Star Trek Lower Decks, saison 1
La saga « Star Trek » étant revenue à la mode ces dernières année, les projets ont fleuri (et continuent de le faire) pour agrandir la famille des séries TV se déroulant dans cet univers. « Lower Decks » fait partie de ceux-là, mais du côté des projets « décalés ». En effet, on a souvent l’habitude de dire, à raison soyons honnête, que « Star Trek » c’est quand même vachement sérieux. Il y a bien quelques pointes d’humour ici ou là, au gré des situations ou des réactions des personnages, le plus souvent basées sur du comique de situation, mais de manière générale l’humour reste toujours à la marge dans un univers qui se veut très sérieux.
« Lower Decks » balaie tout ça d’un revers de la main, car il s’agit d’une série humoristique, c’est clairement dans son ADN, c’est assumé et revendiqué, c’est la première innovation. Deuxième innovation : il s’agit d’une série animée pour adultes, avec des épisodes d’environ 25 minutes. Semi-innovation dirons-nous puisqu’il y a déjà eu une série animée Star Trek, basée sur la série originale, dans les années 70. Troisième innovation : la série met en scène des « cadets », c’est à dire des non-gradés. Même si les officiers de commandement sont bien présents dans la série, les personnages principaux sont bien des non-gradés, partageant des dortoirs communs, loin des chambres individuelles des officiers que l’on voit habituellement dans la franchise.
Et donc, de l’humour, il y en a, beaucoup, ça fuse à 200 à l’heure, les dialogues vont à toute vitesse, c’est un ping-pong perpétuel ! Ça pourrait même en devenir fatigant si les épisodes duraient plus de 25 minutes… 😀 Par ailleurs, l’humour ne vole pas toujours très haut, la subtilité n’est pas toujours à l’ordre du jour, mais au moins on sourit voire on rit régulièrement, c’est déjà ça, et c’est même assez rare dans Star Trek quand on y pense. Alors même si cet humour et ce côté décalé ne plaira sans doute pas à tout le monde, j’imagine qu’on peut dire que c’est malgré tout réussi de ce point de vue.
Cet humour passe grâce à des personnages « cadets » comme je l’indique plus haut, à bord du vaisseau USS Cerritos, non-gradés mais qui rêvent de le devenir (sauf pour l’un d’entre eux), sans toutefois que l’on puisse dire qu’ils sont exemplaires, droits et courageux, au contraire là encore de ce que l’on voit d’habitude avec les « senior officers » des autres séries Star Trek. Ceci dit, ce ne sont pas non plus des bras cassés, c’est juste qu’ils n’ont pas forcément la possibilité de faire leur preuve quand les seules missions qu’on leur donne sont de nettoyer la salle de réunion ou d’autres tâches aussi rébarbatives que non essentielles.
Mais évidemment les choses vont évoluer et nos héros (Brad Boimler, jeune humain qui colle d’un peu trop près au règlement et va devoir apprendre à improviser, notamment au contact de Beckett Mariner, une jeune femme que son caractère disons… difficile l’empêche de faire évoluer sa carrière (à moins que ce ne soit volontaire…). On a aussi D’vana Tendi, une enseigne Orion à l’enthousiasme communicatif et Sam Rutherford, un jeune ingénieur, sorte de Geordi La Forge encore en formation) vont être confrontés à différentes situations délicates desquelles ils vont devoir se sortir tant bien que mal.
Le show réserve par ailleurs quelques surprises, notamment concernant Beckett Mariner, un personnage ma foi particulièrement intéressant, dont la forte tête, son « secret » et ses choix de carrière tranchent radicalement avec ce que l’on voit habituellement dans la saga Star Trek. « Lower Decks » ne met pas en scène que les cadets puisque le staff de commandement est aussi régulièrement sur le devant de la scène, et là aussi on ne peut pas dire que ce soit très glorieux. Entre la capitaine Carol Freeman qui souhaite dégager sa fille du vaisseau, le commandant Jack Ransom qui fait penser à un William Riker en plus « rentre-dedans » ou bien Shaxs, l’officier de sécurité bajoran dingue de la gâchette. On comprend rapidement pourquoi ces officiers n’ont pas été placé sur un vaisseau-phare de Starfleet mais plutôt sur un vaisseau de seconde zone. Hé oui, Starfleet n’est pas peuplé que d’officiers à l’égal de Jean-Luc Picard ou Spock… 😀
Mais alors, « Lower Decks », série de seconde zone ? Oui et non. Oui car à l’évidence, tout cela n’est donc pas très sérieux, même si c’est voulu et assumé. La série n’est pas non plus d’une ambition démesurée sur le plan du background (même si ça pourrait changer comme le montre la fin de la première saison composée de 10 épisodes). Et non car elle se situe pleinement dans le « canon » Star Trek, reprenant pas mal de références établies dans les autres séries, et poursuivant « l’ère The Next Generation » en se plaçant temporellement juste après le film « Star Trek Nemesis » (le dernier situé dans la continuité temporelle des séries). Elle se permet même de rendre officiels certains éléments qui n’avaient été développés que dans des romans et donc considérés comme non-officiels jusqu’ici. A ce titre, on se réjouira forcément de retrouver quelques têtes bien connues de la série « The Next Generation » qui, visiblement s’en sont donnés à coeur joie. 😉
En résumé, « Star Trek Lower Decks » c’est fun, rigolo, pas très sérieux. C’est un Star Trek décalé mais un Star Trek quand même, et ça fait finalement bien plaisir de voir une série de la sorte, qui s’amuse de son illustre héritage et reprend avec succès ce qui a fait la force de la saga mais d’une manière toute personnelle. Ça n’a donc évidemment rien d’indispensable mais ça reste une addition drolatique bienvenue à une saga qui n’en finit donc pas d’évoluer, et ce depuis plus de cinquante ans maintenant. Live long and prosper !
Super, merci pour la chronique! Il faudrait que je regarde ça.
En tant que Trekkie, tu dois au moins y jeter un oeil. 😉