Star Trek Into Darkness, de J.J. Abrams
L’actualité cinématographique est plutôt riche pour les amateurs de science-fiction en ce moment, et ce blog le reflète puisqu’on y parle plus de film que de littérature… Je n’ai bien évidemment pas pu manquer la sortie du nouveau Star Trek, après un fort bon premier épisode (en tout cas le premier post-reboot, sinon il s’agissait bel et bien du onzième). J.J. Abrams reste aux commandes, pour le meilleur et pour le pire…
Car oui, ce n’est pas encore avec ce long-métrage que nous aurons le film parfait, le film qui met d’accord tout le monde, fans de Star Trek comme fans de SF au sens large, voire même un public encore plus vaste. Tout le monde ne sera pas d’accord à son sujet. Et je suis dans la catégorie de ceux qui sont déçus. J’attends en effet beaucoup de la franchise Star Trek, quelque chose qui voit plus loin qu’un simple space-opera bourré d’action. Je veux des enjeux moraux, de l’exploration, un message humaniste. Et dans « Star Trek Into Darkness », je n’ai pas eu ce que j’attendais. En tout cas, pas tout ce que j’attendais…
Il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à ce nouvel opus, c’est son aspect spectaculaire. On en prend plein les yeux ! Les scènes de bravoures succèdent aux scènes de batailles spatiales, les effets spéciaux sont somptueux, mais cela étonne-t-il encore quelqu’un ? Car dès lors qu’un studio sort les gros moyens, le résultat visuel est quasiment toujours à la hauteur. En revanche, les blockbusters trébuchent parfois (souvent ?) à cause d’un scénario trop simpliste. Et c’est malheureusement le cas ici.
Comme je suis un brin flemmard, je vous livre ici le synopsis de Wikipédia :
Starfleet, l’institution chargée de la défense de la Fédération des planètes unies, est menacée par un terroriste du nom de John Harrison qui vise à détruire la flotte et les valeurs qu’elle représente. Après une attaque sur un centre d’archives à Londres, l’individu s’enfuit aux confins de la Galaxie, sur la planète des Klingons. L’amiral Marcus autorise le capitaine James T. Kirk à traquer Harrison à bord de l’USS Enterprise jusque sur Kronos, planète-mère des Klingons… Plongé dans un monde en guerre, Kirk, aidé de son second Spock, va tout faire pour protéger son équipage, qui est pour lui ce qui se rapproche le plus d’une famille…
Bon là, c’est le début de l’histoire, mais je ne veux pas en dévoiler plus pour ne pas déflorer les éventuelles surprises. Là ou le bât blesse, c’est qu’en découvrant les tenants et les aboutissants de l’histoire, il y avait matière à aller bien plus loin que ce que les scénaristes ont fait. Et malheureusement, là ou le film aurait pu réellement s’étoffer en prenant une toute autre dimension, on reste sur un conflit finalement assez manichéen, avec quelques événements a priori d’importance mais dont l’impact reste invisible (mais j’espère vraiment que le futur troisième épisode en tiendra compte)…
Reste au final un joli grand huit, visuellement superbe (même si Abrams use et abuse de ces fameux reflets sur l’image un peu trop souvent, quoique cela ne soit pas très gênant), mais finalement assez vain. Et c’est bien dommage, car malgré cela, je ne me suis pas ennuyé, j’ai même pris pas mal de plaisir mais sans vivre cette intense émotion qui prend aux tripes quand on est vraiment transporté par ce qui défile à l’écran. Donc oui « Star Trek Into Darkness » est un film sympathique. Problème : il avait tout pour être un grand film.
Chronique écrite dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode 1 » de Lhisbei.
Moi aussi j’ai été dçue : trop d’action. Je voulais de l’exploration de planètes avec des créatures bizarres et tout. Puis non, sauf au début, ça promettait bien, ça avait un petit côté Indiana Jones cette course poursuite avec des autochtones en colère parce qu’on leur a volé leur relique.
Yep, je suis d’accord, mais l’exploration ce n’est sans doute pas assez vendeur. Pourtant il y est vraiment fait référence à cet aspect d’exploration.
L’équipage semble quand même plus militaire qu’explorateur…
Vous avez au moins le mérite de mentionner le côté spectaculaire, et le donc le plaisir qu’on peut prendre par ce biais. J’ai l’impression que la plupart des gens/critiques sur internet ont décidé de crucifier les films spectaculaires à gros budgets, coupables par avance d’en mettre plein la vue. Du coup, on a la dent dure à leur sujet, et on passe sous silence le côté visuel pour casser le scénario du film en miettes. Man of steel est le meilleur exemple du moment: d’une intensité dans l’action jamais vue (avec même de l’excès), les critiques se portent uniquement sur un développement des persos moyen ou carencé et une narration à cheval entre deux choses. Comme s’ils étaient restés froids devant ce qui est, en premier lieu, un film de divertissement, et qui l’est avec la qualité d’aujourd’hui qui rendent les enjeux bien moins débiles et caricaturaux qu’avant. Une critique pour into darkness parmi d’autres: les effets de lumière d’Abrams sont très mal ressortis de mon côté, comme affreusement mis en exergue par la 3D (pas eu le choix).
Je mentionne le côté spectaculaire parce qu’il est impressionnant et un élément important du film. Après, je ne suis pas de ceux qui défoncent systématiquement les blockbusters, la preuve : Man of Steel que j’ai beaucoup apprécié (ma critique est deux articles sous celui-ci).
Ceci dit, pour moi, blockbuster ne DOIT pas signifier décérébré. On peut faire un film spectaculaire et faire en même temps travailler quelques neurones. C’est dommage que les productions américaines s’imaginent que pour rentabiliser un fil à gros budget, il faut un scénario pas trop complexe pour satisfaire le plus de monde possible. Je ne dis pas de faire un film philosophique à chaque fois, mais un minimum serait quand même mieux.
Parce qu’avec tout ces films qui privilégient l’action au détriment du reste, ça fait un nivellement par le bas, et ça fait peur pour l’avenir…
Tout pareil que toi 🙂
En effet !
(tu m’obliges à m’auto spoiler mon futur article de juin là, vilain !)
bref, déjà « prévenue » par Tigger Lilly via un de ses tweet, je ne m’attendais pas à de l’aventure & exploration, mais bien à de l’action. Là dessus, pas de problème, il est clair que les moyens sont là, ça canarde dans tous les sens. Mention spéciale à Bénédict Cumberbatch qui se démerde très bien avec son rôle de méchant (au point de me donner envie de regarder Sherlock rien qu’à cause du monsieur), ce qui n’est pas toujours aisé quand on promet un bad guy de top niveau.
Sauf que le scénario a fait que j’ai fini par m’ennuyer, le manque de surprise et les rebondissements prévisibles auront fait qu’on devine tous les coups en avance.
Dommage !
(et me voilà bonne pour faire un copier coller sur mon blog x) )
C’est sûr que si tu le sais avant, c’est pas plus mal, ça évite (une partie de) la déconvenue.
Mais quand même… C’est un peu rageant !
Le côté « grand spectacle » est chouette, mais une fois le générique de fin passé (et les lunettes 3D rangées), le cerveau se remet doucement en route et j’ai eu l’impression de m’être fait avoir.
Le spectaculaire, c’est bien, sauf quand c’est là pour cacher les trous dans le scénario. Si encore c’était un film qui, clairement, indique au début que c’est du brain-free, je n’aurais rien dit (ou en tous cas pas fort).
Brain-free, c’est assez juste en effet. Alors qu’il y avait matière à faire mieux avec le méchant du film (au demeurant très bien campé par Benedict Cumberbatch)… Dommage qu’encore une fois les impératifs financiers (pour obtenir un retour sur investissement) aient pris le pas sur le scénario…
J’ai passé un bon moment, j’en ai pris plein la tronche, mais comme toi, la faiblesse des thèmes fait qu’à peine quelques jours après mon passage au cinoche, tout s’estompe déjà… Dommage, parce que j’avais vraiment apprécié le premier reboot et je me souviens m’être dit à ce moment-là que ça allait peut-être donner lieu à de très belles choses pour la suite… Sauf que non, pas encore. Espérons que le prochain soit plus solide en termes de scénar, parce que visuellement, je vois pas trop comment ils peuvent faire mieux.
Le troisième épisode sera-t-il le premier « vrai » Star Trek de ce reboot ? Le suspense est à son comble !
Ceci dit, je suis sans doute un peu sévère avec la direction plus « action » prise par le film par rapport à la franchise, car il faut quand même avouer que certains films pré-reboot étaient également loin d’être des chefs d’oeuvre…
c’est clair que le fond n’est pas le but de ce film (on est dans du reboot axé action c’est logique non ?), mais pourtant il était déjà plus approfondi et un peu plus « trekkien » que dans le dernier de 2009. J’aurai aimé plus aussi, y’avait matière, mais finalement sans être exceptionnel il s’est révélé bien meilleur que le dernier opus. Bon faut vraiment que je me mette à ma critique moi… (au passage « coupure pub », pleins d’articles trekkiens prévus sur mon blog en ce moment ! notamment la présentation détaillée de toute la saga ! histoire d’être incollable même sans avoir rien vu ^^)
Beau mais creux, comme le 1er opus de J. J. Abrams, comme la plupart des blockbusters hollywoodiens… Pas pressé de voir arriver son prochain Star Wars.
Je vais me faire taper sur les doigts, mais « beau mais creux » me semble plus adapté à Star Wars qu’à Star Trek, donc c’est la suite logique de la carrière d’Abrams…^^
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