Les faux dieux, de Graham McNeill

Posted on 28 août 2020
Suite de la vaste série « L’Hérésie d’Horus » dans l’univers de « Warhammer 40,000 » avec le deuxième tome, « Les faux dieux ». Après le très sympathique « L’ascension d’Horus » de Dan Abnett qui semait les graines de cette fameuse hérésie, il est temps d’en voir la floraison décrite par Graham McNeill, avant une vraisemblable récolte des fruits dans le troisième tome bien nommé « La galaxie en flammes » de Ben Counter (dont je parlerai dans un article ultérieur).

 

Quatrième de couverture :

Dans un sombre et lointain futur, il n’y a que la guerre. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. La grande croisade de l’Empereur de l’Humanité est en cours, et bientôt tous les mondes habités par l’homme vivront en paix sous son regard bienveillant. Bientôt, il n’y aura que la paix. Bientôt… l’humanité découvrira que son pire ennemi réside en son sein. Le conflit le plus vaste et le plus meurtrier de l’histoire humaine est sur le point de débuter.

Ces trois romans explorent l’origine de l’Hérésie d’Horus et le début de l’affrontement entre les guerriers de l’Empereur et les forces du Chaos qui définira l’Imperium pour les 10 000 années à venir. La trilogie initiale de cette série à succès comprend les romans les plus populaires de toute l’histoire de Black Library.

 

La floraison de l’Hérésie d’Horus

Avec « Les faux dieux », pas de surprise, on prend les mêmes et on recommence. Après tout, ne pas capitaliser sur la réussite du premier volume aurait été surprenant. Et donc, les mêmes ingrédients, peu ou prou, se retrouvent ici, poussés de manière à entrevoir encore un peu plus ce qui va faire basculer l’Imperium, l’humanité et même l’univers tout entier.

« Les faux dieux » débute donc à peu près là où « L’ascension d’Horus » s’arrêtait. Direction Davin donc, à la demande du chapelain Erebus, qui indique à Horus que la planète, après avoir été pacifiée, a vu l’émergence d’une rébellion qu’il va falloir mater à coups de bolters dans la tronche. Mais Erebus n’a pas choisi cette lune pour rien, et tout ceci ressemble bel et bien à un piège ourdi pour faire tomber Horus (et quelques autres avec lui tant qu’à faire) sous l’influence des forces du Warp.

« L’ascension d’Horus » posait les bases de ce qui deviendra l’hérésie d’Horus, « Les faux dieux » voit les pions bouger plus clairement, avec le basculement tant attendu. L’action se fait ici un peu moins présente (mais quand même un peu hein, on est dans « Warhammer 40,000 » bon sang !), notamment quand le roman s’intéresse plus précisément à Horus lui-même dès lors qu’il est sur le point de basculer et que sa vie même est en jeu. C’est bien là qu’on attendait le roman, pour comprendre comment Horus, le primarque le plus aimé de l’Empereur, a pu tomber dans l’exact opposé de ce pour quoi il a lutté presque toute sa vie. C’est un élément important, central même, et forcément difficile à mettre en scène et à expliquer. Et même si on peut mettre bien des choses, notamment des réactions ou des choix qui peuvent paraître incompréhensibles, sur le dos de l’irrationnel, il faut bien dire que ce basculement extrême a un peu de mal à convaincre. Ça n’altère pas la qualité de la saga (pour laquelle on a acté depuis longtemps qu’Horus a sombré du coté obscur), mais disons que l’explication du pourquoi du comment est une semi réussite (ou un semi échec, c’est selon…).

Reste que le roman amène des éléments intéressants à cette hérésie, notamment lorsqu’on comprend que bien qu’elle porte le nom d’Horus, elle n’a pas réellement démarré avec lui mais plutôt avec d’autres personnages qui ont réussi, à travers leurs machinations, à faire tomber le primarque des Luna Wolves (rebaptisés à la fin du tome précédent, un signe de plus, les Sons of Horus). Même chose à travers certaines visions apparues à Horus, et amenées par des personnes déjà sous l’influence du Chaos, qui mettent le doute sur la probité de l’Empereur. Un doute qui s’insinue (s’il n’était pas déjà présent…) dans l’esprit du lecteur autant que dans celui d’Horus (de ce point de vue c’est plutôt réussi) et qui mènera finalement à une rébellion totale et cataclysmique.

Mais nous n’en sommes pas là avec « Les faux dieux », qui ne montre que la manière dont Horus a vu « l’autre côté » et comment il y a réagi en fonction des informations dont il disposait à ce moment-là. Les personnages qui gravitent autour de lui sont eux aussi amenés à faire des choix, parfois orientés en sous-main, parfois sous pression et pressés par le temps, et on sent donc déjà venir les dissensions qui, là encore c’est un élément intéressant, étaient déjà présentes au cours de la Grande Croisade de l’Empereur qui n’avait donc rien d’une virée entre potes pour pacifier l’univers. Là aussi le terreau était fertile à l’éclosion d’un conflit…

Pour le reste, les personnages sont les mêmes, tout est fait (plutôt efficacement d’ailleurs) pour qu’on s’attache à Loken ou qu’on sente la fourberie d’Erebus, et les scènes d’action offrent de jolis moments de tension alors que la sombre atmosphère de Davin, putréfiée et nauséabonde, amène une « belle » atmosphère viciée.

Les graines de « L’ascension d’Horus » ont donc poussé, les premières fleurs commencent à éclore, et si les puissances du Chaos n’apparaissent pas encore au grand jour (il est tout de même question de « (les) expériences nouvelles, (le) changement, (la) guerre et (la) décomposition », les amateurs de l’univers de « Warhammer 40,000 » auront bien évidemment reconnu les quatre démons majeurs du Chaos…), leur influence est déjà largement manifeste en fin de roman, quand les actes et les choix d’Horus ne laisse plus de place au doute avant d’annoncer véritablement ses plans à ses alliés.

Plus qu’une floraison, « Les faux dieux », signé Graham McNeill qui succède donc avec brio à Dan Abnett, nous montre en fait un Horus qui a croqué dans le fruit défendu avec des conséquences que la fin du roman, sur le même mode que dans « L’ascension d’Horus », annonce pour le troisième volume. Direction Isstvan III, un nom qui fait frémir les connaisseurs de l’univers, avec le roman suivant, « La galaxie en flammes » écrit cette fois par Ben Counter.

 

Lire aussi les avis de Nebal, Nicolas.

Critique écrite dans le cadre du challenge « Summer Star Wars épisode IX » de Lhisbei.

 

  
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