Kilimandjaro, de Mike Resnick
Quatrième de couverture (tirée de l’intégrale, donc s’intéressant à « Kirinyaga ») :
La série de nouvelles la plus récompensée de l’histoire de la science-fiction, réunie pour la première fois en France dans son intégralité.
Kirinyaga est le nom que portait le mont Kenya à l’époque où y siégaient encore Ngai, le dieu des Kikuyus. C’est aussi, en ce début du XXIIe siècle, l’une des colonies utopiques qui se sont créees sur des planétoïdes terraformés dépendant de l’Administration.
Pour Koriba, son fondateur – un intellectuel d’origine kikuyu qui ne se reconnaît plus dans un Kenya profondément occidentalisé –, il s’agit d’y faire revivre les traditions ancestrales de son peuple, en refusant coûte que coûte ce qui pourrait menacer la permanence de cette utopie africaine. Mais que pourra-t-il bien faire quand une petite fille surdouée voudra apprendre à lire et à écrire alors que la tradition l’interdit? Ou lorsque la tribu découvrira la médecine occidentale et cessera de croire en son dieu, et donc en son sorcier?
Après les Kikuyus, les Masaïs
« Kirinyaga » s’intéressait aux Kikuyus, « Kilimandjaro » s’intéresse aux Masaïs. Se déroulant presque cent ans plus tard, l’idée de départ est la même pour les deux récits : construire une utopie, masaï donc cette fois. Mais pour éviter les problèmes rencontrés par l’utopie kikuyu de « Kirinyaga », l’utopie masaï s’est dotée d’un historien, David ole Saitoti (personnage principal du récit). Et elle n’est pas basée sur les mêmes termes. Pas question ici de conserver à tout prix d’ancestrales coutumes, tradition et modernité peuvent et doivent faire bon ménage.
Pourtant, là encore, les choses ne seront pas simples. Mais puisque la modernité n’est pas exclue, l’utopie Kilimandjaro (du nom de la petite planète sur laquelle elle est située) tentera coûte que coûte de faire face et d’évoluer. Sur un ton bien différent de « Kirinyaga » (ce dernier, avec le sorcier « mundumugu » en personnage principal, se basait beaucoup sur le ton des contes, ici nous sommes en présence d’un historien d’où un ton plus en retrait, plus posé), « Kilimandjaro » met pourtant en exergue des problématiques (parfois déjà entrevues dans « Kirinyaga » mais abordées ici d’un point de vue différent) tout aussi importantes pour l’évolution d’une société : rôle des femmes, évolution des traditions, modification des instances dirigeantes, sacrifices nécessaires au maintien de la société, etc…
Ainsi, David ole Saitoti sera souvent consulté en qualité d’historien par les gouvernants pour tenter de trouver des solutions aux différents problèmes rencontrés, avec toujours l’utopie Kirinyaga dans un coin de la tête, car comme il le dit lui-même (et on ne peut pas trouver meilleure définition) :
« Kilimandjaro » a ainsi le bon goût de rebondir de jolie manière sur « Kirinyaga », tout en apportant un point de vue (ainsi qu’une fin de récit) différent sur la construction d’une utopie. Sans doute moins prenant (les petites nouvelles qui constituent cette novella n’ont pas la force de celles de « Kirinyaga », le personnage de l’historien est autrement moins complexe que celui du mundumugu du même récit) il reste tout de même une belle conclusion à ce qui, on ne le répétera jamais assez, est un pur chef d’oeuvre. Lisez « Kirinyaga ».
Lire aussi les avis (centrés avant tout sur « Kirinyaga ») de Lune, Julien, Blackwolf, Lelf.
Critique rédigée dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode III » de Lhisbei.
Il me tente beaucoup ce livre.
Tu DOIS le lire. Oui, c’est un ordre. 😉
Il est dans ma wish-list, faut juste que je vide un peu ma PàL avant ^^
Tu ne vas pas regretter de le lire celui-là. 😉
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