Zapping cinéma et VOD, épisode 67

Posted on 30 juin 2022
Qui dit grand week-end de l’Ascension dit cinéma et VOD. Surtout quand Mini Miss est partie passer quelques jours chez ses grands-parents. Et donc on va voir LA grosse sortie ciné du moment et on revient sur l’épisode précédent de cette fameuse grosse sortie. Un programme 0% SF, une fois n’est pas coutume…

 

Top Gun Maverick, de Joseph Kosinski

Voilà bien un film qui joue sur la nostalgie du célèbre « Top Gun » : même introduction sur un porte-avions, même musique. Tom Cruise / Maverick a toujours une belle moto Kawasaki (mais ce n’est plus la même), etc… On se demande si ça ne va pas être un peu too much. Mais le film (dédié à Tony Scott, réalisateur du premier « Top Gun ») en joue très clairement, l’assume totalement même puisque l’intrigue tourne autour de ça : Maverick, qui a encore joué les têtes brulées devant un amiral (d’où son rang de simple capitaine, il a d’ailleurs refusé de multiples promotions), se retrouve muté à Top Gun, grâce à l’intervention salvatrice de son ami Iceman (celui du premier fim), lui-même amiral. Il a pour objectif de former l’élite des pilotes à une mission ultra dangereuse (dans un vilain pays, non nommé, qui raffine de l’uranium illégalement), une élite dont fait partie Rooster (incarné par Miles Teller), le fils de Goose, coéquipier de Maverick décédé dans le premier film.

Trauma, rivalité, romance, sacrifice, dépassement de soi, transmission, les thèmes sont classiques et pas loin d’être les mêmes que dans « Top Gun », on évolue donc en terrain connu. Et même si ce n’est pas de ce côté-là que se situe les plus grandes qualités du film, force est de constater que ça fonctionne, et même plutôt bien. Le film est passé dans la moulinette des années 2010/2020 et joue donc la carte de la diversité (des noirs, des asiatiques, des hispaniques, des hommes, des femmes) et de la romance pas gnan-gnan avec une femme libre et indépendante (jouée par une rayonnante Jennifer Connelly) qui en remontre à Maverick et qui a même sa scène (certes courte mais elle est présente) où le pilote est démuni dans un domaine qu’il ne maîtrise pas, contrairement à elle (navigation à la voile en l’occurrence).

Et donc, nostalgie appuyée oblige, on a aussi la scène de sport sur la plage (avec des hommes et des femmes donc), la chanson dans le bar, le pilote beau gosse arrogant, etc… Même le bon vieux F-14 du premier film est présent. Ça fait beaucoup mais en fait on s’en fout car on prend du plaisir, et c’est bien le principal.

Le film se permet même d’être touchant quand on retrouve enfin Val Kilmer à l’écran, toujours dans la peau d’Iceman. Un Val Kilmer atteint d’un cancer de la gorge, qui ne peut presque plus parler, comme son personnage à l’écran (revenu dans ce film à la demande de Tom Cruise). Un dialogue entre lui et Maverick qui se fait à l’aide d’un ordinateur et qui finit par être lourd de sens quand Iceman dit à Maverick « It’s time to let go ». Une phrase qui peut être interprétée de multiples manières, pour Val Kilmer lui-même comme pour Tom Cruise, l’un des derniers poids lourds des films d’action des années 80-90, et qui s’accroche à son siège (alors qu’un peu plus tôt dans le film, l’amiral joué par Ed Harris avait déjà dit à Maverick que devant l’évolution des drones, les pilotes, et donc lui-même, étaient une espèce en voie de disparition, une autre punchline qui peut s’adresser à Cruise directement) en allant toujours plus loin dans les cascades et en évitant au maximum les fonds verts et les effets spéciaux numériques.

Et ces cascades, justement, parlons-en ! Si les acteurs n’ont pas eu l’autorisation de piloter les avions eux-mêmes, ils sont malgré tout bien présents dans les cockpits, en vol, pendant les figures aériennes. Et ça se voit. La comparaison avec le premier film fait d’ailleurs peine à voir pour l’ancêtre de 1986 : « Top Gun » fait figure de film fauché. Dans « Maverick » en revanche, c’est bluffant. Ultra bien filmé, lisible, et surtout très impressionnant.

Je crois que LA scène de démonstration de la mission par Maverick en solo restera longtemps gravée dans ma mémoire : les figures sont hyper raides, les virages ultra serrés, Tom Cruise en prend plein la gueule et ça se voit : respiration, visage, il est très marqué par ce vol, et ce n’est pas du chiqué. Ça donne au film une réelle authenticité qu’ils sont maintenant bien peu à avoir dans le secteur bien calibré/numérisé/fond-vert-isé des blockbusters hollywoodiens. Mais Tom Cruise a choisi une voie différente avec ce « Top Gun : Maverick » comme avec les « Mission impossible » et ça, d’une certaine manière, ça impose le respect.

Bref, on aura beau dire, blockbuster, Tom Cruise gnagnagna (il est vrai qu’il est au centre de tout dans le film, il ne faut pas être allergique), mais ce « Top Gun : Maverick » envoie du lourd, et il faudrait être franchement de mauvaise foi pour dire autre chose que : wahou, bravo !

 

Top Gun, de Tony Scott

(Re)vu après « Top Gun : Maverick », plus pour la nostalgie qu’autre chose d’ailleurs. Bon, soyons honnête, j’aime toujours mais qu’est-ce que c’est kitsch ! Ce coup de vieux qu’il a pris ! Tout est à revoir en fait : les cascades, sympas pour l’époque mais réalisées en simulateur pour ce qui est des cockpits des pilotes, c’est… sans grand intérêt.

Le jeu des acteurs fait parfois peine à voir, très surjoué, tout sauf naturel, etc… J’avoue l’avoir revu en français, et le doublage fait d’ailleurs plus rire qu’autre chose… 😀 C’est le culte de la masculinité aussi, avec une forme d’homo-érotisme kitschouille (Tom Cruise en slip dans les douches, les pilotes torses nus au beach-volley puis en petite serviette dans les douches…). Et puis une romance qui fait peine à voir : on y trouve drague lourdingue, harcèlement (Maverick suit quand même la femme (qui est déjà en couple) jusque dans les toilettes des femmes, sans trop chercher à savoir ce que signifie le mot « consentement »…). Bref, plein de choses qui font rire (ou pleurer…) alors qu’elle ne le devraient pas (autre exemple : il doit faire très chaud à Top Gun car tout le monde transpire, tout le temps, à grosse gouttes sur les visages, mais vraiment constamment hein ! 😀 Enfin, sauf la belle demoiselle bien sûr. 😀 ).

Ça reste un bon souvenir de jeunesse (à une époque où je jouais aux simulateurs de vols sur ordinateur, alors forcément je me prenais un peu pour Maverick), un film qui a marqué son époque aussi, et un jalon dans la carrière de Tom Cruise, mais il faut un peu peine à voir aujourd’hui. Il garde quand même une place dans mon cœur, mais je crois que je m’abstiendrai de le revoir avant un bon paquet d’années. 😀

 

  
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