I am vampire, de Romain Ternaux
Quatrième de couverture :
Artiste-peintre misanthrope, misogyne et libidineux en manque de reconnaissance, Bertrand vit au crochet de son ami Yann, un rond-de-cuir de l’armée qu’il méprise. En proie à des accès de violence, il se découvre des pouvoirs extraordinaires. Serait-il en train de devenir un vampire ?
Vampire à l’insu de son plein gré
Pour reprendre la quatrième de couverture, « I am vampire » nous place dans la peau (le roman est narré à la première personne) de Bertrand, le cliché parfait de l’artiste maudit, celui qui considère que le monde n’est pas suffisamment éveillé pour être sensible à son considérable (ou pas…) talent. Vivant sans le sou et au crochet de son ami Yann, militaire planqué (et on sait bien qu’entre un artiste fauché et un militaire bas du front, ça ne peut être que le grand amour), Bertrand se retrouve embarqué dans une soirée en boîte de nuit qui finit (mais pouvait-il en être autrement ?) par sérieusement dégénérer avec à la clé un Bertrand qui perd le contrôle et mord ceux qui le poursuivent. La suite est ébouriffante.
Oui, on le sent assez immédiatement, le roman ne se prend pas au sérieux. C’est ouvertement décalé, trash, absolument drôle grâce au style très direct, brut de décoffrage de Romain Ternaux via son Bertrand d’artiste (et des dialogues souvent désopilants), et ça n’épargne pas grand monde. On rit, on tourne les pages à la volée, c’est un vrai plaisir. Les situations dégénèrent à tout va, c’est complètement barré, totalement over the top, mais ça fonctionne.
Du moins, ça fonctionne pendant un temps. Car s’il faut bien avouer que la première partie est réjouissante, peut-être le roman (mais faut-il appeler « I am vampire » un roman, lui qui ne pèse que 160 pages relativement aérées ?) finit-il par un petit peu tourner en rond, alignant les situations abracadabrantesques jusqu’à plus soif ? C’est un peu comme si on avalait un plat délicieux au premier abord mais qui finit par devenir un peu bourratif sur la longueur. Mais toujours bon au goût. C’est peut-être là tout le problème : savoir où s’arrêter. Avec un tel sujet et un tel ton, Fredric Brown ou Robert Sheckley auraient sans doute su en leur temps s’arrêter à la longueur d’une nouvelle : courte, percutante, drolatique. Ici, Romain Ternaux veut un peu trop bien faire mais ne parvient pas tout à fait à tenir la longueur, malgré un recours logique à certains classiques vampiriques.
Qu’on ne s’y trompe tout de même pas : « I am vampire » est drôle et permet de passer un bon moment délirant, et mordant bien sûr. Pas parfait mais pour un moment de détente tordant, c’est plutôt réussi.
Au moins la couverture n’est pas mensongère et l’intérieur semble correspondre à l’extérieur. ^^
Dommage pour la longueur… et pour le côté « trash » me concernant, ça aurait pu sinon être une bonne idée.
Effectivement, il y a un lien entre la couverture et le contenu du livre, aussi étrange que cela puisse paraître au vu de la dite couverture ! 😀
Le côté trash est bien là, mais sans ce côté trash le récit aurait vraiment beaucoup moins de saveur.
Merci pour cette chronique, je passe mon tour :p
Ce fut un plaisir. 😀
Je ne sais pas trop quoi commenter à part « lol ». :p
C’est déjà pas mal. 😀
Bon, j’aurais pu (dû ?) mettre quelques citations, histoire de mieux cerner le style, mais mon temps de rédaction étant assez limité en ce moment, j’avoue avoir eu un peu la flemme (et puis c’est un livre papier, il faut recopier le texte, c’est long… 😀 ).
Mais bon, « lol », ça convient plutôt bien au roman finalement. 😉
Oui, les romans drôles sont aussi rares que précieux, et c’est vrai que je n’ai pas boudé mon plaisir 🙂
D’autant que je ne suis pas forcément fan des romans drôles d’habitude, mais là : bonne pioche de ce côté là, merci pour ça. 😉
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