Les pantins cosmiques, de Philip K. Dick

Posted on 11 mars 2014

Fin provisoire des mon explorations des romans de Philip K. Dick avec, toujours en suivant l’ordre chronologique d’écriture, son quatrième roman : « Les pantins cosmiques ». Du changement en perspective par rapports à ses prédécesseurs puisqu’on passe de la SF au fantastique…

 

Quatrième de couverture (tirée de l’édition J’ai Lu) :

Ted Barton décide de revoir sa ville natale, Millgate. Il trouve une ville métamorphosée et pour ses habitants, il est mort à l’âge de neuf ans. Des puissances gigantesques, tapies dans la vallée, attendent le moment de se disputer le monde : les forces du jour et de la nuit, Ormadz et Ahriman, les anciens dieux manichéens.

 

Le choc des titans

Romans, 1953-1959 - Dick

On poursuit donc avec Philip K. Dick et ces « Pantins cosmiques », quatrième roman de l’auteur. Roman ou presque novella, tant la taille est encore plus restreinte que ses romans précédents (moins de 200 pages en poche).

Mais alors que Dick a beaucoup écrit dans le domaine de la science-fiction, « Les pantins cosmiques » relèvent assez nettement du fantastique. Et sa recette d’écriture a changé. En effet, dans ses romans précédents, on pouvait souvent déplorer un début un peu bancal, pas forcément passionnant, et un contexte que l’auteur avait du mal à expliciter clairement. Rien de cela ici, tant le premier chapitre va droit au but et se révèle percutant !

« Les pantins cosmiques » mettent en scène Ted Barton, tout heureux de faire découvrir à sa femme lors de leurs vacances, sa ville natale, Millgate, qu’il a quittée il y a 18 ans. Mais il découvre avec surprise que la ville qu’il a connue n’a rien à voir avec celle qui se découvre sous ses yeux. Les magasins sont différents (alors que leur propriétaire prêtant y être installé depuis de très nombreuses années), les rues ne sont plus les mêmes, etc… Cherchant à y voir plus clair, il va faire une recherche dans les archives du journal du coin. Sa surprise initiale fait place à l’incompréhension puis la peur lorsqu’il découvre que ses parents n’ont plus le même nom, et qu’un certain Ted Barton est décédé il y a 18 ans, alors qu’il avait 9 ans ! Place aux questionnements très dickiens sur la réalité, la quête d’identité, etc…

Questionnements qui vont donc prendre une tournure très fantastique lorsque Dick dévoile les dessous de l’intrigue du roman. On se retrouve donc mêlé à un affrontement titanesque voire même divin entre Ordre et Chaos, Bien et Mal, Création et Destruction. Ted Barton, lui, en classique héros dickien qui doute de lui-même et de ce qui l’entoure, ballotté au gré des événements, tente de comprendre ce qui se passe, alors que d’étranges créatures passant à travers les murs font leur apparition et que deux enfants semblent en savoir plus long que quiconque aux alentours…

Philip K. Dick prend donc un chemin bien différent de ce qu’on attend habituellement de lui avec ce récit fantastique qui lorgne par moment carrément sur le roman horrifique. Et l’auteur de se voir même écrire des passages d’action plutôt bien menés !

Un roman à la croisée des chemins entre H.P. Lovecraft et Stephen King, ça peut paraître étonnant, mais c’est pourtant bien ce à quoi « Les pantins cosmiques » me fait penser. Un roman étrange mais finalement bien agréable. Je crois que j’aime ce qu’écrit Philip K. Dick. Ce qui n’est pas pour me déplaire, j’ai encore de très nombreuses choses à découvrir…

 

Lire aussi les avis de Cachou, Life4Book, Mrs Krobb.

Chronique publiée dans le cadre du challenge « Winter Mythic Fiction » de Lhisbei.

Winter Mythic Fiction Challenge

 

  
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