Les cinq rubans d’or, de Jack Vance
Un jour d’achat livresque, je suis tombé sur la toute nouvelle réédition de ce roman, aux éditions ActuSF. Ne connaissant que peu Jack Vance, et ayant lu quelques bonnes critiques sur ce roman, je l’embarque, en me disant que je vais pouvoir mieux connaître le jeune Jack Vance puisqu’il s’agit de son tout premier roman, écrit en 1950.
Quatrième de couverture :
Pour libérer la Terre du joug de l’empire des Cinq Mondes, Paddy Blackthorn se retrouve à courir l’espace afin de découvrir le secret de l’ultrapropulsion spatiale. Ses seuls indices : quelques bribes de données codées sur cinq rubans d’or. Heureusement, il pourra compter sur l’aide de l’énigmatique Fay car tout l’Empire est à ses trousses. Et pour cause, Paddy a causé la mort de ses cinq plus grands princes…
Conteur inlassable, Jack Vance n’a cessé tout au long de sa carrière de nous emmener vers des galaxies et des planètes lointaines. Parmi ses succès, on compte quelques monuments de la science fiction comme Le Cycle de Tschaï, La Geste des Princes-Démonsou encore La Terre mourante. Avec Les Cinq rubans d’or, il nous propose un space opera, picaresque et exotique comme lui seul sait les écrire.
Les prémices de Jack Vance
Comme la couverture le laisse à penser, ce très court roman (230 pages, grosse police d’écriture, grosses interlignes) fleure bon la SF des années 40-50, les pulps, l’âge d’or de la science-fiction. Il en a d’ailleurs les qualités comme les défauts, avec la petite touche de Vance en plus.
On se retrouve donc dans une aventure spatiale qui ne se prend pas la tête. Les personnages ont une belle gouaille (les prises de bec entre Paddy et Fay sont amusantes), l’action ne perd pas de temps, ça va vite, très vite, trop vite. Car oui il y a de l’action bien sûr, mais puisque Paddy et Fay vont devoir récupérer cinq rubans d’or disséminés sur cinq planètes, on était en droit d’attendre quelques complications. Or il n’en est presque rien, les deux héros réussissent tout les doigts dans le nez, il y a même une planète sur laquelle ils vont récupérer un des cinq rubans dans une sorte de banque sans aucune résistance : ils arrivent, ils se servent, ils repartent. Ok… Remarquez, quelque part, c’est une surprise…^^
Il y a heureusement le petit plus de Vance, les prémices de ce qui le rendra célèbre plus tard : son côté ethnologue de la SF. Car en peu de pages, il parvient, pour chacune des planètes visitées, à décrire son écosystème, sa population, son fonctionnement, toujours surprenant, toujours fascinant. Mais on retrouve le défaut du roman : du fait de sa brièveté, on ne fait qu’effleurer les choses, les personnages ne restant que très peu de temps sur chaque planète, pas le temps de s’immerger…
Alors on ne peut pas lui retirer le côté « picaresque » cité par la quatrième de couverture, on ne s’ennuie pas non plus, mais je n’ai pas réussi à me passionner pour ce roman. Des personnages qui évoluent peu (ou de manière trop prévisible pour Fay), même s’il faut saluer le sens de la répartie de Paddy qui fait sourire plus d’une fois, tout va trop vite, et la « Vance touch » pas suffisamment présente. Finalement on peut songer à ce roman comme à un brouillon rapide d’une recette qu’il appliquera plus tard avec plus de succès avec « La geste des prince-démons » : un homme à la recherche de cinq individus à travers l’univers, qu’il s’est juré d’éliminer. Cinq hommes à trouver, cinq tomes, cinq monde à découvrir dans le détail. Là, Vance semble avoir parfait sa recette. Ce sera à moins d’en juger lorsque je lirai cette saga cosmique.
En attendant, les amateurs de la SF de l’âge d’or pourront apprécier, tout comme les fans de Jack Vance. De mon côté j’avoue que j’aurais sans doute pu m’abstenir d’acheter ce roman en neuf, d’autant que je l’ai vu en occasion à très bas prix (aux editions Pocket), et que la traduction originale est restée inchangée. Pas inoubliable donc, loin s’en faut, mais je n’en regrette pas non plus la lecture, au moins pour ma culture personnelle.
D’autres avis chez Cornwall, Phénixweb, Unwalkers, E-maginaire, Patrice Lajoye, Lutins fantômes et petits hommes verts.
Chronique écrite dans le cadre du challenge « JLNN » de Lune.
J’ai hésité l’autre jour, pace que Vance, parce que ActuSF… mais la date d’écriture et le prix m’ont dissuadés. Ce n’est pas forcément plus mal, visiblement !
Il y a sans doute bien meilleur dans son oeuvre.
On the PAL, on verra bien !
Peut-être seras-tu plus enthousiaste que moi ?
Les critiques sont quand même plutôt très bonnes, peut-être n’étais-je pas dans le bon état d’esprit…
J’ai commencé un trentaine de pages, je trouve ça sympa, à l’ancienne ! Après je ne connais pas énormément Jack Vance, j’ai dû lire Cugel l’astucieux quand j’étais ado mais je n’en ai pas de souvenir.
Oui, c’est ce que j’indique à la fin, les amateurs de l’âge d’or, de la SF à l’ancienne pourront aimer. Le début est bien, après je trouve que ça va trop vite. Mais c’est rempli de bonne humeur, de ce côté là, c’est sympa !
Ah oui et à la base je passais te dire que Cornwall l’avait classé en novella, mais bon je ne sais pas vu que je commence seulement si c’en est une ou pas
Avec ce roman, je pense qu’on est clairement dans la « zone floue » entre les deux. 230 pages, grosse police, grosses interlignes, et dans les éditions Pocket des années 80-90, c’est 160 pages…
Donc oui, on peut aussi le mettre en novella.
Dis-moi ce que tu en dis toi, et je le replacerai dans le challenge. 😉
J’avais bien envie de me remettre à Vance vu toutes les rééditions qu’il y a en ce moment, mais je prends note de ne pas commencer par là ^^
Pas le plus représentatif du grand Vance, c’est sûr.
Moi je m’amuse bien, j’ai lu un tiers 😀 comme je ne suis pas connaisseuse de Vance, ça ne me pose pas de problème de commencer par là.
Par contre j’ai un lecteur de la médiathèque qui me l’a ramené hier en me donnant exactement le même avis que toi, à savoir que ce n’était pas du « grand » Vance, même si c’était sympathique !
Tant mieux si tu apprécies ! C’est mieux comme ça.
Mais s’il y a des lecteurs (enfin, au moins un !) qui pensent comme moi, c’est que je ne raconte pas trop de bêtises…^^
Je le mets bien dans le JLNN avec 150 pages en numérique et une aventure courte !
Ok, c’est parti ! 😉
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