Star Trek II : La colère de Khan, de Nicholas Meyer
Suite de ma plus ou moins découverte de la saga mythique de space-opera. Après le premier film, j’enchaîne assez logiquement avec le deuxième. Oui, c’est assez vulcain tout ça (^^).
Le premier film fut un succès au box-office, malgré un dépassement de budget assez conséquent. Pour ce deuxième opus, le budget fut fixé, sans possibilité de le dépasser. Le résultat s’en ressent à l’écran, puisque on se trouve assez souvent sur la passerelle de commandement de l’Enterprise, tandis que certaines séquences sont carrément reprises d’autres sources (l’arrivée sur l’Enterprise est une copie pure et simple de la longue séquence du premier film, mais très largement raccourcie). Toutefois, certaines avancées dans la technique des effets spéciaux se font sentir, notamment une séquence de démonstration sur ordinateur fleurant bon les paysages fractals générés informatiquement.
L’histoire du ce film fait directement suite à un épisode de la série originale (« Les derniers tyrans », saison 1 épisode 22), que je n’ai pas vu mais dont j’ai lu le résumé détaillé (chose qui n’a rien de nécessaire mais j’aime faire les choses bien). On y retrouve donc le personnage de Khan Noonien Singh, qui avait été abandonné par Kirk sur la planète Ceti Alpha V. Un mot dirige ce film : vengeance ! À tout prix ! C’est assez manichéen, mais le film offre tout de même de jolies choses à se mettre sous la dent, comme quelques séquences assez « sense of wonder », ou bien carrément des bouleversements dans l’univers trekkien, mais là je n’en dirai pas plus.
Ce film semble être considéré comme le meilleur de la série par de nombreux fans, mais j’avoue lui préférer le premier, plus contemplatif, avec une histoire moins classique (sans « méchant » véritable), et surtout plus proche de l’idée que je me fais de la saga « Star Trek » (idée peut-être fausse, allez savoir !). Pour autant, Khan Noonien Singh est un personnage intéressant mais il a du mal à sortir de la seule spirale vengeresse. J’aurais souhaité un peu plus de complexité et/ou de subtilité de ce côté-là (mais ses motivations sont tout de même compréhensibles). En revanche, côté Enterprise, c’est intéressant, avec une relation Kirk–Spock toujours aussi importante (et un capitaine qui ne veut pas avouer ce pour quoi il est fait), ou bien un humour à froid de McCoy qui me plaît beaucoup. Chekov a son heure de gloire, par contre Scottie, Sulu et Uhura sont un peu sacrifiés, c’est le problème des équipages nombreux…
Il y a aussi quelques scènes d’action, il faut bien satisfaire nos bas instincts, mais elles ne prennent pas le pas sur le reste, et je suis assez content de voir que la ruse permet de se sortir de certaines situations délicates plutôt que la force brute. À ce propos, il faudrait que je revoie le film « Star Trek, into darkness » pour comparer (puisqu’il est très inspiré du film qui nous concerne ici), mais ce « Star Trek II » évite un long affrontement mano à mano sur un vaisseau en plein vol, c’est déjà ça. Par contre, malgré la bonne prestation de Ricardo Montalbán en Khan (qui a tout de même tendance à en rajouter un brin), il faut bien avouer que le charisme de Benedict Cumberbatch est d’une autre trempe.
Ce « Star Trek II : la colère de Khan » est donc un bon film, pas aussi prenant que le précédent, mais qui poursuit et étend l’univers trekkien pour ceux qui, comme moi, ne le maîtrise pas (encore…) sur le bout des doigts. Oui Saavik, Carol Marcus et son fils David sont des personnages importants, et ça fait bien plaisir de se plonger toujours un peu plus dans la mythologie de la saga. Maintenant, place à la suite.
Critique rédigée dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode III » de Lhisbei.
De mémoire, ce film n’était pas un de mes préférés. Je trouvais également dommage cette suite à l’épisode de la série , les derniers tyrans, lequel montrait l’humanisme très présent dans la série.
Avec le recul (je spoile un peu mes articles futurs…), je trouve d’autres épisodes supérieurs à celui-ci : le 3, le 6 par exemple.
Pour l’humanisme, on peut estimer que ça passe un peu à l’arrière-plan ici, mais devant un personnage obsessionnel et jusqu’au-boutiste comme Khan, difficile de faire autrement.
Ceci dit (et là je spoile la fin du film, soyez prévenus !!), c’est Khan lui-même qui précipite sa propre fin, en recréant de la vie qui plus est. Donc pas de meurtre, pas de geste dénaturant l’esprit de la saga. 😉
Il ne m’a pas laissé un immense souvenir, mais je crois l’avoir vu après Into Darkness, donc du coup je savais vers quoi on allait et en même c’était très différent, ça ne m’a pas aidé à accrocher…
« Into darkness » a l’avantage de proposer un méchant un peu plus dans l’air du temps, mais a le défaut de trop souvent tomber dans l’action pure…
Mais de toute façon, après avoir vu quelques autres films, ce « Star Trek II » ne sera pas pour moi le meilleur de la saga.
C’est marrant, gosse j’avais adoré 🙂
Je crois que le problème de Star Trek, c’est l’émerveillement, en partie conditionné par l’âge des effets spéciaux au moment où tu découvres le film. Voir pour la première fois la Colère de Khan en 2015 n’a pas la même saveur qu’en 1982, l’année de Blade Runner, ET, Dark Crystal, Tron… Une autre époque. Tu parles de fractales, mais je me souviens que du haut des mes sept ans, je me suis retrouvé bouché bée devant l’animation par ordinateur de Star Trek 3. J’irai même plus loin : sur le premier opus, Douglas Trumbull (le responsable des effets spéciaux de 2001, Blade Runner et Rencontre du Troisième Type) a travaillé sur la dynamique des fluides pour opérer certains effets visuels, toujours aussi magnifiques. Il y a une esthétique organique qu’on ne trouve plus aujourd’hui avec les CGI, moins chers et plus faciles à produire ! Ce que je dis a l’air délirant, mais en réalité il suffit de visionner le récent Tree of Life, sorti en 2011 : les effets spéciaux de Douglas Trumbull sont là encore réalisés de manière artisanale, comme pour le premier Star Trek : un microscope, des produits chimiques, de la peinture, des teintures fluorescentes, de la fumée, des liquides, du dioxyde de carbone… ce qui explique ce résultat extraordinaire à l’écran. Je me souviens que Trumbull révélait qu’il versait du lait à travers un entonnoir, qu’il filmait avec une caméra à haute vitesse pour simuler la formation de l’univers… J’ai rarement vu des images aussi époustouflantes au cinéma. C’est un savoir-faire qui, hélas, est en train de disparaître car il s’agit d’une science empirique, basée sur un vrai travail d’expérimentation.
Du coup, comparer la Colère de Khan avec Into Darkness me semble compliqué, tant les époques sont différentes… et que cette comparaison pour moi ne joue pas du tout en faveur du film récent 🙂 J’ai du mal à retrouver dans Into Darkness l’émotion de la Colère de Khan. J’adore Benedict Cumberbatch, mais je trouve que ce remake/reboot (je m’y perd…) est à des années-lumières de la puissance du long-métrage original, ne serait-ce que pour la séquence finale avec Leonard Nimoy, très émouvante. Un pur moment de cinéma qui me donne encore des frissons.
Wah, quand tu commentes, tu ne rigoles pas toi, grand merci pour ça ! 😉
Oui il est bien évident que voir « La colère de Kahn » en 2015 n’a pas le même effet qu’à sa sortie, et je ne lui rend sans doute pas tout à fait justice en le critiquant avec des yeux d’aujourd’hui. Toujours est-il qu’il offre toujours de jolies choses, parfois un peu désuètes mais qui font leur petit effet.
Tu as d’ailleurs raison de mettre en avant les effets spéciaux « à l’ancienne », car ils offrent des choses tout à fait étonnantes et toujours aussi magnifiques, je pense par exemple aux décors en matte painting de la planète Vulcain.
Et du coup, tu me donnes envie de voir « The tree of life », un film qui me fait très peur malgré tout… 😀
Concernant Benedict Cumberbatch, je trouve qu’il fait bien le boulot et que pour le coup il cabotine moins que Ricardo Montalban. Plus moderne sans doute, plus dans l’air du temps, et sur ce point le remake n’a pas à rougir face à l’original.
Par contre, la scène finale avec Leonard Nimoy est difficile à surpasser, ça c’est sûr. Ce serait encore mieux si Shatner était un bon acteur mais ça… 😉
Ecoute, moi aussi j’avais très peur de voir ce Terrence Malick ! Pourtant, depuis « la Ligne Rouge », il se passe quelque chose d’inexplicable quand je vois un long-métrage de ce réalisateur 🙂 Pendant la projection de Tree of life, mes amis me regardaient en faisant semblant de me trancher la gorge, mais j’étais complètement dans le film. Je me suis même fait offrir le Blu-ray. C’est un trip contemplatif, dans la lignée de « 2001 », sublime…
J’ai adoré « La ligne rouge », c’est déjà un bon début… 😉
Alors n’hésite plus ! 😉
😉