Apollo 11, de Todd Douglas Miller

Posted on 7 août 2023

C’est amusant de constater comme il m’en faut peu pour repartir vers une de mes marottes, c’est à dire l’exploration spatiale. Les récits de Mary Robinette Kowal n’y sont pas pour rien, bien au contraire. Et me voilà revenu sur l’épopée du programme Apollo, de diverses manières, j’aurai l’occasion d’y revenir sur d’autres articles. Mais s’agissant d’Apollo, quoi de mieux pour revivre la mission la plus importante du programme, Apollo 11 bien sûr, qu’un documentaire que se concentre uniquement sur les faits, rien que les faits, et qui ne se base que sur des images et des sons d’archives ? On peut certes, pour « explorer » la mission le plus complètement possible se tourner vers le site web qui la retrace en temps réel (j’adore ce site mais il faut savoir trouver les moments importants, même si la navigation y est remarquable), mais le documentaire dont il est question aujourd’hui, sobrement intitulé « Apollo 11 », sorti en 2019 pour le cinquantenaire du premier alunissage, le fait pour nous. Une heure trente au compteur, et rien d’extérieur (pas de commentaires, d’explications ou de mise en situation en dehors de ceux des journalistes de l’époque, seules quelques courtes animations succinctes viennent éclairer les étapes clés de la mission) pour venir parasiter la vision de ce qui est monté presque comme un film à suspense (et il marche encore rudement bien ce suspense).

 

   

   

 

On connait l’histoire pourtant, mais la tension reste bien présente, et le spectacle est remarquable. De par la qualité des images déjà, retravaillées pour apparaître avec splendeur en 4K, notamment les images extérieures à la mission, filmées au sol en 70mm (avant et après la mission), de toute beauté. Difficile de s’imaginer qu’elles datent pourtant de 1969. Et c’est l’occasion de voir le public, nombreux, venu assister au lancement de la fusée Saturn V. Le reste des images, au format plus conventionnel (avec également des photographies ou des images de télévision) a également été abondamment travaillé et la masse accumulée est telle que le documentaire use régulièrement de split-screens pour multiplier les points de vues. Centre de contrôle, astronautes, caméras embarquées, etc, le montage est ainsi très dynamique et permet de voir de la plus belle des manières le déroulé de la mission.

 

   

   

 

Idem pour le son, avec 11000 heures de pistes audio récupérées, sélectionnées, traitées, synchronisées avec les bandes vidéo muettes, etc… À voir en VO bien sûr, pour profiter pleinement des voix de l’époque. Un énorme travail donc de Todd Douglas Miller et son équipe, pour un résultat époustouflant, qui place ce documentaire comme le résumé ultime de ce que fut la mission Apollo 11, présenté dans l’ordre chronologique, depuis les ultimes préparatifs (on commence avec l’impressionnant déplacement de la fusée Saturn V sur le pas de tir) jusqu’à après la récupération des astronautes sur le porte-avions USS Hornet. Sans doute ce qui s’approche de la meilleure présentation possible de la mission (on pourra tout juste regretter l’anecdote sur les capteurs biologiques de Michael Collins qui n’est pas placée au bon endroit), dans toute son envergure : l’engouement du public, les astronautes eux-mêmes bien sûr (ArmstrongAldrinCollins), et toute l’équipe au sol, nombreuse et avec quelques personnages célèbres (Charles Duke, qui volera sur Apollo 16, Bruce McCandless dont le nom ne vous dit peut-être rien mais duquel vous avez surement vu la photo prise lors de la première sortie extravéhiculaire d’un être humain dans l’espace sans attache en 1984, ou bien Gene Kranz, le fameux directeur de vol « aux gilets », qui a par la suite beaucoup oeuvré lors du sauvetage d’Apollo 13 et qui fut incarné par l’excellent Ed Harris dans le film éponyme de 1995).

 

   

   

 

Bref, la mission est célèbre, je ne vais pas revenir dessus. Ce documentaire est must absolu pour tous et toutes les passionné(e)s de l’histoire spatiale, spectaculaire, tendu, parfaitement mené, débarrassé de toute distraction, centré uniquement sur les faits et les images d’époque. Une sorte de retour en juillet 1969, en immersion. Splendide et à voir absolument !

 

   

   

 

  
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