Zapping VOD, épisode 57

Le dernier zapping date du mois d’août… J’ai sans doute zappé (haha) quelques trucs. Petit retour en arrière donc, sur des visionnages importants de ces derniers mois, séries ou films, rapidement car mes souvenirs s’estompent… 😀

 

Mulan, de Niki Caro

Nouvelle adaptation « live » d’un classique Disney, « Mulan » était attendu au tournant pour plein de raisons. Plus ou moins spécifiquement développé en direction d’un public chinois qui pèse de plus en plus dans la balance financière des studios, avec un budget massif pour envoyer du lourd à l’écran, tout semblait fait pour assurer un monstrueux carton. Mais une certaine épidémie est passée par là, en plus de prises de paroles malheureuses de Liu Yifei, l’actrice qui incarne Mulan, et de quelques adaptations du récit qui ne sont pas passées inaperçues et ont fini par provoquer un appel au boycott du film… Et encore, j’en passe… Bref, de la case cinéma, le film s’est retrouvé, pour la plupart des téléspectateurs occidentaux, dans la case streaming. Et le verdict financier est sans appel : de carton il n’y aura pas, il n’est même sûr que Disney rentre dans ses frais (mais les chiffres du streaming ont le don d’être particulièrement opaques).

Mais quid du film en lui-même dans tout ça ? Hé bien à vrai dire, pas de quoi faire un carton. Le long-métrage de Niki Caro essaie beaucoup de choses, mais sans jamais pleinement réussir. Pour dire les choses simplement, « Mulan » est tiède sur à peu près tous les plans. Disney a voulu faire un film épique : mouais. C’est ultra balisé. Disney a voulu faire un film de sabre : mouais, pas grand chose de spectaculaire à se mettre sous la dent. Disney a voulu faire un film d’arts martiaux, avec Donnie Yen pour donner le change : mouais, idem, ça n’a rien de folichon. Il n’y a guère que les costumes et les décors qui emportent l’adhésion, de ce côté-là c’est vraiment splendide.

Ceci dit, il ne m’a pas été bien compliqué d’en déduire que je ne suis pas la cible de ce film, puisqu’avec un peu d’expérience cinématographique on constate vite que la plupart des aspects qu’il aborde ont été mieux traités ailleurs. Reste une belle héroïne féminine désireuse de mener sa vie comme elle l’entend et en dépit des conventions, une héroïne qui pourrait inspirer de nombreuses jeunes filles. C’est déjà une victoire en soi.

 

The Boys, saisons 1 et 2, de Erik Kripke

Marre des films et séries de super-héros ? « The Boys » est le remède idéal ! Oui, c’est aussi une série de super-héros, mais dans le genre déconstruction du mythe, « The Boys » se pose là ! Violent, irrévérencieux, drôle, la série déboulonne les icônes super-héroïques en en faisant des stars uniquement attirés par l’argent (avec contrat, merchandising, adaptations ciné, etc…), sans aucune considération pour ceux qui les adulent, des stars camées et/ou violentes, prêtes à mettre un mouchoir sur l’éthique quand ça les arrange.

Et à côté de ces douteux super-héros, il y a Butcher, un homme « normal » qui a décidé des les traquer pour faire éclater la vérité sur leur comportement et qui, pour se faire, va monter une fine (enfin, fine…) équipe.

Mélangeant thriller, violence, action et humour (parfois très décalé, les (més)aventures du looser The Deep sont à mourir de rire !), doté d’un fond particulièrement riche (le star-system, l’industrie des super-héros, le personnage messianique, etc…), « The Boys » est une petite merveille. Mené par un Karl « Eomer » Urban des grands jours d’un côté et un terriblement flippant de folie Antony Starr dans le rôle de Homelander (l’équivalent de Superman) de l’autre, la série est une cure de jouvence pour le genre désormais essoré des super-héros sur écran (petit ou grand). Deux saisons, deux petits bijoux, vivement la troisième !

 

The Mandalorian, saisons 1 et 2, de Jon Favreau

Après une certaine désaffection de ma part pour la saga « Star Wars » à cause d’une dernière trilogie pas franchement enthousiasmante (je n’ai d’ailleurs même pas parlé sur ce blog de l’épisode IX qui a fini par sombrer dans le ridicule en ressassant toujours les mêmes thèmes et les mêmes personnages…), j’ai vu l’arrivée en streaming de « The Mandalorian » avec circonspection. Mais les critiques étant plutôt élogieuses, je m’y suis mis moi aussi. Et que dire si ce n’est que la série sonne comme un nouvel espoir pour une franchise qui me paraissait sacrément mal barrée ? La contre-attaque de Disney est en effet une franche réussite, qui réussit l’exploit de revenir à l’essence même de la saga (du space-opera d’aventure, limite pulp), de jouer astucieusement du fan-service pour caresser les fans dans le sens du poil, et d’avoir une identité propre.

Le ton est donné dès l’intro du premier épisode : un homme dans une armure mandalorienne entre dans une taverne, peuplée d’extraterrestres divers et variés, à la recherche d’un homme dont la tête est mise à prix. Ainsi donc, tout y est : les codes du western, que l’on retrouvera tout au long de la série (le héros est un solitaire chasseur de primes, les planètes visitées sont souvent plutôt arides…), et les passages obligés de « Star Wars » : des extraterrestres de toutes sortes, une cantina. On sait dans quoi on met les pieds, et on a ce qu’on est venu chercher.

Les trois premiers épisodes forment un arc introductif passionnant (Baby Yoda bien sûr…), et on se dit qu’on tient là un gros morceau. Les trois épisodes suivants douchent un peu l’enthousiasme, plus ou moins indépendants (en tout cas sur le coup puisqu’ils prennent de l’importance plus tard, grâce à ce qu’ils introduisent) et surtout plus ou moins bien amenés (la palme revenant à un épisode 6 sorti de nulle part…) et moins prenants, avant de revenir sur un diptyque final de première saison qui renoue avec la qualité. La deuxième saison enfonce le clou, avec à nouveau du fan-service qui fait bien plaisir (surtout quand on a un peu de connaissance de l’univers étendu).

Prenant des libertés avec les durées souvent calibrées des épisodes de séries télé (ici on passe d’à peine plus d’une demi-heure à 45 voire 50 minutes), « The Mandolarian » ne raconte que ce qui est nécessaire, sans en faire trop pour rallonger la sauce. Les acteurs sont bons (un grand bravo à Pedro Pascal qui parvient à faire passer des émotions et des manières d’être alors qu’on ne voit pratiquement jamais son visage), la musique de Ludwig Göransson est une vraie réussite (à mi chemin entre le western d’un Ennio Morricone et l’épique d’un John Williams de la grande époque).

Les effets spéciaux sont évidemment au top, on visite du pays (avec parfois un petit aspect « monstre de la semaine » amusant, notamment dans les deux premiers épisodes de la deuxième saison ou dans le troisième de la première), et l’ambiance western (parfois très appuyée comme dans le deuxième épisode de la deuxième saison avec le marshall qui fait la justice avec son armure dans un petit village qui a tout d’un village « de l’Ouest ») est un atout incontestable et  remarquablement géré.

Pas grand chose à ajouter : « The Mandalorian » mérite tous les éloges. Le seul risque est qu’il se retrouve à l’avenir « vampirisé » par les ambitions de Disney qui a annoncé rien de moins qu’une dizaine de séries en plus des inévitables films qui suivront eux aussi. Espérons que la (ou les) saison(s) suivante(s) ne devienne(nt) pas un hub pour introduire les autres personnages qui auront eux aussi droit à leur série. Ce serait lui jouer un bien mauvais tour alors qu’elle a toute les qualités requises pour voler de ses propres ailes. Croisons les doigts.

 

  
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