qu’on lui sert et qui se décide à découvrir la vérité par lui-même, ce qui revient à s’élever contre l’ordre établi. Rien de fondamentalement original, mais l’exécution reste honnête et apporte un background bienvenu à Saru. Sauf que j’ai du mal à considérer cet état de soumission de la société kelpienne comme correspondant à ce qu’avait expliqué Saru dans la première saison de « Discovery » (où il est notamment fait mention d’un état de peur permanente, que les Kelpiens peuvent sentir la mort approcher, ce qui ne semble pas être le cas ici). Par ailleurs, « The Brightest Star » nous montre un viol flagrant de la « Prime Directive » si chère à l’univers de Star Trek. Mais les lois sont faites pour être contournées n’est-ce pas ? 😉

Un bonus appréciable donc, même s’il s’insère difficilement dans ce que la série nous avait auparavant proposer sur le personnage de Saru. Et même s’il soulève encore quelques questions, mon petit doigt me dit que cet épisode fait vraiment office de teaser pour la saison 2 de « Discovery » puisqu’elle nous emmènera à nouveau sur cette planète…

 

  • The Escape Artist

Après Tilly et Saru, place cette fois à un autre personnage, très secondaire mais marquant et issu de la série originale, à savoir l’escroc Harcourt Fenton Mudd. Déjà vu dans deux épisodes de la série originale puis dans un épisode de la série animée, il avait fait son « retour » dans la première saison de « Discovery » (les guillemets sont là pour rappeler que « Discovery » se passe avant la série originale, donc c’est un peu un retour dans le passé…) dans deux épisodes. Et le voilà dans ce « Short Trek ». Toutes ces apparitions commencent à lui donner du poids, et il est fort possible qu’il devienne cet antagoniste un-peu-méchant-mais-pas-trop-surtout-très-bizarre-et-imprévisible comme a pu l’être Q dans « The Next Generation ».

Et le voici donc, à nouveau dans une situation scabreuse, toujours en train de négocier avec son bagout légendaire pour sa liberté en utilisant toutes sortes de tactiques, de la plus risible à la plus roublarde. Mais il ne faut pas se fier aux apparences car même si Mudd a tout de l’escroc raté, il pourrait bien avoir plus d’un tour dans son sac. Après tout, il avait bien failli prendre le vaisseau USS Discovery à lui tout seul dans la première saison de la série du même nom.

Et donc on navigue avec lui, capturé qu’il est par un Tellarite qui souhaite le vendre à la Fédération, et se remémorant au passage quelques autres aventures délicates. C’est à la fois pathétique et amusant, c’est un joli tour d’acteur de la part de Rainn Wilson, et le tout se suit avec plaisir. Réjouissons-nous, s’il nous est donné de le revoir (ce que je crois vraiment, sinon il n’aurait pas eu l’honneur d’avoir un « Short Trek » rien que pour lui), cela nous promet de jolis moments drôles et crispants à la fois. Sympathique et bien troussé donc, comme peut l’être une nouvelle de SF pour découvrir un personnage trop peu vu dans un roman.

 

En résumé, ces « Short Treks » auront permis, sans qu’ils ne puissent être qualifiés d’immanquables, de développer quelque peu l’univers de « Discovery », notamment en s’intéressant de près à certains personnages, et pas nécessairement les plus mis en valeur dans la série (ce qui ne fait pas d’eux les moins intéressants, bien au contraire). On « fortifie » la volonté de Tilly, on découvre les origines de Saru, on aime détester cet escroc qu’est Harcourt Fenton Mudd. De jolis moments, avec un peu d’humour ici ou là, qui permettent d’entrevoir de quoi sera faite le deuxième saison de « Discovery » (on reviendra sur la planète de Saru, Tilly poursuivra sa formation pour devenir officier, et je ne serais pas surpris de revoir Mudd, ce personnage a du potentiel, notamment grâce à un acteur très à son aise et qui modernise le personnage introduit dans la série originale). Bref, ce n’est pas inoubliable (à l’exception de l’excellent et très différent épisode « Calypso ») mais ça donne envie d’aller plus loin. Ces « Short Treks » étaient faits pour ça, et justement la saison 2 arrive le 17 janvier. Les choses sont bien faites.

 

  
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