La Compagnie Noire, tome 1 de La Compagnie Noire, de Glen Cook
Cycle très connu (et reconnu) dans le monde de la fantasy, « La Compagnie Noire » de Glen Cook a fait sensation dès sa sortie pour son ambiance dark fantasy et son absence de manichéisme. Mon passage aux Utopiales et ma dédicace de la première intégrale par l’auteur en personne m’ont finalement donné le petit coup de boost nécessaire pour me plonger dans ce volumineux volume de plus de mille pages. Compte-rendu du premier roman du cycle (et premier tiers de la première intégrale des « Livres du Nord ». Ça va, vous suivez ? 😉 ).
Quatrième de couverture :
Depuis des siècles, les traditions et souvenirs de la Compagnie Noire sont consignés dans les présentes annales. Depuis des siècles, la troupe se loue au plus offrant et les batailles qu’elle a livrées on déjà rempli maints volumes. Jamais pourtant elle n’aura traversé de période aussi trouble. Entrée au service de la Dame et de ses sorciers maléfiques, la Compagnie participe à l’une des plus sanglantes campagnes de son histoire. Les combats incessants, la magie noire qui empuantit l’air, bientôt les hommes tombent comme des mouches, et ceux qui restent debout commencent à se demander s’ils ont choisi le bon camp. Ce sont des mercenaires, ils sont dépravés, violents et ignares, sans foi ni loi, mais même eux peuvent avoir peur, très peur…
Le début d’un cycle majeur de fantasy
La lecture commence un peu dans la douleur : le style est un peu sec, et surtout la narration déroute. En effet, le roman prend la forme d’annales. Des annales qui courent sur des centaines d’années. Car la Compagnie Noire, cette troupe de mercenaires, possède en son sein depuis sa création un annaliste, un homme chargé de poser à l’écrit l’histoire de la Compagnie. L’annaliste actuel, au commencement du roman, s’appelle Toubib. Et puisque ces annales couvrent une grande période débutée bien avant le début du roman, celui-ci ne possède pour ainsi dire pas d’introduction. Toubib ne va en effet pas se mettre à expliquer ce qui s’est passé avant, alors qu’il a déjà tout expliqué dans ses annales, au fur et à mesure du temps qui passe.
Mais nous, pauvres lecteurs, n’avons pas accès à ces annales antérieures ! Dès lors, le lecteur doit faire un effort certain pour comprendre ce qui se passe, qui est qui, que fait la Compagnie, pourquoi elle est là, etc… Rude démarrage ! Mais l’auteur à été malin : dès le début du récit, la situation de la Compagnie subit un gros bouleversement, qui redistribue toutes les cartes, et permet donc de remettre le lecteur sur un quasi pied d’égalité avec Toubib, après une petite cinquantaine de pages.
À partir de là, le roman devient passionnant ! La situation est déjà plutôt originale : la Compagnie se retrouve au service du « méchant » de l’histoire, en tout cas en apparence, car il est parfois bien difficile de discerner les bons des mauvais. Mais c’est une situation réaliste : la Compagnie est une troupe de mercenaires, et à ce titre n’est pas là pour juger les actions de ses employeurs. Tant que paiement il y a, un contrat est un contrat ! Une troupe de mercenaires au service du mal, c’est plutôt le genre de combattants qui tentent de trucider les héros dans les cycles classiques de « high fantasy » ! Et c’est bien le cas ici ! C’est ce renversement de situation qui donne tout son sel au roman.
Le monde décrit par Glen Cook est plutôt sombre, et mérite son statu de dark fantasy, même si j’avoue que les moments « durs » ne sont pas nombreux, et la lecture est tout à fait accessible à chacun. Ne vous attendez pas à une ambiance glauque ou malsaine, ce n’est pas le sujet. La magie est très présente, et très puissante. Même les magiciens de faibles rangs (comme ceux de la Compagnie) sont des atouts non négligeables. Ne vous attendez tout de même pas à des sorciers au chapeau pointu tirant des boules de feu à tout va. Destructrice, mais pas forcément « feu d’artifice », la magie reste bien dans le ton « dark fantasy ».
Le récit est centré sur l’action, le récit de Toubib étant assez factuel. Ce qui n’empêche pas les personnages d’avoir une certaine profondeur psychologique, notamment Toubib lui même bien sûr. Mais Elmo, le Capitaine, les sorciers Silence, Gobelin ou Qu’un Œil ne sont pas en reste. Les Asservis, anciens grands sorciers corrompus par les « employeurs » de la Compagnie sont eux aussi très intéressants, car ils ne sont pas aussi monolithiques qu’on aurait pu le craindre, et ils suivent eux aussi (en tout cas certains d’entre eux) leur propre trajectoire…
Pour ce premier roman, Glen Cook à décidé de rester sur un scénario « classique » : l’affrontement entre le bien et le mal. Mais la situation de la Compagnie, les motivations des deux camps, l’absence de manichéisme, les personnages hauts en couleur emportent franchement l’adhésion, et d’épique, le récit devient même apocalyptique ! Arrêter la lecture se fait bien difficile !
Passionnant, avec une belle ouverture sur la suite, ce roman se dévore du début à la fin, sans qu’une once d’ennui ne fasse son apparition. Un excellent moment !
Je vais détonner mais j’avais cordialement détesté le style très décousu du récit. Du brouillard de guerre appliqué à la littérature.
Je peux comprendre. En effet, je n’en ai pas parlé mais la narration reflète forcément les pensées de Toubib, et en cela c’est une narration très personnelle, très atypique, très sèche pour tout dire.
Ça fait aussi partie des choses qui peuvent bloquer au début du roman, en plus de la difficulté à comprendre les tenants et les aboutissements.
Mais j’ai été tellement happé par l’histoire que le reste est passé comme une lettre à la poste.
Cela dit, cette narration s’améliore grandement dans les tomes suivants, tout en gardant ce côté particulier qui fait aussi son « charme ».
En tout cas merci de ton commentaire, ça me permet d’apporter cette précision importante ! 😉
Le premier livre est en effet plus un recueil de nouvelles qu’autre chose. La qualité chute après cette première intégrale.
Dommage que le côté Dark Fantasy s’atténue assez vite finalement.
Le côté dark est quand même nettement plus présent dans l’ambiance et les actes du deuxième roman. Le troisième, moins c’est vrai.
Pour la suite (les Livres du Sud), ce sera pour plus tard…
J’ai un peu honte, mais j’ai du mal. J’ai commencé avant les vacances et du coup j’ai eu une lecture un peu décousue ; je reprends tranquillement. Ca m’amuse quelques pages mais je me lasse vite car l’enchaînement de péripéties qui n’ont pas grande unité m’empèche d’être captivée par une trame de fond…
Je reviendrai quand j’aurais terminé ce premier tome, et j’espère me mettre à adorer à mon tour par la suite…
Je comprends que les débuts puissent être difficiles. La narration est parfois un peu confuse, les débuts sont assez obscurs, bref si on ne se lance pas totalement dedans, la lecture peut être un peu douloureuse…
Mais si vraiment ça ne passe pas, pas la peine de se forcer, il n’y a pas de honte à ne pas aimer ! 😉
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