Star Trek : Générations, de David Carson

Posted on 2 juin 2021

Après avoir fini de visionner la série « The Next Generation », place au grand écran puisque si l’équipage de l’Enterprise-D en a fini avec la télévision c’est pour mieux rebondir dans les salles obscures. Et lorsqu’on se penche sur ce « Star Trek : Générations », l’effet est immédiat : on est au cinéma et ça se voit. Mais avant d’en arriver à l’Enterprise-D version cinéma, un vaste prologue nous fait revenir quelques dizaines d’années en arrière, alors que les officiers James T. Kirk, Montgomery Scott et Pavel Chekov (pas de traces de Spock, McCoy ou Uhura, les acteurs ayant refusé), désormais à la retraite, sont invités sur la passerelle de l’Enterprise-B pour son vol inaugural. Les choses se passent mal et Kirk disparaît, considéré comme mort.

 

   

 

 

Puis on passe à l’holodeck de l’Enterprise-D dans lequel, sur un navire évidemment baptisé Enterprise, Worf se voit attribué une promotion tout autant qu’il se fait gentiment bizuter pour la circonstance. Tout est là : « Générations ». Le film est avant tout fait pour passer la flamme d’une génération à une autre, en les mettant en scène dans le même film (qui abandonne la numérotation au passage, une autre preuve qu’une page se tourne) tout d’abord, avant carrément de faire travailler Picard et Kirk main dans la main pour éliminer le vilain méchant de l’histoire, un passage de témoin qui se fait réellement sentir quand Kirk dit à Picard « Call me Jim ». Un adoubement en bonne et due forme.

 

   

 

 

Pour dire quelques mots sur l’intrigue du film, on a évidemment droit à, pour faire se côtoyer deux personnages qui ont vécu à presque un siècle d’écart, un peu de voyage dans le temps, ou plus exactement dans une dimension particulière, le Nexus, dans laquelle le temps ne s’écoule pas. Soran (Malcolm McDowell, qui ne force pas son talent), l’antagoniste des héros, souhaite retourner dans le Nexus et pour cela n’hésite pas à détruire des systèmes stellaires entiers (avec pour conséquence des millions de morts) pour dévier la course du Nexus et le faire arriver là où il le souhaite. Une sorte de guidage gravitationnel à base de destruction d’étoiles, dans le genre démesure cosmique ça a de la gueule ! Picard et Kirk vont se retrouver dans le Nexus avant de faire équipe pour arrêter Soran avant (ou avant le après, enfin bref… 😀 ) qu’il ne ravage un nouveau système stellaire.

 

   

 

 

En parallèle, on a aussi quelques intrigues secondaires assez clairement présentées pour un public novice mais qui raviront les fans de la première heure. On a un Data qui se fait installer l’implant émotionnel qu’il avait mis de côté en début de saison 7 de la série et on retrouve les soeurs Duras qui en ont après l’Enterprise-D. Ca fait déjà pas mal de sous-intrigues avec pour résultat que le reste des personnages est un peu réduit à portion congrue : c’est à peine si on voit Worf, Crusher et Troi… Mais sur un film de deux heures, il est nécessaire de mettre le focus sur un petit nombre de personnages, et quand en plus on décide de mélanger les équipages, il y a forcément des lésés.

 

   

 

 

Ceci dit, même si Riker n’a pas grand chose non plus à se mettre sous la dent, il doit quand même gérer LE gros évènement du film (en dehors de la rencontre PicardKirk), c’est à dire le crash de l’Enterprise-D, un vaisseau tant aimé durant sept saisons. C’est donc une séquence importante, que le film montre de belle manière, avec ce qu’il faut de suspense et de tension pour accrocher le spectateur. Très efficace, et triste aussi bien sûr, là aussi c’est la fin d’une époque.

 

   

 

 

Sur le plan de la réalisation, comme je le disais au tout début, on voit tout de suite qu’on est au cinéma. En effet on a beau être sur le pont de l’Enterprise-D comme durant les sept saisons de la série, la réalisation n’a plus rien à voir, de même que les éclairages. Le changement est flagrant, à tel point que même si les décors sont les mêmes, on a presque l’impression de ne plus être sur le même vaisseau. Plus de moyens pour le meilleur sur le plan de la réalisation mais qui amène une certaine rupture de ton avec la série, et pour le spectateur connaisseur il en résulte un sentiment étrange, comme le fait de ne pas reconnaître des lieux pourtant familiers…

 

   

 

 

« Star trek : Générations » s’avère être un film tout à fait honnête, avec de belles ambitions (la course du Nexus, la rencontre PicardKirk qui cerne bien les caractères des deux héros : grande droiture et sérieux pour Picard, un peu plus aventurier et léger pour Kirk), de belles séquences (la destruction de l’Enterprise-D, la cartographie stellaire avec Data et Picard), mais aussi quelques ratés, comme avec l’implant émotionnel de Data qui conduit évidemment à quelques problèmes de gestion des émotions qui finissent pas devenir agaçants, ou bien (et même surtout) la destinée de Kirk qui manque sérieusement de panache, loin de ce que le personnage aurait mérité. En un sens, on nous montre qu’un grand héros peut aussi mourir dans l’ombre, mais il y a quand même comme un gros sentiment d’incomplétude sur ce point, comme si la sortie de Kirk avait été ratée, et c’est bien dommage.

 

   

   

 

Au final, « Star Trek : Générations » s’avère être un film fort agréable, qui ne parvient pas totalement à être à la hauteur de ce qu’il ambitionne mais qui a le mérite de faire repartir la franchise sur de bonnes bases cinématographiques. A cet effet, l’un des derniers plans du film est tout à fait symbolique : Picard et Riker sont téléportés depuis la passerelle en ruines de l’Enterprise-D. L’ancienne génération a fait son temps, place à la nouvelle remise à neuf avec un nouveau vaisseau, direction le film suivant, « Star Trek : Premier Contact » qui sera ce que Star Trek aura offert de mieux sur grand écran. Mai ceci est une autre histoire…

 

 

  
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