2001 : L’odyssée de l’espace, de Arthur C. Clarke

Posted on 31 août 2014
Je n’ai (pour l’instant) pas énormément lu Clarke, c’est le moins que l’on puisse dire, puisque mes lectures se limitent à deux romans. Seulement deux certes, mais deux excellent souvenirs, grâce à cet auteur qui manie le sense of wonder comme personne. Le roman « 2001 : l’odyssée de l’espace », quasiment aussi célèbre que le film, réussira-t-il à confirmer mon intérêt pour Arthur C. Clarke ?

 

Quatrième de couverture :

Le vaisseau Explorateur 1 est en route vers Saturne. A son bord, deux astronautes et le plus puissant ordinateur jamais conçu, Carl 9000.

Cinq ans plus tôt, un étrange monolithe noir a été découvert sur la Lune. La première preuve d’une existence extraterrestre. Et bien longtemps avant, à l’aube de l’humanité, un objet similaire s’était posé sur Terre et avait parlé aux premiers hommes.

Un nouveau signe de cette présence a été détecté aux abords de Saturne. Que sont ces mystérieuses sentinelles  ? Quel message doivent-elles délivrer  ?

Nous sommes en 2001. L’humanité a rendez-vous avec la porte des étoiles, aux confins du cosmos…

 

2001, incompréhensible ? Plus maintenant !

2001 l'odyssée de l'espace - ClarkeEn effet, tout le monde ou presque a en tête le fameux film de Stanley Kubrick, film qui en a laissé plus d’un sur le carreau faute d’explications claires (mais c’est aussi ce qui fait son charme diront les plus convaincus). Et je fais partie des dubitatifs.

Rappelons avant toute chose que « 2001 : l’odyssée de l’espace » est le fruit d’une collaboration entre Clarke et Kubrick, et que, pour simplifier, le film représente la vision du cinéaste, tandis que le roman est celle de l’écrivain (Clarke étant d’ailleurs le seul auteur crédité). Et ce n’est pas peu dire que la version roman apporte son lot d’explications, perdant en mystère ce qu’il gagne en clarté. Mais l’auteur se garde bien de tout révéler.

Revenons un instant sur l’intrigue. Le roman débute avec l’apparition, sans crier gare, aux alentours du lieu de vie d’une tribu de singes, lointains ancêtres de l’humanité, d’un étrange monolithe qui les stimule intellectuellement, les poussant à utiliser des outils ou à appréhender des concepts nouveaux, et qui disparaît peu de temps après. Curieux monolithe qui semble donc avoir pour but de développer d’une étrange manière l’intelligence, posant la question de savoir si l’humanité serait devenue ce qu’elle sans cette intervention « divine » sur nos lointains aïeux… Trois millions d’années plus tard, les hommes qui ont colonisé la Lune découvre également un monolithe, profondément enfoui. Et enfin, quelques années plus tard, un équipage de courageux astronautes part à la découverte des satellites de Saturne.

Tout est bien évidemment lié, et Clarke nous embarque donc dans une aventure spatiale à l’envergure… galactique ! Mais avant tout cela, c’est aussi le prétexte pour lui de nous montrer qu’il est un scientifique de renom, puisqu’il n’hésite pas à nous décrire dans le détail de nombreux aspects techniques des bases lunaires ou du vaisseau d’exploration. Jamais rébarbatives et toujours claires, pas besoin d’avoir un doctorat en ingénierie spatiale pour suivre ces explications. Revers de la médaille : l’auteur délaisse un peu trop souvent son récit pour partir dans des considérations techniques, la première moitié de ce court roman (moins de 200 pages) prenant ainsi parfois plus des airs de documentaire sur la conquête spatiale (tout à la fait à la mode au moment de l’écriture du roman en 1968, soit un an avant les premiers pas d’Armstrong sur la Lune) que de roman de SF.

Mais il reprend les rênes de la narration dans la deuxième moitié, et parvient à rendre le récit palpitant, tout d’abord avec CARL 9000, l’ordinateur de bord (le traducteur ayant malencontreusement délaissé le nom original HAL 9000, oubliant donc au passage l’allusion à IBM…), puis en lui faisant prendre des proportions proprement cosmiques ! Et là encore, comme dans le somptueux « Rendez-vous avec Rama », comme dans le magnifique « Les enfants d’Icare », le sense of wonder  fait une apparition mémorable ! On peut dire que Clarke maîtrise l’art de clôturer ses romans de manière grandiose ! Je n’en dirais bien sûr pas plus, mais encore une fois Arthur C. Clarke parvient à allumer des étoiles dans les yeux du lecteur en remettant à sa place l’humanité dans l’univers infini : nous sommes tout petits, et de nombreuses choses se situent bien au-delà de notre compréhension.

Alors oui, on peut aussi dire que Clarke recycle un peu des thèmes qu’il affectionne particulièrement, mais ça marche à tous les coups (en tout cas avec moi), et ça se lit avec une telle fluidité que je ne vais pas faire la fine bouche. Au final, ce roman est sans doute un ton en dessous des deux autres sus-cités, mais il reste toutefois une belle réussite dans son genre.

 

Lire aussi les avis de Cachou, Pitivier, Guillaume, XapurAdol, Reverence Sateenkaari.

Chronique écrite dans le cadre des challenges « Morwenna’s list » (et emprunté en bibliothèque !) de Cornwall« Summer Star Wars, épisode II »  de Lhisbei, et « Rupestre fiction » de Vert (sur le fil !).

Morwenna Jo Walton challenge  Summer Star Wars, épisode II  RupestreFictionLogo2

 

  
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