La dernière arche, de Romain Benassaya

Posted on 27 mai 2021
Si j’ai lu « Pyramides » il y a peu, c’était dans la perspective de lire « La dernière arche », dernier roman tout juste paru aux éditions Critic de Romain Benassaya, situé dans le même univers. Alors, on repart pour un vertigineux voyage science-fictionnel ?

 

Quatrième de couverture :

Dans la Mésopotamie des premiers âges, Shory, une jeune esclave, est vendue à un mystérieux individu nommé Atim, qui lui propose un marché : l’envoyer dans un fort, qu’elle devra protéger, en échange de sa liberté. Elle accepte et rejoint une étrange construction, entourée d’une forêt profonde. Elle y grandit, en compagnie d’autres rescapés, originaires de différentes périodes de l’histoire humaine. Tous ont rencontré Atim et se sont vu confier la mission de protéger le Fort. Ils se surnomment les Vigiles.

Après onze années, Lena, une jeune femme originaire du XXIIème siècle, rejoint elle aussi le Fort. Contrairement aux autres Vigiles, elle n’a pas rencontré Atim, et veut à tout prix rentrer chez elle.

Shory décide de l’aider. Au-delà de la forêt qui assiège le Fort, elles découvriront les réponses à nombre de leurs questions : où sont-elles vraiment ? Pourquoi le Fort doit-il être protégé ? Et quelle est leur véritable mission ?

 

Petite et grande échelle

C’est maintenant une certitude : quand on aborde un roman de Romain Benassaya, on embarque pour un vertigineux voyage, à une échelle démesurée. « La dernière arche » ne déroge pas à la règle. Quoique si, un peu. Car ses deux premiers tiers, sans qu’ils ne soient aucunement ennuyeux, surprennent un lecteur s’attendant à une aventure de SF monumentale. Et pour cause : la fantasy n’est pas bien loin… Le problème avec le fait de critiquer ce roman c’est qu’il est nécessaire de ne pas trop en dire pour préserver le plaisir de la découverte. Je n’entrerai donc pas dans les détails, du moins pas au-delà de la quatrième de couverture (des personnes venues d’époques différentes et « recrutées » par un certain Atim se retrouvent au sein d’un « Fort » et chargées de le défendre. L’arrivée de Lena, une jeune femme qui n’a pas rencontré Atim, va bouleverser l’ordre établi dans le Fort…) mais les parties 2 et 3 du roman (qui en compte 5) semblent du coup un peu longuettes et même un peu vaines dès lors qu’on attaque les formidables parties 4 et 5, à même de satisfaire tout amateur de SF à grande échelle. C’est un des défauts du roman, qui aurait peut-être mérité d’être un peu raccourci pour le rendre un peu plus « ramassé ».

L’autre défaut n’en est pas un. 😀 Du moins on s’en rend compte que sur le tard. Là encore je ne peux pas trop en dire sur le pourquoi du comment, simplement signaler que tous ces personnages venant de cadres et d’époques différents semblent s’adapter un peu trop bien à une technologie et un environnement qui, pourtant, ne peuvent que bouleverser leur conception du monde. Mais une justification existe, alors il faut mettre cela de côté.

Bon, ceci étant posé, les deux défauts cités au-dessus sont à peu près les seuls dignes d’être relevés, parce que le reste, c’est de la grande aventure comme je l’aime, nerveuse, rythmée. « La dernière arche » peut sans aucun problème être classé parmi les page-turners ultra efficaces. Situé dans le même univers que « Pyramides » (et pour cause, mais chuuuut…), il peut être lu indépendamment mais je ne saurais trop vous conseiller de lire son prédécesseur, histoire d’être mieux à même de situer les clins d’oeil et autres références (voire les personnages…) placés ici ou là par Romain Benassaya (et ce dès le chapitre 3… 😉 ). Il faut même être honnête : à un moment, « La dernière arche » donne même le sentiment d’être une suite à « Pyramides ». Indépendante et tout à fait compréhensible en elle-même, mais une suite quand même. A chacun de voir, mais comme « Pyramides » est aussi un page-turner, on aurait tort de se priver… 😉

Sur le plan des personnages, Romain Benassaya a un peu mieux travaillé leur comportement, que j’ai trouvé moins stéréotypé et moins irréaliste que dans « Pyramides ». Sans être des modèles du genre, ils (ou plutôt elles car il s’agit essentiellement de femmes) portent efficacement le récit, pour l’amener comme je le disais plus haut, vers des sphères insoupçonnées au départ. Amateurs de voyages ébouriffants, vous allez être servis !

Et bon sang que j’aime cet univers ! Il est plein de mystère, plein de promesses aussi, et je ne peux m’empêcher de voir en l’auteur une forme de réincarnation d’un Arthur C. Clarke moderne (avec peut-être un peu moins de poésie, mais Romain Benassaya est jeune et donc plein d’avenir… 😉 Et surtout, il ne manque déjà pas d’imagination !). Il y a donc encore largement de quoi se faire plaisir pour un ou plusieurs romans dans ce même univers. Car les réponses aux nombreuses questions que se posent le lecteur tardent à venir, mais j’en viens à me demander s’il serait bien nécessaire de toutes les avoir, le mystère jouant à plein dans l’intérêt que suscitent « Pyramides » et « La dernière arche ». Une chose est sûre : je suis prêt à replonger dès le prochain roman de l’auteur ! Bref, je reste volontairement très obscur dans cet article mais croyez-moi : ça décoiffe et j’en redemande !

 

Lire aussi les avis de Yogo, Gepe.

 

  
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