Star Trek : Short Treks, saison 2

Posted on 15 avril 2021

Je suis totalement en retard sur les visionnages des dernières séries Star Trek : je n’ai vu ni la saison 3 de « Star Trek Discovery », ni la première saison de « Star Trek Picard », ni la première saison de la série animée « Star Trek Lower Decks »… Il est donc plus que temps de s’y remettre alors que l’avalanche de séries (et film, puisqu’un nouveau long métrage vient tout juste d’être annoncé pour 2023) est loin d’être terminée (a minima la série animée orientée jeunesse « Star Trek Prodigy », le retour du Capitaine Pike aux commandes de l’Enterprise dans la très attendue « Star Trek Strange New Worlds » ainsi que d’autres shows non encore officiellement annoncés comme une série sur la Section 31, une autre se déroulant à Starfleet Academy ou bien encore une autre centrée sur le personnage de Khan…). Commençons doucement avec la saison 2 des courts métrages « Short Treks », chargés de faire patienter les fans avant la saison 3 de « Star Trek Discovery » et pour le dernier épisode, de lancer la nouvelle série « Star Trek Picard ».

 

  • Q&A

Paradoxalement, le vaisseau Enterprise et son équipage dans la droite lignée de ce que proposait la série originale (du moins dans son pilote, c’est à dire avant l’ère James T. Kirk) semblent être ce qui a provoqué le plus d’enthousiasme de la part des fans. Écrit par Michael Chabon, ce « Short Trek » capitalise sur cet équipage en mettant ici en scène un tout jeune Spock débarquant pour la première fois sur l’Enterprise. Premiers pas, première panne (d’ascenseur ! L’occasion de montrer une vue « interne » de l’Enterprise et de son système de turbolifts, une perte d’espace monumentale dans un vaisseau spatial…), et le voilà coincé en compagnie de Number One (la « second in command » du vaisseau, sous les ordres directs du capitaine Christoher Pike). Un personnage rare (uniquement vue dans le pilote de TOS, et très peu utilisé dans la saison 2 de « Discovery ») mais qui a malgré tout une certaine popularité. Les prestations de Majel Barrett en son temps (une commandante en second, un poste à très forte responsabilité donc, accordé à une femme au milieu des années 60 !) puis de Rebecca Romijn récemment (et ici donc) n’y sont sans doute pas étrangères.

Quoiqu’il en soit, voilà les deux personnages coincés dans ce cagibi et forcés de faire connaissance de manière plus rapide et rapprochée que prévu. Pas d’action ici, juste deux personnages qui « joutent » oralement, qui semblent avoir plus de points communs que ce qu’ils auraient pu imaginer et qui finissent par partager un « secret », ou à tout le moins un détail qui les rend complices.

C’est un petit bonus sympathique, qui pourrait tout à fait faire office de prélude à la future série « Star Trek Strange New Worlds » aussi bien qu’à la série originale d’ailleurs. Rien d’indispensable donc (comme pour tous les autres « Short Treks » en somme, à l’exception peut-être de l’épisode « Calypso » de la saison 1 qui garde pourtant encore tous ses secrets), mais c’est une petite friandise tout à fait agréable.

 

  • The Trouble with Edward

Voilà un épisode amusant mais problématique. Amusant car jouant sur le genre de la comédie par l’intermédiaire d’un officier scientifique pour le moins décalé. Sans doute doué mais décalé, et même dangereux quand il prend quelques libertés avec le protocole. Ainsi, contre les ordres de la nouvellement nommée capitaine du vaisseau USS Cabot, Lynne Lucero (recommandée par Christopher Pike lui-même, ce nouveau « Short Trek » prenant donc à nouveau racine sur le versant « Enterprise » de la série « Discovery »), le scientifique Edward Larkin se permet quelques expérimentations sur les Tribbles (que les fans de Star Trek connaissent bien, pour les avoir déjà vus dans différents épisodes disséminés sur plusieurs séries, le plus célèbre d’entre eux étant sans doute « The Trouble with Tribbles » dans la série originale), dans le but d’accélérer leur taux de reproduction et d’apporter une solution à une famine sur une planète. Sauf que cela va s’avérer poser un réel problème à l’équipage et au vaisseau lorsque les Tribbles deviennent totalement hors de tout contrôle…

Alors oui c’est amusant, Edward Larkin (joué par le talentueux H. Jon Benjamin) a un côté comique mais le problème de l’épisode est qu’il réécrit ce qui a déjà été dit sur les Tribbles, y compris dans des séries censées se passer chronologiquement avant ce « Short Trek ». Ça pose un évident problème de cohérence. Ceci dit, ça ne m’empêche pas de dormir et de prendre cet épisode tel qu’il se présente : une dizaine de minutes amusantes et décalées (et il faut regarder ce qui se passe après le générique pour encore un peu plus de WTF ! 😀 ). Ceci dit, cette histoire de cohérence, ça fait quand même un peu tache…

 

  • Ask Not

Toujours sur l’équipage de l’Enterprise, toujours avec Christopher Pike, mais cette fois l’emblématique capitaine est dans une situation particulière : il est accusé de mutinerie et mis sous la garde de la jeune Thira Sidhu, alors que la station spatiale sur laquelle elle se trouve est attaquée. Une situation forcément stressante, alors que Pike fait pression sur elle pour qu’elle le libère et que certains de ses proches voient leur vie menacée.

Un épisode court mais sympathique qui, à défaut de totalement surprendre le spectateur, fait montre d’une belle passe d’arme entre deux personnages dont les grades sont très éloignées. En tout cas, mieux vaut ne pas trop en dire pour garder l’effet de surprise. Le seul problème de cet épisode, inhérent à sa durée, est que puisque qu’au départ on ne connait rien de Thira Sidhu, il est difficile de pleinement s’attacher à elle en à peine plus de cinq minutes. Et on voit aussi que les méthodes de Starfleet, bien qu’elles soient édictées pour le bien de tous, sont parfois discutables sur le plan purement éthique.

 

  • Ephraim and Dot

Changement esthétique puisque cet épisode est réalisé en animation. Un épisode très « Titi et Grosminet » ou « Tom et Jerry » puisqu’on y voit un drone de maintenance nommé Dot poursuivre un élément étranger au vaisseau Enterprise, à savoir un tardigrade nommé Ephraim. C’est mignon, sympa pour les enfants, mais on pourrait considérer que tout cela ne va pas très loin.

Sauf que, se déroulant sur une trentaine d’années, il nous propose rien de moins que « la vie et la mort de l’Enterprise », en offrant de nombreux clins d’oeil (y compris audio en reprenant certains dialogues) à certains épisodes de la série originale ainsi que deux films (« Star Trek II : La colère de Khan » et « Star Trek III : A la recherche de Spock »). Un joli panorama donc, plein de fan-service efficace, et même un brin émouvant quand on voit tout ce qu’a traversé le vaisseau. Petite erreur malgré tout : il s’agit du NCC-1701 original puis du modèle « refit », et non pas du NCC-1701-A comme montré dans l’épisode, la version A ayant été révélée dans le film « Star Trek IV : Retour sur Terre » dont il n’est pas question ici.

 

  • The Girl Who Made the Stars

À nouveau en mode animation, cet épisode nous montre une toute jeune Michael Burnham dont la peur du noir oblige son père à lui conter une histoire lui montrant que le courage amène à de grandes choses (ici il s’agit d’un peuple craignant l’obscurité et dont une petite fille, en bravant la nuit, va faire naître les étoiles).

Là encore c’est mignon, bien réalisé mais pas non plus au top de ce qu’il est possible de faire en terme d’animation aujourd’hui (budget limité certainement), et ça peut tout à fait être regardé par des enfants. Mais à la différence de l’épisode précédent, il n’y a pas vraiment de deuxième effet Kiss Cool au delà du message qu’il véhucule, pas vraiment de plus-value. Un épisode qui s’oublie vite donc.

 

  • Children of Mars

Ce dernier épisode est un peu particulier puisqu’il a été réalisé non pas avecla troisième saison de « Star Trek Discovery » en ligne de mire mais plutôt la première de « Star Trek Picard », série dont il fait office d’introduction. On y voit deux jeunes filles rivales qui en arrivent aux mains à force de faire monter la pression, deux jeunes filles qui ont dépassé le point de non retour, irréconciliables donc, jusqu’à ce qu’un raid opéré par des forces inconnues ravage la planète Mars. Ces deux jeunes filles ont chacune de la famille là-bas.

Peu de mots dans cet épisode, mais beaucoup d’images parlantes (racisme, vengeance, rivalité, etc…) et une superbe musique puisque la narration progresse sur la reprise par Peter Gabriel du « Heroes » de David Bowie. Et le ton est très éloigné de l’optimisme et de l’utopie habituellement véhiculée par Star Trek époque « The Next Generation ». je ne cite pas cette série au hasard puisque que comme je l’ai dit plus haut, cet épisode sert d’introduction à « Star Trek Picard » et on y voit donc Jean-Luc Picard, devenu Amiral, qui réagit à cette attaque sur Mars. Une introduction qui donne le ton : « Star Trek Picard » semble être bien plus sombre que « The Next Generation ». La fin de l’utopie trekienne ?

 

Voilà, six épisodes qui ne sont pas indispensables, mais qui offrent des bonus sympas à regarder quand on veut en voir le plus possible sur les récentes séries « Star Trek ». Comme je le dis plus haut, ce ne sont que de simples friandises et rien d’autre, il faut les prendre comme telles sans en attendre monts et merveilles. Et ça fait le job, même s’il faut bien être honnête : on les oubliera sans doute assez vite, notamment en regard des séries qu’elles illustrent, qu’elles soient de qualité on non. Mais quand même, « Calypso » dans la saison 1 et « Ephraim and Dot » pour cette saison 2 ont quand même quelques belles choses à offrir.

 

  
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