Star Trek : Nemesis, de Stuart Baird

Posted on 18 mai 2023

Dernier film de la franchise « Star Trek » avant un long sommeil de quelques années qui l’a vue renaître sous une forme différente (et avec le recul pas réellement satisfaisante parce que pas vraiment Star Trek, à savoir la « Kelvin timeline » en 2009 avec le film de J.J. Abrams, dont on saluera quand même le fait d’avoir remis la franchise au premier plan et permis de lancer ensuite de nombreuses séries), « Star Trek Nemesis » a longtemps été considéré comme la pierre tombale cinématographique de la saga. Très sincèrement, on reste quand même à mon avis un ton au-dessus de « Star Trek : Insurrection ». Ce qui, en soi, n’a rien d’un exploit, c’est vrai… Et la comparaison avec l’excellent « Star Trek : Premier contact » fait toujours mal : « Star Trek : Nemesis » n’est clairement pas au niveau.

 

   

 

Du côté des points positifs, on a un méchant intéressant (et on sait bien que faire un bon film demande d’avoir un méchant réussi) en la personne de Shinzon (joué par un jeune Tom Hardy), un clone de Jean-Luc Picard, faisant au départ partie d’un stratagème des Romuliens pour mettre à bas la Fédération. Un changement de plan l’a vu être exilé sur la planète Remus, sur laquelle il a fini par prendre le pouvoir avant de carrément, soutenu par les Rémiens, prendre la tête de la puissante nation romulienne. C’est narrativement intéressant, ses motivations ne manquent pas de logique même si la psychologie du personnage reste malheureusement assez peu explorée. Mais l’opposition Picard / Shinzon reste intéressante puisqu’ils sont au fond le même personnage qui ont pris des directions bien différentes du fait d’un environnement et d’un cadre de vie eux aussi très différents. Thématiquement, ça fonctionne.

 

   

 

 

Autre bon point : techniquement et artistiquement ça tient plutôt bien la route. Les effets spéciaux sont encore corrects aujourd’hui, il y a de belles scènes d’action (avec une étonnante scène de course poursuite dans le désert qu’on dirait sortie d’un Star Wars… Le clin d’oeil est-il voulu, quand on voit la punch line de l’affiche française en bas de l’article ?… 😀 ), et une très belle scène de destruction de vaisseau parce que détruire un vaisseau Enterprise ça ajoute forcément de l’époque et de l’émotion, n’est-ce pas ? 😉 Le côté dark de Shinzon, de son vaisseau et de l’ambiance qui s’en dégage sont également plutôt bien rendus et pas si courants dans la saga (c’est sans doute le long métrage le plus dark de la filmographie trekkienne).

 

   

 

 

Du côté des points qui laissent à désirer, on a un équipage aux abonnés absents, si ce n’est Data qui bénéficie d’une part non négligeable, et pour cause : son personnage joue son destin dans ce film (on rapprochera cela du choix de Spock dans « Star Trek II : La colère de Khan »). À ce titre, la conclusion du film, entre émotion et espoir fonctionne bien, mais le reste des membres d’équipage sont vraiment en retrait, une fois passée l’introduction et le mariage de Deanna Troi et William Riker. C’est sans doute un bon point pour le conflit Picard / Shinzon, partagé entre admiration, haine et folie, mais pour la variété de point de vue c’est raté.

 

 

 

Et puis globalement, « Star Trek : Nemesis » manque sérieusement de punch (ou d’une vraie direction cinématographique ?). Ça fait le job oui, mais c’est un peu mou malgré tout, les ingrédients sont bien là mais la sauce a du mal à prendre. Et au final, ça donne un film correct mais un peu triste, un peu passe-partout, et surtout pas satisfaisant pour ce qui s’est avéré être le dernier film de l’ère « Next Generation ». Il y a eu bien pire dans l’histoire de la franchise mais il y a aussi eu bien mieux. Dommage donc, mais la déception est aujourd’hui minorée par le fait que Star Trek est malgré tout revenu au premier plan depuis, ainsi que l’équipage de « The Next Generation » dans la série « Star Trek : Picard » et c’est tant mieux parce qu’en tant que « grand final » de cette génération, le film « Nemesis » laissait à désirer. Allez, ça se regarde puis ça s’oublie (quoique, puisque c’est un peu un passage obligé pour comprendre le Picard de la série « Star Trek Picard »), mais souvenez-vous : Star Trek est éternel. 😉

 

 

  
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