La magnificence des oiseaux, de Barry Hughart
Une fantasy d’inspiration asiatique, pour quelqu’un qui a grandi entre dessins-animés japonais s’inspirant parfois de légendes chinoises (« Dragon Ball » en tête), mangas et autres aspects de la culture asiatique (films, art de vivre, etc…), ça fait forcément un peu envie. Attiré par les nombreuses chroniques positives sur ce roman haut en couleur, et profitant de la sortie poche, je me suis donc plongé dans « La magnificence des oiseaux ».
Quatrième de couverture :
Pour lutter contre une épidémie pour le moins singulière – puisqu’elle sait compter et ne touche que les enfants de son village -, Bœuf Numéro Dix se rend à Pékin, le jour de son dix-neuvième anniversaire. Là, il rencontre un vieil alcoolique, un sage qui, bien des années auparavant, fut célèbre sous le nom de Maître Li. De retour au village de Kou-fou, tous deux découvrent sans mal que Fang le Prêteur sur gage et Ma le Grigou ont empoisonné les enfants par erreur. Les deux coupables ont pris la fuite, mais il reste à guérir les enfants… Ainsi commence la première enquête de Bœuf Numéro Dix et Maître Li, dans une Chine qui ne fut jamais.
Tout ça, c’est du chinois. . .
Aaaah, comme j’aurais aimé aimer ce livre ! Comme dit en tout début d’article, il avait tout pour me plaire… Et pourtant, la rencontre ne s’est pas faite, je ne suis pas entré dans ce roman, qui m’a laissé à l’extérieur de l’action, sans que je ne sache dire pourquoi. Quoique, je peux peut-être avancer le début d’une explication : la panne de lecture…
Car j’ai pris ce livre, charmé par les multiples critiques positives, en état de fatigue avancé et finalement pas très motivé par sa lecture. Et voilà le résultat. Alors à travers cet avis forcément biaisé, je n’ai nullement l’intention de m’attaquer aux qualités du roman en lui-même, qu’il faut savoir reconnaître : c’est vif, enlevé, original dans son contexte, parfois drôle, et dans des conditions normales, ça doit se lire très vite.
Sauf que j’y ai vu des tics de construction qui m’ont passablement agacé. Comme les retours à la case départ successifs au fil du récit : on dirait une construction à la Mario (« Merci Mario, mais la princesse est dans un autre château ! ». Allez hop, on recommence !), très typée jeu vidéo avec l’affrontement contre un boss, puis une fois celui-ci battu, on enchaîne sur le suivant, etc… Un cheminement très linéaire, et pour le coup trop répétitif. C’est dommage alors que pourtant l’auteur a su distiller pas mal de petits mystères ici ou là qui se rejoignent et se résolvent de jolie manière.
De même je suis resté totalement extérieur au passages émouvants. Oui les personnages sont hauts en couleur, et on peut vite s’y attacher. Sauf que ça n’a pas vraiment été mon cas. Et du coup, quand dans certaines scènes, sans en dire trop, à plusieurs moments, c’est l’émotion qui est censée dominer le récit, hé bien rien, nada, ça ne m’a fait ni chaud ni froid…
Je n’ose croire, devant le concert de louanges récoltées par le roman, que je suis le seul à voir ces petites choses qui, rassemblées, finissent par faire beaucoup. Je suppose donc que cela vient de moi, et que mon « état » ne m’a mis sous le nez que les mauvais côtés du roman. Dommage, j’aurais tant aimé aimer ce livre…
Lire aussi les avis de Blackwolf, Nanet, Endea, Nymeria, Zina, Cachou, Loesha, Efelle, Philémont, Baroona.
Chronique publiée dans le cadre du challenge « Winter Mythic Fiction » de Lhisbei.
Concernant le tic qui te fait penser à un jeu vidéo, je pense que c’est totalement voulu… mais pas comme une référence au jeu vidéo. Pour moi, c’est un truc assez typique des contes dans lesquels on retrouve souvent une narration qui reproduit plusieurs fois le même schéma et j’en viens à me demander si ce ne sont pas les jeux vidéos qui ont tout simplement repris les schémas narratifs des contes. 🙂
Bien sûr que c’est voulu. Et l’auteur n’a évidemment pas voulu de lui-même faire référence aux jeux vidéo, puisque le roman a été écrit en 1984, alors que, pour reprendre l’exemple de Mario, le premier « vrai » jeu Mario est sorti en 1983, et le célèbre Super Mario Bros sur NES en 1985.
Il est bien évident que ce sont les jeux vidéo qui se sont inspirés de toute la culture populaire pour arriver à ce qu’ils sont aujourd’hui.
Toujours est-il que ce schéma redondant m’a un peu fait tiquer. Mais c’est un défaut parmi d’autres, hélas, qui ne m’ont pas permis de profiter du roman comme je l’aurais voulu…
Tiens, ça fait une semaine que je dois le chroniquer moi-même mais je voulais faire une couverture alternative. Sauf que ça traîne…
Ah tiens, du coup j’ai hâte d’avoir ton avis ! 😉
Complètement d’accord avec toi, j’ai eu le même sentiment (ou non-sentiment d’ailleurs) et je n’ai pas le souvenir d’avoir été particulièrement fatigué =(
Bien vu pour le parallèle avec Mario, c’est criant de vérité !
Nous sommes liés ad vitam eternam ! 😀
Comme le dis Herbefol, le côté conte ou épopée fait qu’il y a des répétitions de motifs voulues dans le roman…
Je me souviens avoir passé un bon moment de lecture cet automne devant les frasques de ces deux personnages. Mais bon, des fois, on accroche pas, c’est comme ça ! 🙂
Oui, c’est comme ça, et c’est bien dommage parfois. Mais bon, il faut faire avec, et repartir du bon pied ! 😉
Tu as le droit de ne pas aimer, et c’est interessant de lire un avis dissonant 😉
Merci ! 😉
C’est rigolo, le côté répétitif (qui me faisait penser aux cartoons, chacun sa référence xD), c’est ce qui fait que je l’ai aimé. Enfin faut bien des avis dissonants (et puis je compatis avec toi, je déteste quand je suis la seule à ne pas aimer un roman xD)
Oui, hein, c’est désagréable comme sensation, on a l’impression d’être le seul à ne pas avoir compris le roman…^^
Je n’ai pas détesté mais je ne pourrais pas dire que je fais partie de celle qui ont adoré, c’était sympa à lire mais je n’en garderai pas beaucoup de souvenirs au long terme, ceci voulant dire cela. J’ai bien aimé ta référence à Mario, cela m’a fait rire ^^
J’aurais au moins fait rire quelqu’un !^^
Et j’en profite pour te linker, désolé pour l’oubli. 😉
Edit : Ha non, c’est déjà fait en fait ! XD
« Tout ça, c’est du chinois », c’est bien trouvé 🙂 Ah c’est vrai que j’ai été lassée de ces répétitions :/ Je suis bon public, donc cela est bien passé… mais comme tu le sais, il ne me reste pas grand-chose en mémoire depuis.
Oui, je ne suis pas sûr de lire les deux tomes suivants. D’autant que ce premier volume se suffit à lui-même.
Merci pour cette critique qui me rassure un peu, j’avoue avoir aussi été gênée par les défauts mentionnés dans ta chronique.
Nous ne sommes donc pas seuls en ce monde… 😉
[…] (Baroona), Blog O Livre (BlackWolf), Clair Obscur (Endea), Hugin, L’affaire Herbefol, Lorhkan et les mauvais genres et Mon coin lecture (Karine) seraient bien monté à dos de… Boeuf Numéro […]
[…] : Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski, La magnificence des oiseaux de Barry Hughart, Qui a peur de la mort ? de Nnedi […]
[…] : Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski, La magnificence des oiseaux de Barry Hughart, Qui a peur de la mort ? de Nnedi Okorafor, Les pantins cosmiques de Philip K. […]