Zapping VOD, épisode 43

Posted on 17 août 2018
Rattrapage de films de super-héros et saison 2 d’une série déjà culte sont au programme. Un programme qui doit beaucoup aux vacances de ma fille. Quand le chat n’est pas là… 😉

 

The handmaid’s tale, saison 2, de Bruce Miller

Souvenons-nous de cette incroyable saison 1, qui reprenait la quasi-intégralité du roman de Margaret Atwood (à l’exception notable de son épilogue). Et voilà que la série rempile pour une saison 2, sans filet cette fois puisqu’il n’y a plus de roman pour l’épauler, Margaret Atwood restant toutefois à la production, gage d’une ligne directrice poursuivant celle du texte.

Et donc cette saison 2 ? Il y a du bon (beaucoup), et du moins bon (un peu). Première chose, cette saison s’étale sur 13 épisodes au lieu de 10 précédemment. Pas forcément la meilleure idée du show pour le coup, certaines scènes sentant un peu le réchauffé. Voire même certains épisodes quasi-complets (4-5-6), ressassant des éléments déjà vus et bien intégrés par les spectateurs.

Pour autant, la série, toujours aussi glaçante, étend un peu son univers (les colonies, sentant « bon » la ruralité post-apocalyptique), développe le passé de certains personnages comme Ofglen/Emily et surtout Serena Joy (grosse performance de l’actrice Yvonne Strahovski), femme tourmentée par ses choix et confrontée à une injustice qu’elle a largement contribué à installer. Parfois insidieuse, faisant douter le spectateur en humanisant par petites touches certaines ordures (oui, même Aunt Lydia), « The handmaid’s tale » emporte encore une fois l’adhésion avec cette histoire qui prend aux tripes, ce monde qu’on aime détester, d’une extrême violence envers les femmes (mais pas que), ce versant féministe toujours aussi important, des acteurs de grande classe (Elisabeth Moss encore une fois, et Yvonne Strahovski donc, Joseph Fiennes également, toujours aussi inquiétant, entre autres) et une réalisation toujours aussi inspirée, d’une froideur calculée.

Toujours au top donc, mais le léger sentiment de redite qui apparaît déjà ici ou là semble indiquer qu’il ne faudrait que la série s’éternise sous peine de perdre de son impact. Rendez-vous tout de même pour la saison 3.

 

Logan, de James Mangold

J’ai raté assez peu de films de super-héros ces dernières années, et j’avoue que je navigue régulièrement entre lassitude et bonnes surprises. Et ce « Logan » penche clairement vers la bonne surprise. Réalisé par un James Mangold qui semble s’être approprié le personnage puisqu’il a aussi réalisé le précédent film dédié à Wolverine, à savoir « Wolverine, le combat de l’immortel » (un des rares que je n’ai pas vus), « Logan » est un film violent, crépusculaire, (classé « R-rated » aux US, chose assez rare dans le monde des blockbusters super-héroïques) sur un vieux Wolverine devenu chauffeur de limousine et qui cache un Professeur Xavier atteint d’alzheimer qui ne maîtrise plus ses effrayants pouvoirs télépathiques.

Situé au bout de la chronologie des films X-Men et gardant quelques éléments non clairement dévoilés (que s’est-il passé à Westchester, et qui sont les victimes ?) laissant un vide entre la fin apparemment heureuse d’un « Days of future past » et quelques années plus tard cet avenir sombre duquel les mutants semblent être absents, « Logan » atteint sa cible. Ou ses cibles, au premier rang desquelles se situent Logan lui-même, vieux, au bout du rouleau, empoisonné à petit feu par l’adamantium contenu dans son organisme et dont la faculté de guérison semble donner des signes de faiblesse, et un Professeur Xavier grabataire et devenu un danger pour tous ceux qui l’entourent. L’arrivée dans la vie des deux hommes d’une petite fille victime d’expériences gouvernementales va leur permettre de faire un dernier baroud d’honneur, avec au bout du chemin pour Wolverine, peut-être, la rédemption…

C’est efficace, c’est sombre, violent (le sang ne manque pas de couler, on n’est pas chez Marvel ici), et les acteurs au top (Hugh Jackman est décidément l’acteur idéal pour le personnage, et il le prouve à nouveau ici avec ce Wolverine affaibli et qui ne sait plus comment orienter sa fin de vie, Patrick Stewart joue bien le papy qui montre le chemin à son élève rebelle, et il faut également saluer la superbe prestation de la petite Dafne Keen, âgée de 11 ans au moment du tournage) amène ce film vers les sommets du genre super-héroïque. Vraiment une belle surprise.

 

 

Wonder Woman, de Patty Jenkins

J’avais entendu de bons échos de ce « Wonder Woman » poursuivant la difficile tentative de DC d’installer un univers cinématographique à la manière de Marvel. Et j’avoue que je suis assez mitigé. Rien à dire sur le personnage en lui-même, pas loin d’être une sorte de Superman au féminin quand elle s’énerve. Rien à dire non plus sur l’actrice, Gal Gadot fait le job avec beaucoup d’application, et ça fonctionne très bien.

Mais le film souffre de grosses longueurs. « Wonder Woman » est un film d’exposition qui a les défauts de ce genre de film, couplé au fait que DC veut aller à marche forcée vers son film de réunion Tupperware de super-héros, « Justice League » (pas encore vu mais ça viendra). Et donc il faut introduire le personnage, montrer d’où il vient, d’où proviennent ses pouvoirs, et lui donner une aventure à sa mesure (située au cours de la première guerre mondiale, dans un film de guerre qui ne manque pas de rappeler la premier « Captain America »). Ça fait beaucoup à ingurgiter, et certaines informations sont donc données de manière un peu scolaire (comme l’histoire des dieux et des hommes au début), dans un film divisé en plusieurs morceaux distincts qui auraient presque pu être des longs métrages par eux-mêmes. Je me dois de signaler également un méchant… très très méchant (avec un combat final qui retombe, comme trop souvent chez DC, dans une bouillie d’effets spéciaux assez indigestes). DC ne semble pas encore avoir saisi l’importance d’un méchant complexe, aux motivations ambivalentes. Gardons espoir, il a fallu huit ans et treize films à Marvel pour arriver au méchant de « Civil War », dix ans et dix-huit (!!) films pour en arriver à celui de « Black Panther ».

Alors parfois, au fil d’une réalisation et d’une intrigue relativement classiques, on suit le film d’un oeil en consultant ses SMS… Ceci dit, les scènes d’action (pas si nombreuses que ça d’ailleurs) ne manquent pas de punch (superbe scène du No Man’s Land !), et le fait de mettre en avant une héroïne féminine (enfin !) forte et prenant le pas sur ses partenaires masculins ne peut qu’être salué, quand bien même certains effets comiques du film reposent sur le décalage entre une Amazone venue d’une île isolée et le monde moderne, lui donnant de faux airs de jolie ingénue (en tout cas auprès de ceux, et je dis bien ceux, au masculin, qui la croisent, au sein d’un monde dirigé par les hommes. Quelques scènes ne manquent pas de pointer cela du doigt, en écho à notre époque qui n’a finalement que peu changé sur ce point). Reste qu’une fois qu’elle prend les choses en main, Wonder Woman est un personnage sacrément badass que j’apprécie beaucoup. Et j’aimerais vraiment qu’elle bénéficie d’un film à la hauteur. Mission pas tout à fait accomplie ici…

 

  
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