Zapping cinéma et séries TV, épisode 14
Rédemption, quête de soi, résilience, tels sont les ingrédients somme toute classiques de ce film. Cheryl Strayed, dévastée par la mort de sa mère, sombre dans la drogue, sa vie n’est plus que ruine, son couple a explosé. Elle finit par prendre conscience de sa dérive et décide de se lancer dans le PCT, le Pacific Crest Trail, un sentier de randonnée qui traverse les États-Unis du nord au sud le long du Pacifique.
Elle y souffrira, y fera des rencontres, se dépassera. Entre flashbacks sur son passé et retour au présent sur les personnes et les difficultés qu’elle rencontre, le film met en valeur une Reese Witherspoon qui incarne de très belle manière Cheryl Strayed (« Wild » est basé sur un livre, lui-même étant une mise en mots par la vraie Cheryl Strayed de son aventure), et montre qu’elle est bien la grande actrice qu’on a trop souvent supposée sous ses rôles de jolie blonde (elle a tout de même gagné un Oscar en 2006 et est nommée cette année pour ce rôle dans « Wild »).
Avec une telle histoire, et cette envie de se ressourcer en pleine nature (et un titre pas si éloigné), il est difficile de ne pas effectuer de parallèle avec le somptueux « Into the wild » de Sean Penn. Malheureusement pour « Wild », la comparaison joue en sa défaveur, la faute à un engagement émotionnel bien moindre. Il est vrai que le jusqu’au-boutisme du Christopher McCandless de « Into the wild » était tout autre, mais les rencontres effectuées y étaient aussi plus fortes (j’ai encore le souvenir très net de ce vieux retraité de l’armée qui avait retrouvé en McClandless son fils mort dans un accident, sublime moment).
Que cela ne vous empêche pas de découvrir un très bon film, qui ne surprend pas ni par son déroulement ni par son dénouement, mais qui offre un beau portrait de femme, forte et indépendante.
Imitation Game, de Morten Tyldum
« Imitation Game » est un biopic sur Alan Turing, célèbre mathématicien et cryptologue britannique, considéré comme le précurseur de l’informatique. Il a également joué un rôle fondamental dans le décryptage du code Enigma utilisé par les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. C’est sur cette époque que se déroule l’essentiel du film, avec quelques flashbacks sur son enfance puis quelques scènes sur l’après WWII.
J’ai souvent la désagréable impression avec les biopics de regarder une article biographique mis en images, sans âme, sans vie. Ce ne fut pas du tout le cas avec ce film que j’ai trouvé passionnant de bout en bout, sans doute aidé par un sujet porteur (n’importe quel amateur de SF a entendu parler d’Alan Turing). Certes le classicisme de la mise en scène n’éblouira personne, en revanche côté acteurs on est plus que bien servi, notamment par l’étincelante prestation de Benedict Cumberbatch qui incarne à la perfection un Alan Turing tourmenté et un brin asocial (même s’il semblerait bien que le film ait très largement inventé ce dernier point, en plus d’autres forcément « romancés » ou modifiés pour le besoin du cinéma comme le fait de donner l’impression que Turing travaillait seul dans son coin, ce qui n’était pas le cas). Sujet intéressant (même si l’homosexualité de Turing semble réduite à peau de chagrin, pour ne pas froisser Hollywood ?), acteurs au niveau, une superbe musique signée Alexandre Desplats, dès lors il n’y a pas de surprises à voir le film nominé dans de nombreuses catégories aux Oscars 2015 (film, réalisateur, acteur, actrice dans un seconde rôle pour Keira Knightley, bande originale, etc…). À voir, vraiment.
Game of thrones, saison 4, de David Benioff et Daniel B. Weiss
Que dire qui n’ait pas déjà été dit ? En effet, ce qui était valable pour la saison 3 l’est tout autant ici. À savoir que l’adaptation de la saga de George R.R. Martin reste très bien menée, avec fidélité pour ce qui est de la trame générale, tout en apportant pas mal de changements que l’on qualifiera de mineurs (quoique certaines choses bien différentes avec la saga littéraire ont leur importance mais ne dégrade aucunement la qualité du travail effectué par le staff de la série).
Cette saison porte sur la deuxième partie du tome 3, et une partie du tome 4 (et sans doute quelques éléments du tome 5 puisque certains événements m’étaient inconnus), les effets de surprise ne fonctionnent donc pas sur moi, mais j’apprécie toujours autant cette mise images de la saga, d’autant que les moyens semblent être de plus en plus importants au fil des saisons, et cela se voit à l’écran, ce qui n’est pas de trop car l’aspect fantasy prend de plus en plus d’importance. On évite donc heureusement un aspect « cheap » qui aurait pu décevoir les téléspectateurs.
Les acteurs sont tous très bons (mais avec le temps, j’ai peur que se pose un petit problème sur l’âge des acteurs : il suffit de regarder le Bran Stark de la saison 1 et de le comparer avec cette saison 4…), avec une mention spéciale pour Pedro Pascal qui incarne à mon avis à la perfection Oberyn Martell.
Reste maintenant à attendre la saison 5 (et à lire l’intégrale 5 avant)…
Bien d’accord avec toi pour Wild (sauf pour la comparaison avec Into the wild, que je n’ai pas vu ^^).
J’irai voir Imitation Game bientôt… Normalement… 🙂
Il faut ABSOLUMENT que tu vois « Into the wild », ce film est complètement génial. 😉
« Imitation game » vaut vraiment le détour, je ne m’y attendais pas forcément.
Oui en fait j’y compte bien. J’ai lu le livre il y a un peu plus d’un an et je m’étais dit que j’attendrais un peu avant de voir le film, pour bien laisser décanter le livre, mais là je peux passer à l’adaptation. Donc je vais, je vais… ^^
Oui oui, il faut. 😉
Je ne dirais pas que l’engagement émotionnel est moindre pour « Wild », je le trouve différent. Personnellement, « Into the wild » est bien trop éloigné de ma réalité bien qu’on regarde les yeux ronds à ce qu’il arrive à Christopher McCandless alors que partir en randonnée (un bout du PCT) sur un coup de tête et pour des raisons qui ne semblent pas évidentes pour Cheryl me parait bien plus probable (même si tout participant sort clairement de sa zone de confort).
Huhu pour GOT, je crois que je suis toujours à l’épisode 5 de la saison 2… Bon, lire l’intégrale avant le 12 avril, faisable ?
C’est sûr qu’il est plus « facile » de se mettre dans la tête de Cheryl Strayed que dans celle de de Christopher McCandless, l’engagement de ce dernier étant vraiment extrême. Mais au delà de cet engagement, ce sont surtout les rencontres qui m’ont marqué, sans doute plus que les personnages principaux des deux films, et celles de « Into the wild » bien plus que celles de « Wild » : le retraité de l’armée comme je l’indique dans l’article, mais aussi ce couple de hippies et leur camping-car bariolé. 😉
Pas vu Wild, par contre beaucoup aimé Imitation Game que j’ai vu hier (même si c’est une machine à oscars ^^). Je suis dans la saison 4 de GoT, j’avoue que j’ai du mal à me passionner pour, sans doute parce que le livre est très frais dans la tête (bon et j’ai un visionnage plus que décousu aussi, ça n’aide pas xD)
Machine à Oscars pour « Imitation game », oui, absolument. Ceci dit l’histoire reste intéressante et les acteurs au top (et la musique très réussie) donc pas de raison de faire la fine bouche.
Pour « Game of thrones », les romans restent pour moi supérieurs à la série, donc je prends cette dernière comme une belle mise en images. Dire que ça me passionne, non (alors que les romans oui), mais des adaptations de cette qualité, ça ne court pas les rues.