Le nexus du Docteur Erdmann, de Nancy Kress

Posted on 25 août 2016
La suite de la collection du Bélial’ dédiée aux novellas arrive sur les étals, j’en profite donc pour lire les premiers qui ne l’étaient pas encore avant de craquer pour la suite. Place donc à un récit de Nancy Kress, vainqueur d’un Prix Hugo en 2009.

 

Quatrième de couverture :

Henry Erdmann est un physicien de haut vol, l’un des pères de l’Opération Ivy et de la puissance nucléaire américaine. Était, plutôt, car aujourd’hui, vieux et perclus, Henry Erdmann n’est que le triste reflet de celui qu’il fut, quand bien même il continue de donner quelques cours à l’université pour des étudiants qu’il ne comprend plus depuis bien longtemps… Aussi, lorsque cette douleur impensable lui vrille le cerveau, c’est presque avec soulagement qu’il accueille ce qu’il croit être une attaque cérébrale. Sauf qu’il ne s’agit pas de cela… De nombreux pensionnaires de la maison de retraite dans laquelle il réside semblent avoir subi le même sort. Et tous, bientôt, commencent à voir des choses… Des choses impossibles…

 

Les vieux et leur cerveau

Le nexus du Docteur Erdmann - couvertureTroisième itération de la collection « Une heure-lumière » du Bélial’ (en réalité, cette novella porte le numéro 2, mais c’est la troisième de la collection que je lis, bref…), « Le nexus du Docteur Erdmann » s’intéresse à des personnes âgées dans une maison de retraite aux Etats-Unis, l’un d’eux se trouvant être ce fameux Docteur Erdmann, physicien ayant travaillé sur l’Opération Ivy. Il vit relativement bien sa vieillesse puisque ce qui lui a permis de vivre une vie bien remplie, son cerveau, fonctionne toujours à merveille. D’ailleurs, il enseigne toujours régulièrement auprès d’étudiants en physique, même si la façon de vivre des « jeunes d’aujourd’hui » lui échappe un peu… Le Docteur Erdmann est entouré entre autres par la commère de service Evelyn Krenchnoted, par Erin Bass, légèrement portée sur le mysticisme, ou bien par une ancienne ballerine, Anna Chernov (qui elle voit son corps lui échapper, elle vit donc sa vieillesse bien différemment). Tout irait pour le mieux si un jour le Docteur Erdmann n’était pas victime de ce qui ressemble fort à une attaque cardiaque. Pourtant les examens sont bons. Mais fait étrange, il s’aperçoit vite qu’il n’est pas le seul à avoir été victime de ce mal soudain…

Et où nous emmène donc ce récit ? Et bien loin, il faut le dire ! Mais avant de discuter de l’aspect SF de la chose, saluons le prose de Nancy Kress qui nous a écrit un récit bien mené, sorte d’enquête en maison de retraite. Ça se lit tout seul, c’est vif et agréable, et disons le carrément : on aurait pu se passer de l’aspect SF que ça aurait été tout aussi bon, voire meilleur. Car ce dernier point m’a un peu laissé sur ma faim : j’ai eu du mal à adhérer au concept, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et qui finalement n’apporte pas grand chose au récit si ce n’est évidemment la justification des événements arrivés à ces personnes âgées (c’est déjà pas mal me direz-vous, certes, mais comme ça ne m’a pas convaincu…).

Dommage donc, d’autant que les 3/4 du récit son vraiment agréables à lire. Je préfère donc garder le souvenir d’une sympathique novella d’enquête, dotée d’un personnage principal très réussi entre bougonnerie et humour, mais qui échoue malheureusement à conclure efficacement. Une semi déception donc, pour une collection qui avait placé la barre très haut avec « Le choix » et « Cookie monster ». Reste à lire « Dragon » de Thomas Day, avant de passer aux nouveautés (Ken Liu, Ken Liu !).

 

Lire aussi les avis de l’Ours inculte, Nicolas Winter, Blackwolf, le Chien critique, Yogo, Yossarian, Cyrille, Livresse des mots, Nebal, Jeanne, Wagoo, Lydiane.

Critique rédigée dans le cadre du challenge « S4F3s2 » de Xapur.

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