La galaxie en flammes, de Ben Counter

Troisième opus de la monumentale saga « L’Hérésie d’Horus », « La galaxie en flammes » de Ben Counter est en forme de première conclusion. Une conclusion intermédiaire bien sûr pour une série de plus de 50 volumes… Il n’empêche, on arrive là à un premier tournant avec une rébellion qui apparaît aux yeux de tous, ou presque.

 

Quatrième de couverture :

Dans un sombre et lointain futur, il n’y a que la guerre. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. La grande croisade de l’Empereur de l’Humanité est en cours, et bientôt tous les mondes habités par l’homme vivront en paix sous son regard bienveillant. Bientôt, il n’y aura que la paix. Bientôt… l’humanité découvrira que son pire ennemi réside en son sein. Le conflit le plus vaste et le plus meurtrier de l’histoire humaine est sur le point de débuter.

Ces trois romans explorent l’origine de l’Hérésie d’Horus et le début de l’affrontement entre les guerriers de l’Empereur et les forces du Chaos qui définira l’Imperium pour les 10 000 années à venir. La trilogie initiale de cette série à succès comprend les romans les plus populaires de toute l’histoire de Black Library.

 

Un schisme au sein de l’Imperium

Troisième auteur pour le troisième roman de la saga, Ben Counter a la charge de mettre l’hérésie d’Horus « sur des rails » en la rendant visible aux yeux de tous. Car oui, cette fameuse hérésie, même si les démons n’apparaissent toujours pas ouvertement (quoiqu’on trouve dans ce roman, comme dans les deux premiers, une manifestation « difforme » directement en lien avec eux), est consommée. Reste à l’afficher, en plongeant, comme le titre l’indique, la galaxie dans les flammes.

Car il s’agit bien là d’un schisme en bonne et due forme, un retournement total de pensée opérée par Horus, se traduisant en actes littéralement impensables, notamment pour des Space Marines élevés en bouffant du crédo impérial au petit déjeuner. Et pourtant. C’est peut-être d’ailleurs la partie du roman la plus discutable : comprendre comment ces soldats (certes sous influence plus ou moins visible) ont pu accepter de suivre Horus, un chef certes à peine moins révéré que l’Empereur lui-même, mais que les actes font radicalement sombrer dans le mal absolu (au prix de milliers de vies humaine, parmi les Space Marines eux-mêmes). C’est un peu la même problématique que dans le tome précédent. La solution à ce dilemme posé au lecteur reste la même : accepter ce revirement de pensée, même s’il est difficile à comprendre.

Car une fois lancée, l’hérésie semble ne plus avoir de limites, tout comme Horus qui se lance à fond dans son projet : renverser l’Empereur qu’il estime avoir délaissé l’humanité en installant un culte de sa propre personne déifiée. Pour cela, un alibi : la planète Istvaan III et son leader qui semble s’être retourné contre la Grande Croisade de l’Empereur. Un leader dont Horus n’a que faire mais qui va lui donner l’occasion de trier le bon grain de l’ivraie entre les soldats prêts à le suivre et les autres, qu’il va falloir éliminer. Alors on les envoie sur la planète, les rebelles sympathisants d’Horus restant en orbite.

Parmi les loyalistes envoyés sur Istvaan III, Loken bien sûr, mais aussi Torgaddon, Saul Tarvitz, Lucius et quelques autres personnages croisés dans les deux premiers romans. Tout se petit monde s’apercevra, mais un peu tard, de l’ampleur de la trahison d’Horus, et de son prix. Istvaan III risque bien d’être leur tombeau, et leur mort loin d’être agréable…

Et donc « La galaxie en flammes » fait la part belle à l’action, avec ces loyalistes pris en étau entre les rebelles istvaaniens et les rebelles impériaux. Dès lors, le combat est un combat désespéré et Ben Counter rend particulièrement bien cette ambiance d’ultime bataille qui ne peut se terminer que d’une seule manière. On a déjà vu ce type de récits, dans différents médias (réussi au cinéma dans « Star Wars Rogue One » ou dans « 300 » par exemple, sans grande émotion dans le pourtant bon jeu vidéo « Halo Reach »), c’est le truc idéal pour afficher de l’héroïsme à outrance, avec un sens du sacrifice poussé au maximum. C’est le cas ici, et il faut bien dire que ça fonctionne, d’autant plus que cela concerne évidemment des personnages auxquels les deux romans précédents ont permis aux lecteurs de s’attacher.

Schisme au sein de l’Imperium donc, schisme également au sein du Mournival (le conseil d’Horus, constitué des quatre soldats les plus proches de lui, avec Loken et Torgaddon d’un côté et Abaddon et Aximand de l’autre), l’hérésie d’Horus montre déjà toute l’ampleur de ce qu’elle implique pour l’humanité autrefois unie (ou en passe de l’être avec la Grande Croisade). Sauf que les plans d’Horus nécessitent de rester discret, pour ne pas que les Légions loyalistes de Space Marines lui tombent dessus trop rapidement, avant qu’il ait pu se faire suffisamment d’alliés. Un but pas tout à fait atteint, à cause d’un de ses alliés justement, mais surtout à cause d’une fuite, qui sera d’ailleurs l’objet du roman suivant (« La fuite de l’Eisenstein »), et qui va permettre au lectorat d’enfin voir cette hérésie de l’extérieur.

On notera que ce volume donne également à voir la montée en puissance de l’influence des loges guerrières, notamment auprès d’Horus lui-même, mais aussi l’apparition d’un culte qui fait de plus en plus d’émules, à savoir celui de l’Empereur, un culte qu’il a toujours rejeté mais les rebelles l’accusent de vouloir installer. Une dichotomie intéressante, que les romans suivants ne manqueront sans doute pas de développer.

« La galaxie en flammes » atteint donc son objectif : faire passer un cap à l’hérésie d’Horus, en jouant sur l’action, sans pour autant négliger l’ambiance et le destin de ses personnages. Pour les amateurs de l’univers, c’est encore une fois une belle friandise.

 

Lire aussi les avis de Nebal, Nicolas.

Critique écrite dans le cadre du challenge « Summer Star Wars épisode IX » de Lhisbei.

 

  
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